LES CHIFFRES QUI PARLENT
Au moment où le VRDR amorce un salutaire redressement, dans les résultats d'abord (à Nice) puis dans la manière (face à Brive), quelques chiffres vont aider à le quantifier et à démontrer que, dans l'esprit et dans la forme, après neuf journées, les choses ont pris un tour nouveau pour l'escouade drômoise.
- Deuxième meilleure attaque du championnat (238 points inscrits), juste derrière Montauban (240), le VRDR présente en revanche la défense la plus perméable (247), Aurillac suivant avec 243 points encaissés. La preuve que ce secteur, qui était sa marque de fabrique il y a peu encore, doit largement être amélioré. Avec les deux derniers adversaires contenus (pour la première fois!) sous la barre des 20 points, il y a déjà du progrès.
- La façon de marquer a changé: sur les 238 points au tableau d'affichage, 153 (soit 64,3%) proviennent de coups de pied. C'est largement la plus forte proportion de toute la Pro D2, devant Nice (60,1%) et Nevers (58,1%). A rapprocher du taux du VRDR la saison passée: 38,7 % seulement (241 points sur 623). Preuve que Méret (comme Moura et Lhusero quand c'est leur tour de buter) prend plus souvent les points sur les pénalités.
- Pas étonnant, dès lors, que Lucas Méret soit le meilleur réalisateur de la division (109 points)... Une place de leader rassurante: jamais le club relégué ne possédait dans ses rangs le buteur n°1 de Pro D2!
- Corollaire à ces premiers chiffres: les Drômois ont plus de mal à franchir le rideau adverse et, par exemple, à concrétiser les pénaltouches. 14es au nombre d'essais (17 - dont 6 sur les deux derniers matches) et 15es seulement au nombre de plaquages cassés, ils n'ont pas encore fait montre d'une efficacité suffisante dans la zone de marque.
- Ce n'est donc pas une surprise, en conséquence, de trouver le VRDR avec le plus faible taux de possession (44,8% contre 45,6% pour Oyonnax, avant-dernier en la matière), le plus faible taux d'occupation du terrain (43,4%, Nevers étant 15e avec 45,6%). Démonstration chiffrée de la difficulté, soulignée par Fortassin, à tenir et conserver le ballon, ce qui n'empêche pourtant pas les Damiers de scorer, même dominés, comme ce fut le cas contre Brive en seconde période. Et ce qui explique que le VRDR est l'équipe qui plaque le plus: 879 plaquages réussis (le deuxième dans ce classement, Oyonnax, n'en ayant effectué que 720).
- Quant à la discipline, le bilan provisoire en est contrasté: le VRDR est certes l'une des équipes qui concèdent le plus de pénalités (67, seul Nevers fait moins bien avec 68) mais se situe dans une moyenne correcte pour ce qui est des cartons jaunes: 8, loin devant les mauvais élèves Oyonnax (15) et Mont-de-Marsan (13).
Toutes ces statistiques (que l'on doit, pour l'essentiel, à la Ligue nationale de rugby) amènent à cette conclusion que le VRDR est devenu, par la force des choses et de certaines insuffisances offensives, beaucoup plus pragmatique. Et réaliste. Ce qui est intéressant et l'a en tous cas permis de rester à flot en cette période délicate. Ses supporters vont peut-être lui demander, comme vendredi dernier, de progressivement rebâtir su ce socle un jeu plus ambitieux, flamboyant et enthousiasmant.
P. Laf.