CARAMBA, ENCORE RATé!
J'écris à chaud. Avec l'impression d'être le perroquet de "L'Oreille cassée". "Caramba!", "Damned!", peu importe l'interjection, on se retrouve à réécrire peu ou prou les mêmes constats. Et à décrire trop souvent les mêmes erreurs.
D'un match plutôt bien engagé, face à un hôte manifestement fébrile, et presque maîtrisé en seconde période, le VRDR ne rapporte donc qu'un point. L'analyse est encore simple: un sabordage, une fois de plus, de trop.
Les débats avaient d'abord été contenus et le carton jaune de Girlando, pour fautes répétées, digéré puis surmonté (3-6 à la pause, 10-6 à la 43e!). Le compteur monte même à 17-9 après l'essai de filou de Pauvert transformé en coin par Méret. Tout va bien. Montauban a de plus en plus "la tête dans le cul", selon l'expression qu'on ose emprunter au président Beaugiraud dans le dernier "100% VRDR" sur "Ici Drôme Ardèche".
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Et puis, à partir de l'expulsion de l'incorrigible Vargas - pourtant excellent jusque là -, la machine va s'enrayer.
L'entrée de Rodor tourne au cauchemar: il commet une première erreur sur un dégagement direct puis se fait contrer pour offrir un essai à Reilhac. A ce moment-là, on regrette que Menzel n'apparaisse pas plus souvent sur les feuilles de match...
Mais le pire est à venir. Loin de notre idée de jeter la pierre à Anatole Pauvert, exemplaire depuis le début de la saison, infatigable combattant, mais son en avant sur le renvoi des Montalbanais est inexcusable. Il y en avait eu beaucoup déjà mais ils avaient été commis dans le feu de l'action, au coeur des intentions offensives que jamais Fortassin ne reprochera aux siens. Mais celle-là, sans aucune pression adverse, est un cadeau que Mouchous convertira en trois points décisifs sur une nouvelle souffrance en mêlée.
Et Lucas Méret! Auteur jusque-là d'un 100 % (6 coups de pied convertis sur 6), il finira sur un double raté qui laissera la victoire aux Tarn-et-Garonnais. Il y a des circonstances atténuantes certes, avec une distance supérieure aux 40 m et une excentration côté droit qui ne convenait guère à un droitier. Mais, en fin de match, on a déjà remarqué que le meilleur buteur de Pro D2, qui a apporte tant par ailleurs, flanche sur l'efficacité, conséquence de la fatigue ou de la pression. Ou des deux.
Quand les meilleurs atouts des Damiers se manquent, ne serait-ce qu'à la marge, cela suffit, une fois de plus, à faire basculer la pièce du mauvais côté. A s'interroger sur le pourquoi de ces soudaines et inattendues défaillances. C'est dire si cette équipe joue sur un fil, si elle n'a aucun matelas de sécurité...
Et quand McCauley est absent, la touche est orpheline. Et quand le pack se fait bousculer, et c'est fréquent cette saison, les sanctions tombent.
A Montauban, le VRDR a encore montré puis atteint ses limites. "Caramba!" ou "Damned", c'est encore raté. Cela commence à faire beaucoup. Montauban, à deux doigts de plonger dans la dépression, s'est ainsi refait la cerise. Et ne deviendra sans doute pas un concurrent direct en bas de tableau.
Certes, il suffira sans doute de battre un Nice à la dérive vendredi prochain à Pompidou pour quasiment écarter le spectre de la dernière place. Encore faudra-t-il y parvenir. Et, ensuite, sauf si Aurillac - ou un autre, mais quel autre? - veut bien se prendre les pieds dans le tapis, se préparer à un dangereux barrage.
Fabien Fortassin avouait après match que "il y avait des larmes dans le vestiaire". On les comprend. En espérant qu'elles ne pleureront pas des regrets éternels. Ce championnat sera long et douloureux.
P. Laf.