MIRACLE à POMPIDOU
"Même en tant que joueur, je n'ai jamais connu un scénario pareil... Ce match, on le joue dix fois, on le perd neuf fois!"
Mais le VRDR l'a gagné et Fabien Fortassin était encore en proie à l'émotion après cette in extremis victoire sur Biarritz (28-27). Une émotion dont se seront privés les défaitistes qu'on a vus quitter les travées de Pompidou quand le VRDR était mené de 13 points à dix minutes de la fin de la rencontre.
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Oui, c'étaient ces dix minutes - et un peu plus avec ce dénouement bien après la sirène - qu'il ne fallait pas rater. Après que les Damiers avaient, eux, raté leurs soixante-dix premières. Apathiques, sans solutions, venant inlassablement buter sur la défense biarrote après avoir largement subi, face au vent, avant la pause, ils étaient terriblement inquiétants. Personne n'imaginait alors qu'ils pourraient finalement valider, en enchaînant, leur prometteur succès, à l'arraché déjà, du vendredi précédent à Dax. "On était pris dans l'engagement, dans le jeu au pied, sur tous les aspects stratégiques, reconnaissait Fortassin. Nous étions loin de produire un bon jeu et puis les gars sont allés chercher ce petit miracle en montrant beaucoup de caractère et de culot." Au bout d'un dernier essai de filous. Guillomot remarque que la défense basque, qui s'attend à un nouveau dégagement en touche sur une énième pénalité, n'est pas en place; il glisse un mot à Méret, lequel joue vite à la main pour Rodor; et l'ancien Perpignanais, comme dans les Landes il y a une semaine, n'a plus qu'à plonger victorieusement dans l'en-but. Encore fallait-il que Méret transforme... Mais comme pour l'essai précédent de Lane - le premier du Gallois sous ses nouvelles couleurs - en coin, le pied si précieux du meilleur buteur de Pro D2 allait rester clinique. La victoire et le retour au-dessus de la ligne rouge au classement étaient assurés. Ouf! L'embellie se poursuit.
En "trois victoires consécutives tirées par les cheveux (Nice, Dax puis Biarritz)" (Vial), voici les Drômois rassérénés et relancés. "Si nous n'avions pas gagné à Dax, je suis sûr que nous n'aurions pas gagné ce soir", analysait Fortassin. "On s'était arrêtés à Tarbes, sur la route du retour, pour boire un verre tous ensemble, raconte-t-il. Et j'ai senti le groupe heureux, qui se soudait encore plus. Et quand on a évoqué la possibilité de leur accorder un jour de repos, les joueurs ont dit non. Ils voulaient reprendre dès le dimanche pour préparer au mieux la venue du B.O. . Les matches se gagnent sur le terrain mais aussi en dehors." Et c'est sans doute aussi en dehors que Biarritz a perdu le sien, depuis que les soirées s'y terminent mal. "Nos vieux démons font qu'on lâche l'affaire plus vite qu'en début de saison", reconnaissait le deuxième ligne Aïtor Hourcade.
Les remplaçants (Marco-Pena, Aléo, Vial, Bholi, Roux, Rodor, Guillomot et Worth), qui ont rendu de la tonicité à l'équipe, ont grandement contribué à cette heureuse issue. Leur entrée en jeu a permis d'occulter les quelques inhabituelles difficultés constatées en touche et de faire oublier qu'en ne s'imposant qu'avec un point d'écart, le VRDR laisse l'avantage à Biarritz en cas d'égalité en fin de saison. De bien petits soucis par rapport au soulagement et à la confiance qu'octroie ce retour au score inespéré. Si rien n'est fait dans la course au maintien, l'horizon s'est considérablement dégagé. Et le moral a basculé vers le beau fixe.
Par deux fois, la pièce, si méchamment capricieuse jusqu'alors, vient de tomber du bon côté. Et ça, ça vaut une fortune!
P. Laf.