La surprise Glénat
Fabien Fortassin alignera l'équipe plus ou moins attendue ce vendredi soir à Pompidou: en l'absence de Milasinovich (mais qui devrait bientôt postuler à nouveau) et de Guillomot et Te Tamaki (soucis musculaires) et des blessés de plus longue durée, il compte sur ses meilleurs éléments (cf. la composition par ailleurs).
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La surprise vient plutôt de l'adversaire, puisque la star de Soyaux-Angoulême, Ben Botica, démarrera le match sur le banc et laissera, au moins en début de rencontre, son poste de demi d'ouverture et son rôle de buteur à Corentin Glénat. Glénat, qui a jusqu'à l'été dernier effectué toute sa carrière au FC Grenoble, est en effet désormais remis d'une sévère blessure au dos contractée en septembre, et Alexandre Ruiz é décidé de lui faire confiance dès son retour. L'entraîneur charentais a d'ailleurs confié qu'il a déjeuné avec Glénat ce jeudi, histoire de le motiver encore plus à l'approche d'un choc qui, espère-t-il, confortera le SA XV dans sa place de 5e meilleure équipe de Pro D2 à l'extérieur.
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Il y a un point sur lequel les deux coaches, Fortassin et Ruiz, sont d'accord pour exprimer leurs inquiétudes: la pelouse de Pompidou qui sera la grande inconnue. Ruiz a identifié que les difficultés du VRDR ont débuté avec le "jeu d'hiver" qui contrarie le désir des Damiers de jouer à tout va. Quant à Fortassin, il regrette de ne pas avoir pu effectuer sa mise en place sur le terrain d'honneur, qui occasionne "un manque de repères pour mes joueurs qui, de ce point de vue, ne bénéficient d'aucun avantage sur les visiteurs".
Dommage que ces soucis en herbe provoquent déjà un handicap pour le VRDR à l'amorce d'un match capital pour la suite de la saison.
P. Laf.
Soyaux-Angoulême en quête de rachat
En préambule à cet article, je renouvelle mes excuses auprès de vous. Les circonstances ne me permettent pas de suivre de près, en ce moment, l'actualité du VRDR et je ne pourrai par exemple assister à la conférence de presse d'avant-match ce jeudi 30 novembre. En conséquence, pour ne pas laisser cette chronique en friche et apporter quelques éléments complémentaires aux informations que vous pourrez trouver par ailleurs, je vais m'attacher à vous parler de l'adversaire de ce prochain vendredi (19h30 à Pompidou), Soyaux-Angoulême.
Avant de m'y atteler, je m'associe déjà de tout coeur et bien évidemment à l'hommage qui sera rendu au stade à la mémoire de Thomas, ce jeune rugbyman romanais assassiné par une bande de sauvages à Crépol. La tristesse et l'émotion nous étreindront et nous réuniront. Nous ne l'oublions pas et espérons fermement que la justice fera son oeuvre.
Soyaux-Angoulême (souvent raccourci en SA XV) est un adversaire qui concourt a priori dans la même catégorie que Valence-Romans. Sauvés in extremis de la relégation en Nationale au printemps dernier, les Charentais ont stabilisé leur effectif autour de leur ouvreur star, le Néo-Zélandais Ben Botica, en ciblant leur recrutement, à l'intersaison, avec, notamment, l'arrivée de Sami Zouhair, l'ancien pilier du VRDR. La grande nouveauté est intervenue au niveau du staff, désormais dirigé par l'ancien arbitre international Alexandre Ruiz.
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Plombé par un bilan à domicile plutôt maigrichon la saison dernière, le SA XV s'était promis de se faire bien mieux respecter dans son repaire de Chanzy lors de ce nouvel exercice. Mais l'objectif est jusqu'à présent raté puisque les Violets n'ont remporté que deux victoires chez eux depuis l'entame, pour un nul et trois défaites. Dont la dernière, contre Grenoble (15-28) a semblé faire naître des doutes. "Le FCG est venu quatre fois dans nos trente mètres et a inscrit trois essais sur trois ballons portés, déplorait ainsi Ruiz. Nous avons eu la possession mais n'avons pas su concrétiser nos temps forts. Et le banc n'a pas apporté ce que nous en attendions." Friables et dominés en mêlée, les avants angoumoisins n'ont jamais pu alimenter correctement leurs lignes arrières et l'équipe a dû ses 18 points à la seule botte de Botica (cinq pénalités).
