FORTASSIN DéVOILE (UN PEU) SON PLAN
Ses joueurs remontent doucement la pente à l'issue de six matches où ils ont su prendre à chaque fois au moins un point (trois victoires et trois bonus défensifs). Les voici confrontés, ce vendredi à Agen (19h30), au premier de deux matches consécutifs face à des concurrents directs pour le maintien avant la réception d'Aurillac, le 7 mars. Devant la presse, le manager Fabien Fortassin a quelque peu dévoilé ses batteries en vue de ce choc capital.
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« Agen, avec intervention du président du club, des anciens internationaux et même du maire de la ville, a sonné la mobilisation générale cette semaine. Vous allez être attendus là-bas !
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- Il faudra rester dans notre bulle. Le contexte sera différent mais on peut croire que le match peut ressembler à celui à Dax (succès du VRDR 23-17) : volonté de nous faire déjouer, de nous faire sortir du match, public hostile et des Agenais très présents dans l'engagement et l'agressivité. Il faudra se focaliser sur notre job, rivaliser dans les phases de combat et de contact où ils vont être certainement très durs et très rugueux, tout en gardant la lucidité de ne pas s'énerver comme on l'avait plutôt bien fait à Dax. Il y a donc des similitudes dans l'approche du match même si, stratégiquement, il y aura des choses différentes à mettre en place.
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Ce sera le premier des deux « matches à huit points » à négocier avant la réception d'Aurillac le 7 mars...
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C'est le sprint final et, avec ce classement extrêmement resserré, chaque week-end sera un virage à négocier. On ne se projette pas plus loin qu'à Armandie ce vendredi. Ce qui est intéressant, c'est ce dernier match à Béziers où, avec les nombreuses rotations, le niveau d'intensité et d'engagement a été maximal. Ceux qui étaient restés au chaud n'ont donc pas le droit de faillir dans ce domaine-là et je suis convaincu qu'ils seront prêts à relever le défi.
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Le fait d'affronter une équipe qui n'est a priori pas bâtie pour jouer le maintien est-il un avantage ?
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C'est vrai que déjà l'année dernière nous nous avons connu une situation similaire. Même si, je le souligne, nous avions un point de moins (39 contre 40) après 21 journée la saison passée. Disons qu'on est plus habitués qu'eux à jouer ces rencontres qui valent très cher. On peut s'attendre à un match fermé du fait qu'ils auront une grosse pression, forcément un peu de fébrilité. Ils vont sans doute s'appuyer sur les basiques, l'occupation, jouer loin de leur ligne, faire confiance à leur défense, qui est une de leurs forces – ils n'ont pas encaissé un seul point contre Béziers (victoire 14-0) lors de leur précédente sortie à domicile, c'est une belle performance, surtout en ayant joué un moment à 13 ; ils avaient aussi bataillé très dur contre Biarritz (victoire 39-26) en étant en infériorité numérique pendant près de 50 minutes. C'est une équipe de caractère qui va vouloir nous marquer physiquement comme on l'a vu à Béziers sur les ballons portés. Ce sera une guerre stratégique et donc d'occupation mais on a prévu quelques petits trucs pour essayer quand même de contourner leur défense ou la fragiliser...
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Vous devrez minimiser l'indiscipline, votre point noir à Béziers...
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Oui, chaque équipe va vouloir prendre rapidement la tête et on peut s'attendre à ce que, dès la première pénalité, on demande les points. Béziers a voulu nous prendre peut-être un peu de haut en allant en touche régulièrement. Ce ne sera pas le cas des Agenais et si on est indisciplinés, ils vont avancer au score à coups de trois points.
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Quelle solution pour moins subir et, donc, moins risquer de se mettre à la faute ?
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Déjà, essayer d'avoir le ballon ! On ne l'a pas eu à Béziers, il y a eu 75% de possession pour les Biterrois. On subit quand on est contraint à la défensive, surtout sur des joueurs avec une forte densité physique. La solution, c'est de plus maîtriser le ballon. Et puis on s'est fait bousculer sur des ballons portés consécutifs à des pénaltouches évitables : celle concédée par Esteban Tercq qui se jette sur un joueur au sol, celle de Mathieu Guillomot qui tape le ballon et prend un carton jaune, celle d'Adrien Roux qui plaque un joueur en l'air... Il faut mieux maîtriser la ligne de hors-jeu, les plaquages irréguliers, c'est normalement assez facile. Si on s'épargne ces erreurs, les Agenais ne s'exposeront pas et je les vois mal enchaîner les temps de jeu dans leurs 50 mètres. Au bout d'un moment ils voudront renverser la pression en rendant le ballon au pied et c'est là où il faudra être capables de bien l'utiliser. Sur les 25% de possession qu'on a eus à Béziers, on a su le faire.
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Cultiver encore votre réalisme ?
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Oui et il n'y a pas qu'à Béziers qu'on a été pragmatiques et réalistes. Contre Biarritz déjà, et aussi à Dax... Voilà pas mal de temps maintenant qu'avec peu de munitions on parvient à être assez efficaces. Bien sûr, il y a les points au pied de Lucas Méret, qui est un énorme atout, mais on arrive à marquer de plus en plus sur nos temps forts. Et à l'inverse, on a passé plus de 12 minutes dans nos 22 mètres à Béziers pour, au final, encaisser relativement peu de points. Alors qu'en début de saison, dès que les équipes entraient dans nos 22, elles scoraient trop facilement. On leur donne plus de fil à retordre et c'est significatif aussi de l'état d'esprit qui a changé, de la volonté de ferrailler dur sur chaque phase de jeu.
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Vous avez donc débuté vos phases finales ?
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Oui, ça se traduit dans la façon de jouer. Depuis décembre, je sens que l'état d'esprit est devenu meilleur, on travaille beaucoup mieux la semaine et c'est forcément accentué quand il y a une série de bons résultats. On sent une autre atmosphère autour de notre groupe, de nos séances d'entraînement, il y a beaucoup plus de sérieux, de joueurs concernés. On n'est pas loin de ce qu'on sait faire de mieux. Et puis il y a la haine de ces émotions négatives, de ces défaites in extremis qui font mal. Je retrouve plus de caractère dans notre jeu, cette volonté que je ne ressentais pas en début de saison, cette grinta de vouloir absolument sauter sur tout ce qui bouge et ce qui a fait notre force la saison dernière. On retrouve notre ADN et comme on a toujours su plutôt bien jouer au rugby, ça donne des matchs plus aboutis. »
Propos recueillis par P. Laf.
VIOLENCES à BéZIERS :
LA LNR PORTE PLAINTE
Dans un communiqué, la Ligue nationale de rugby (LNR) annonce avoir porté plainte, « à la suite des incidents survenus au stade Raoul-Barrière au cours de la rencontre AS Béziers Hérault - Valence-Romans », « aux cotés des deux clubs et de la Fédération française des supporters de rugby (FFSR) ». Espérons qu'une lumière sera faite sur les violences commises par des supporters de l'AS Béziers envers le groupe de ceux du 16e Damier. Et reprenons les propos du président du 16e Damier, Hugo Pinchenet : « Laissons faire les instances et passons au sportif, le plus important pour le club et nos Damiers. »