Après ce revers qui la maintient dans la zone dangereuse (15e au classement), l'équipe charentaise doit absolument aller gratter à l'extérieur les points qu'elle perd sur son terrain. Ce qu'elle a su faire brillamment à Brive (victoire 16-10) et par trois fois lors de ses courtes défaites (trois bonus défensifs hors de ses bases). Elle sera donc animée d'un désir de rachat, comme le dit son trois-quarts centre, Mathis Lafon: "On doit aller rivaliser à Valence face à un concurrent direct."
L'état de la pelouse de Pompidou, qui sera encore sans doute problématique malgré trois semaines de repos et de soins, risque de favoriser les desseins des visiteurs dont la dernière venue à Pompidou, en mai 2022, avait laissé un goût amer: en l'emportant sur les deux matches de demi-finale de Nationale, ils avaient privé les Damiers d'un retour en Pro D2. Ramené aux dures réalités du classement, 13e après quatre défaites consécutives, le XV de Fortassin a conscience que tout est possible dans ce championnat hyper concurrencé, où tout le monde peut battre tout le monde. Jamais depuis 2014-2015, l'écart entre le premier (43 points) et le dernier (14 points) ou bien encore entre le deuxième (32 points) et le premier non relégable (21 points) n'avait été aussi réduit après 11 journées. A l'amorce d'un bloc "pivot" (après le SA XV, les Damiers iront à Dax et recevront Béziers) et après avoir partiellement manqué une belle occasion à Aurillac, il s'agit de basculer du bon côté de la force. Les dernières sorties, même si elles n'ont pas beaucoup rapporté au plan comptable, en entretiennent l'espoir.
P. Laf.
Jean-Alric, la forteresse
Jean Alric était un talonneur de 19 ans du Stade Aurillacois quand, résistant, il fut assassiné en juin 1944 par les SS de la division "Das Reich". La Ville a donné son nom au stade devenu, depuis, quasiment une forteresse imprenable.
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"Aurillac, ce n'est pas Nice", comme le confiait récemment au Dauphiné Libéré Julien Royer, le pilier drômois qui y a passé deux années en demi-teinte avant de revenir cet été au VRDR. Le chef-lieu du Cantal ne jouit certes pas d'une particulière attractivité et son équipe de rugby n'a pas la réputation de produire un jeu offensif et spectaculaire. Mais Aurillac est un pilier de la Pro D2, qu'elle a toujours fréquentée depuis sa création en 2001, à la seule exception d'une saison au purgatoire de la Fédérale 1 (en 2007) pour aussitôt remonter.
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Cette constance au deuxième niveau du Championnat de France, c'est avant tout à ses résultats à domicile, dans ce Jean-Alric synonyme de souricière pour l'adversaire, que le XV cantalien la doit. Avec 248 victoires pour 316 matches disputés chez lui en 21 exercices, le Stade Aurillacois affiche un superbe taux de succès de 78,5 %. Il n'y a concédé que 6 nuls et 62 défaites au cours de cette période. Le club détient même le record d'invincibilité sur son terrain de toute l'histoire de la Pro D2 avec 35 victoires consécutives entre novembre 2014 et janvier 2017! Cette force domestique lui a aussi parfois permis de sortir du relatif anonymat dont il se contente habituellement, puisque Aurillac a disputé une demi-finale (en 2013) et deux matches d'accession au Top 14, en 2005 et en 2016 (perdus face à Pau puis Bayonne).
Cette saison, le ratio reste encore très bon, puisqu'après une défaite initiale face au leader Vannes (9-19), Aurillac s'est imposé à chacune de ses réceptions, devant Rouen (avec bonus offensif), Grenoble, Agen et Brive.
Le VRDR, qui n'y a joué qu'une seule fois, pour une défaite 18-12 (six pénalités encaissées!) en décembre 2020, sait que gagner à Jean-Alric relève de l'exploit. Mais comme tout semble possible dans cette compétition à la hiérarchie bien fragile...
P. Laf.
P.S.: comme déjà annoncé, en voyage à l'étranger pour plusieurs jours, je me contenterai de ce rappel - important! - concernant Aurillac en guise de présentation du match de ce vendredi. Pour plus d'infos sur le VRDR, reportez-vous aux autres canaux habituels. Désolé pour ce contretemps mais je reviens vite, bien avant la réception de Soyaux-Angoulême!
S'ils en tirent les leçons...
D'aucuns - n'est-ce pas cher Pierre? - subodorent que La Chronique porte moins d'intérêt aux Damiers depuis qu'ils sont moins en réussite. Que nenni! Aucune lassitude ne gagne, simplement les circonstances personnelles qui laissent un peu moins de temps à leur consacrer et, surtout, en cette période plus délicate, l'envie et la nécessité de prendre un peu de recul et de hauteur à la fois.
L'euphorie retombe nettement avec l'arrivée des premiers frimas et l'on ne peut s'empêcher d'y établir un lien. Si vous êtes ici, c'est que vous avez déjà vu, su, lu et entendu ce qu'il s'est passé au stade des Alpes. Inutile de revenir sur un score trop largement défavorable (19-35) au regard du contenu. Inutile de détailler à nouveau les faits de jeu, ils ont inexorablement conduit à une cinquième défaite en autant de matches à l'extérieur, ce qui fait du VRDR l'équipe la moins performante de toute la Pro D2 (un seul point) en déplacement.
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Mieux vaut maintenant se concentrer sur ce qui manque au XV drômois pour revenir dans une meilleure trajectoire après trois défaites consécutives. Comme à chacune de ses sorties, l'adversaire a tressé des louanges à "une belle équipe, joueuse, pleine de qualité". Mais il ne faut pas qu'à ce rythme, le promu "audacieux et surprenant" du début de championnat devienne la formation "sympathique et accrocheuse" qu'on félicite après l'avoir battue.
Ce serait faire injure à Fabien Fortassin d'imaginer qu'il n'a pas, avec son staff, identifié les faiblesses apparues et désormais récurrentes de son groupe. Il l'a d'ailleurs immédiatement verbalisé: "Dans le jeu au sol, dans les rucks, nous ne sommes pas assez consistants. Les gars en face l'ont dorénavant compris et nous attaquent dans ce domaine. C'est notre gros point noir: nous voulons jouer avant de conserver et sécuriser le ballon, sans assurer les soutiens." Grenoble, comme Provence une semaine auparavant, a prospéré sur ses grattages, et les turnovers ou les pénalités consécutifs. En conquête, touche ou mêlée fermée, le VRDR est le plus souvent dominateur, il maîtrise parfaitement les ballons portés (pour deux essais d'école vendredi soir), ses joueurs ne lâchent rien - revenus de 23-5 à 23-19 là où d'autres auraient renoncé - et défendent fort, parfois trop longtemps, ce qui finit par les pousser à l'indiscipline. Mais dans la concrétisation, le pragmatisme, l'efficacité, par les temps humides qui courent, il ne tient plus les standards. "Nous ne sommes pas loin et, en même temps, cela paraît beaucoup", avouait Fortassin. Le faible écart entre les présumées grosses cylindrées et les supposés seconds couteaux, dans cette compétition hyper serrée ou tout le monde peut battre tout le monde, doit cependant lui permettre de conserver un certain optimisme.
Fortassin ne renoncera jamais, semble-t-il, au credo du jeu. Son équipe a les capacités pour en produire, encore et toujours, elle l'a prouvé en début de saison, mais il va juste falloir régler la hausse et se convaincre que les relances incessantes, loin de la ligne adverse, sont à la fois épuisantes et hasardeuses, encore plus de novembre à fin mars. Certes, un Lucas Méret dont le genou a souffert, devenu un excellent animateur, n'a pu ou su exercer (pas plus que Tim Menzel) le jeu de pression espéré faute à une allonge et une précision émoussées. Mais on sent qu'un George Worth (excellent dans son rôle d'ailier à l'aise sur les ballons hauts), peu utilisé jusque-là, pourra apporter un plus dans l'exercice, en l'absence de Joris Moura blessé.
En espérant que le dur combat de Grenoble n'aura pas laissé trop de traces physiques - il n'y a aucune raison, sur cette prestation, que le moral soit touché -, il va falloir aller à Aurillac pour améliorer les stats à l'extérieur. Rien n'est encore trop grave au plan comptable mais les équipes plus aisément à portée des Damiers, a priori, vont se présenter tour à tour: après Aurillac, la réception de Soyaux-Angoulême, le voyage à Dax et la venue de Béziers à Pompidou vont constituer un enchaînement décisif pour passer Noël au balcon. Fabien Fortassin, qui fait mine de ne pas s'intéresser au classement, en a pleine conscience. Et on lui fait confiance pour initier les correctifs stratégiques et tactiques nécessaires.
P. Laf.
P.S.: Je ne m'éloigne pas du VRDR mais de la France pour quelques jours. Je suivrai donc le déplacement à Aurillac avec quelque distance physique. Vous trouverez toutes les infos chez mes confrères (Le Dauphiné Libéré, Bleu Drôme Ardèche, L'Impartial, Midi Olympique...). Mais je reste connecté et reviens au plus vite.
Le match d'après
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Pour les deux équipes en présence au stade des Alpes, ce vendredi soir (21 heures), ce sera le "match d'après". D'après la sévère, surprenante et inquiétante déculottée à Béziers (48-3) pour le FC Grenoble. D'après la première défaite à domicile (15-24 devant Provence) pour le VRDR.
Un match d'après dans un contexte et avec des conséquences évidemment très différents de part et d'autre. Grenoble est dans le doute, englué dans les profondeurs du classement avec sa sanction de - 6 points infligée par les instances de la Ligue pour de récurrents problèmes financiers. Grenoble est dans le doute mais Grenoble est une équipe qui gagne à domicile (4 succès en 4 matches), qui a vocation à ambitionner le Top 14 (elle fait régulièrement l'ascenseur et a encore été finaliste de Pro D2 l'an dernier), qui possède des infrastructures de qualité et un public enthousiaste (le record d'affluence de la saison sera certainement battu à l'occasion de ce derby), qui s'appuie sur des joueurs qui, pour la plupart, pourraient largement évoluer un cran au-dessus. Grenoble, jusqu'à plus ample informé, est un cador de ce championnat. Et enregistrera qui plus est, pour cette rencontre, le retour de plusieurs de ses convalescents. La bête, blessée, est d'autant plus dangereuse.
Du côté du VRDR, l'ambiance est plus légère. "La défaite face à Provence n'a introduit aucun doute sur les capacités de mes garçons, affirme Fabien Fortassin, le manager général. Nous n'avons pas été mauvais, ils ne nous ont pas roulé dessus et nos stats ont été plutôt bonnes en matière de conquête, de défense, d'occupation. Ils ont été meilleurs que nous tactiquement, ils nous ont contrés et on leur a offert 14 points, ça devenait donc mission impossible. Mais je sais que le groupe a gardé une bonne énergie, a envie de repartir au combat et a les moyens de rebondir."
Le discours demeure donc optimiste, bien relayé par Adrien Roux, un petit gars formé au club qui connaîtra ce vendredi, à 22 ans, une nouvelle titularisation: "On sait que la décision se fera devant, surtout si la pluie est de la partie, dit le jeune troisième ligne. On est prêt à mettre tout l'engagement nécessaire pour leur tenir tête."
"L'entame sera déterminante, explique Fortassin. Grenoble va vouloir se rassurer en s'appuyant sur les bases que sont l'agressivité et la conquête. Il va falloir tenir le bras de fer, ne pas les laisser mener vite et largement. Si nous ne parvenons pas à rester à moins d'une marque au tableau d'affichage, on aura du mal à pouvoir rapporter quelque chose de ce déplacement."
Le coach en chef déplore deux nouvelles indisponibilités avec l'épaule meurtrie de Joris Moura, qui lui vaudra "au moins trois semaines d'absence", et la blessure au mollet que Darrell Dyer s'est donnée ce jeudi à l'entraînement. Et Dylan Hayes n'est pas encore suffisamment rétabli. En conséquence, Fortassin a fait des choix de rotation qu'il a explicités: "J'ai placé Bholi (qui a été élu "Damier du mois d'octobre" par les supporters) parmi les finisseurs parce que je veux qu'il nous apporte sa capacité de porteur de balle sans être émoussé, lui qui enchaîne les matches. Il nous faut garder de la fraîcheur, surtout à l'entame de la période hivernale." Et Worth à l'aile? "Il a faim, il a eu peu de temps de jeu, je le sens déborder d'énergie et il peut nous apporter beaucoup par sa sûreté sur les ballons hauts - surtout face à un n°10 gaucher -, par son jeu au pied et son expérience."
Le décor est planté, les acteurs connus. Seul le scénario reste à écrire. On a hâte que le rideau se lève sur ce derby au bel enjeu.
Composition du VRDR: Aléo, Deligny, Goze - McCauley, Goumat - Massot (cap.), Iashagashvili, Roux - Menzel (m), Méret (o) - Vargas, Guillomot, Te Tamaki, Worth - Bouldoire. Remplaçants: Pontanier, Humbert, Milasinovich, Brayer, Bruchet, Bholi, Lhusero, Quinnez.
P. Laf.
La pelouse toujours boueuse
Dans une interview recueillie par Valéry Lombardo pour Bleu Drôme-Ardèche, Jean-Philippe Thomas, directeur des Sports de la Ville de Valence se veut optimiste: "La structure du terrain est bonne, en tous cas bien meilleure qu'avant, et le gazon va reprendre." Pour y avoir jeté un oeil ce jeudi, elle est toujours en très mauvais état avec des secteurs "effondrés" inquiétants. Difficile de croire que, malgré aucun match à jouer dessus avant le 25 novembre, elle va pouvoir s'améliorer en cet automne humide et être parfaitement praticable au cours de l'hiver. Croisons les doigts et espérons en un miracle des jardiniers.
Talakai bientôt qualifié
La toute nouvelle recrue du VRDR au poste de pilier droit, Chris Talakai, en provenance de Mont-de-Marsan (où les supporters semblent unanimement regretter son départ) après avoir évolué au Waratahs (Super Rugby) et à Bayonne, n'est pas encore "sélectionnable", sa licence devant être validée par la Ligue. Mais cela ne saurait tarder et cet Australien de 29 ans, 1,80m pour 118 kg, devrait pouvoir bientôt apporter à Fabien Fortassin sa "mobilité", sa "qualité de mains" et sa "polyvalence" (il est aussi capable de dépanner à gauche) dans la rotation avec Gareth Milasinovich et Kevin Goze.
A l'heure d'hiver
Comme un retour sur terre. Les pieds dans la boue. Sur un terrain qui s'est souvent dérobé sous leurs crampons, les Damiers ont concédé leur première défaite à domicile (15-24) face à de surpuissants Aixois. "Finie l'invincibilité à domicile, cela nous fait un objectif en moins", constatait Eloi Massot après la rencontre. Un objectif en moins c'est de la pression en moins, et jouer sans pression a, jusqu'à ce revers, plutôt bien réussi aux Drômois. Voilà un aspect qui pourrait (re)devenir positif.
C'est Massot justement, qui s'attachait à "retenir le positif" avant d'aller "à Grenoble avec des ambitions". On va donc l'accompagner dans cette voie.
Le positif:
- Le VRDR n'a rien lâché: "Même s'il n'y avait plus rien à aller chercher, les gars ont trouvé les ressources pour marquer ce dernier essai à la sirène", soulignait, en s'en réjouissant, Fabien Fortassin. Fidèles à leur volonté de passer par le jeu, difficile à concrétiser dans ces conditions glissantes, les Damiers n'ont jamais capitulé. Même s'ils ont encore suscité un regret chez leur coach, si exigeant en ce domaine: "Certaines actions auraient mérité qu'on essaie de les jouer..." D'autant qu'au pied, les artilleurs n'ont pas été en réussite...
- En touche et sur les ballons portés, le XV drômois a fait mieux que rivaliser: "Oui, nous avons été en difficulté dans ces domaines", reconnaissait Mauricio Reggiardo, le boss de Provence Rugby. Intéressant en vue des rudes combats d'avants que l'avancée dans l'automne promet.
- L'indiscipline est restée très contenue - en regrettant cependant le stupide carton jaune, en fin de match, récolté par Adam Vargas, décidément trop peu maître de ses nerfs: 7 pénalités concédées pour 14 obtenues face à des Provençaux dont le style de jeu - et de défense, hyper efficace mais toujours à la limite - appelle la faute.
- Un public qui vient de plus en plus nombreux et qui, s'il a eu du mal à s'enflammer, s'il est souvent plus spectateur que supporter, va peut-être maintenir sa fidélité à une équipe dont les efforts et les intentions la méritent.
Mais on ne va pas se contenter, après une défaite face à l'un des plus gros budgets de la Pro D2, porté par un encadrement et un effectif dignes du Top 14 (voir La Chronique publiée le lundi 30 octobre), de cocher seulement les bons points.
Au passif des Damiers:
- Dominés dans les collisions et les duels, notamment les duels aériens, les joueurs de Fortassin ont souffert pour se mettre dans l'avancée. Pis, ils ont été pris en contre sur deux des trois essais des visiteurs, dont le premier, dès la 4e minute, les a mis dans la douloureuse obligation de courir après le tableau d'affichage: "On savait que l'équipe qui prendrait le score accomplirait un grand pas vers la victoire", admettait Fortassin. "Cette avance au score nous a mis en confiance, on se sentait capables de bien défendre ensuite", savourait Reggiardo. Provence, maître des rucks et des turnovers, a gardé la main sur le jeu, même en concédant parfois la possession, sur l'ensemble des 80 minutes.
- Un déficit, par rapport à son adversaire, dans l'adaptation aux conditions de jeu. "Valence-Romans n'a pas pu avancer, n'a pas pu mettre la vitesse, nous avons été capables de les ralentir", se félicitait Reggiardo, satisfait que les conditions de jeu aient favorisé ses desseins. "Ils se sont mieux adaptés que nous et ont été plus propres techniquement", déplorait Fortassin.
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- Enfin, et c'est vraiment un point noir à l'abord de la période hivernale, l'état de la pelouse de Pompidou... Une pelouse pourtant intégralement refaite cet été, au drainage manifestement insuffisant (on en avait aperçu les premiers signes à l'occasion du violent orage le soir de la venue de Biarritz), effondrée et transformée en cloaque par endroits. Ce qui constitue un sérieux handicap pour un XV qui aime faire donner la cavalerie. Tout en affirmant que ce sera à ses joueurs de "s'acclimater aux conditions" et donc de faire évoluer leur stratégie en fonction de l'état du terrain, Fabien Fortassin s'inquiète de ce soudain "marécage": "Cela devient un sujet. L'état de cette pelouse risque de rendre notre jeu très compliqué. Si, quand il pleut pendant deux jours, le terrain devient aussi détrempé, cela sera emm... dans le futur." Aïe! On ne voit pas très bien comment la surface de Pompidou pourrait s'améliorer, malgré le travail incessant des jardiniers, dans les semaines à venir. Les belles envolées de l'automne pourraient ne resurgir qu'au printemps hélas!
En attendant, c'est au stade des Alpes qu'il s'agira de rebondir vendredi (21 heures), sur une pelouse hybride (20 millions de brins synthétiques) cette fois et devant l'escorte d'un joli groupe de supporters désormais organisés en association: "Le contexte, face à un Grenoble revanchard après sa lourde défaite à Béziers (3-48), est parfait pour cela, annonce Fortassin. Comme je l'ai dit à mes hommes: "Tomber, ça arrive. C'est dans la faculté de se relever rapidement qu'on vous attend." J'ai hâte de savoir."
Et nous avec lui. Décidément, chaque match a valeur de test dans cette Pro D2 hyper concurrentielle.
P. Laf.
Des nouvelles de Quentin Gobet
L'ancien arrière des Damiers, Quentin Gobet, qui avait participé à la montée en Pro D2 et au titre de Nationale la saison dernière, vient de retrouver un club: il s'agit du Niort Rugby Club (Nationale 2), où il retrouve Johann Authier, l'ex-entraîneur du VRDR.
Les clés du camion
VRDR - Provence Rugby ce vendredi 3 novembre à 19h30 à Pompidou
La composition du VRDR: Royer, Deligny, Milasinovich - McCaulay, Maamry - Massot (cap.), Iashagashvili, Bholi - Menzel (m), Méret (o) - Minguillon, Neiceru, Guillomot, Vargas - Moura. Rempl.: Aléo, Marco Peña, Goze, Goumat, Dyer, Bruchet, Lhusero, Pauvert.
Après cette longue coupure, les Damiers reprennent le collier face au deuxième du classement, l'un des plus gros budgets de Pro D2, aux ambitions affichées: Provence Rugby. Avec le handicap de l'absence de Mosese Mawalu, leur meilleur marqueur d'essais, victime d'une blessure au pied qui le tiendra éloigné de la compétition pour plusieurs semaines - "sans doute pour tout ce bloc de trois matches" précise Fabien Fortassin. Lequel ne s'en inquiète pas plus que ça: "J'ai un groupe homogène dans la qualité, la concurrence y est saine, Johnatan Quinnez a très bien joué à Mont-de-Marsan et je suis certain que Gauthier Minguillon sera également à la hauteur." A la différence, a priori, du jeune TJ Maguranyanga qui, à vingt ans, est toujours en apprentissage et ne présente pas encore les garanties défensives à même de convaincre le coach.
"Nous avons eu une semaine de préparation très sérieuse avec des garçons revenus ressourcés mentalement et physiquement de leur semaine de coupure", apprécie Fortassin. Lequel sait que, malgré l'absence de son meilleur gratteur, Guillaume Piazzoli, gravement blessé début octobre, "le XV de Provence a cette faculté à bien attaquer les rucks". "Mais nous sommes prêts à rivaliser, ajoute tout de suite le manager général du VRDR, pour mettre ensuite la vitesse nécessaire au développement de notre jeu."
L'important sera l'entame, un peu ratée lors de la réception de Rouen - même si le score n'en a pas souffert, bien au contraire - et beaucoup plus réussie à Mont-de-Marsan d'où le VRDR a rapporté son premier point hors de ses bases. Ce que confirme le capitaine, Eloi Massot, bien décidé à y mettre du coeur avec les siens: "Aix (sic) va débarquer avec beaucoup d'envie et sans pression, à nous de s'y mettre tout de suite et de ne pas les laisser espérer." L'ancien Biterrois est plutôt confiant: "On sait qu'ils aiment mettre les mains sur le ballon mais on a beaucoup bossé pour pouvoir les contrer. On fait un très beau rugby, beaucoup d'équipes nous craignent. On aimerait rester invaincus à domicile, c'est la condition nécessaire pour jouer le haut du tableau en allant glaner des points à l'extérieur." Le troisième ligne, boosté par ce début de saison de qualité, a donc réévalué sa ligne d'horizon: "Si on reste humbles et focus, on pourra rivaliser avec les grosses écuries. Si, devant, nous assurons la conquête, nous savons qu'avec de bons ballons nos trois-quarts sont très dangereux. Après huit matches, on ne peut plus parler d'effet de surprise. Fabien (Fortassin) est un entraîneur qui nous laisse l'initiative et la responsabilité du jeu dans le cadre qu'il fixe avec Scott (Newlands) et Vincent (Pelo). On surfe sur le titre de Nationale et sur notre début de championnat, on s'épanouit, on a un super groupe et le staff nous persuade de nous appuyer sur nos qualités pour viser plus haut. Bref, ils nous ont donné les clés du camion!"
Un camion qui roule fort et embarquera pour la première fois à son bord, cette saison, son international portugais, tout juste revenu de son aventure en Coupe du monde, Joris Moura: "Nous le réintégrons à l'arrière, où il apportera son "QI rugby" élevé sans que cela modifie notre fil conducteur", explique Fortassin. Connaissant les capacités créatrices du bonhomme, son retour ne peut être qu'un plus face à Provence.
P. Laf.
Le pilier droit est trouvé
Confidence de Fabien Fortassin: "Nous avons trouvé le pilier droit qui va remplacer Shatirishvili. L'annonce de sa signature va intervenir très vite."
Un bus pour Grenoble
Le tout nouveau club des supporters du VRDR, "Le 16e Damier", organise un déplacement en bus pour le match à Grenoble, vendredi 10 novembre à 21 heures. 35 euros pour le transport et le billet d'entrée. Départ de Valence à 18 heures et de Romans à 18h30. Renseignements et inscriptions au stade Pompidou ce vendredi (au stand de la Bodega à partir de 18 heures) ou bien par téléphone (SMS) au 06 68 39 16 74 ou encore par mail à le16iemedamier@gmail.com