Avec l'équipe-type
Depuis que le VRDR est tanqué à la 13e place du classement, c'est à dire depuis le 8 décembre déjà et une courte défaite (16-18) à... Dax, on a l'impression, semaine après semaine, d'écrire les mêmes articles, avec beaucoup d'espoir en présentation des matches et tantôt de la satisfaction - après les victoires à domicile - puis de la déception - au sortir d'une énième défaite à l'extérieur. Même si celle largement concédée à Brive vendredi dernier (3-29) n'est pas du tout du même registre que la pâle copie rendue à Rouen (19-22).
Bref, comme vous allez vous lasser de lire les mêmes promesses et les mêmes constats, je ne vais bizarrement pas m'attarder sur cette revanche à prendre ce vendredi sur Dax (19h30 à Pompidou) bien que le résultat de la rencontre soit crucial pour les Damiers qui, jusqu'à la fin de saison, lutteront pour le maintien.
Pour en évacuer l'enjeu, laissons parler le coach, Fabien Fortassin: "En tenant compte des garçons toujours à l'infirmerie et en ajoutant les absences de Darrel Dyer (légèrement touché au genou à Brive) et de Julien Royer (suspendu pour un match), nous allons insuffler de la fraîcheur. Et si cela marche contre Dax, on le devra beaucoup à ceux qui ont permis de faire souffler leurs camarades en assurant le déplacement à Brive. C'est cela un groupe, savoir se reposer sur les uns ou les autres en fonction des circonstances." Un groupe qui a manifesté "beaucoup d'énergie et d'enthousiasme" cette semaine à l'entraînement et qui laisse le staff "optimiste en ce qui concerne l'envie et l'engagement". Il le faudra face à des Dacquois - à une point du Top 6 - qui viendront "sans pression" et "n'égarent pas beaucoup de points en chemin".
La composition du VRDR: Aléo, Marco Peña, Milasinovich - McCauley, Maamry - Burchet (cap.), Iashagashvili, Bholi - Dupas (m), Méret (o) - Mawalu, Neiceru, Pauvert, Vargas - Worth. Remplaçants: Pontanier, Deligny, Talakai, Goumat, Real, Lhusero, Moura, Guillomot.
Dans ce qui ressemble à l'équipe-type du moment, Andréa Pontanier tiendra encore un rôle de "décideur". Remis de sa douleur à l'épaule, le jeune (22 ans) pilier gauche s'affirme et gagne du temps de jeu. Au-delà du "plaisir d'avoir gagné la confiance des entraîneurs", il apprécie le fait de s'être rompu aux exigences de la Pro D2 "où le jeu est plus propre, plus solide, plus rapide qu'en Nationale et où la moindre petite erreur peut se payer cher". Pontanier intègre doucement le niveau cadre.
Pour son équipier Kévin Goze, si performant jusqu'à sa nouvelle blessure aux cervicales, l'horizon est pour l'instant beaucoup moins dégagé hélas! "Il doit faire une pause, attendre la réponse des spécialistes, on n'a aucune visibilité sur la date de sa reprise" s'inquiète Fortassin. Et tous les supporters du VRDR avec lui. Parce que ce garçon est un joueur exemplaire, un gros porteur dont l'absence est particulièrement regrettable.
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Si Mathieu Vachon sera bien le joker médical des Damiers pour pallier l'arrêt de carrière de Dylan Hayes - l'ex-capitaine de Blagnac sera "sélectionnable" dès le déplacement à Angoulême, le 8 mars -, la première recrue du VRDR a été confirmée par le club: le deuxième-ligne irlandais Darren O'Shea, actuellement à Vannes, s'est engagé pour deux saisons. Une sacrée recrue puisque ce garçon a longtemps joué au plus haut niveau et, notamment, disputé la Coupe d'Europe. "Oui, ce n'est pas facile de recruter quand le maintien n'est pas assuré, concède Fabien Fortassin. Mais beaucoup de clubs sont dans le même cas que nous et nous avons l'avantage de ne pas vouloir renouveler profondément l'effectif, nous ciblons quelques joueurs. Et ceux qui signent viennent pour un projet, un état d'esprit et le VRDR leur donne de belles certitudes en la matière." Un Fortassin qui garde encore le mystère sur la venue du pilier grenoblois Vincent Vial, bien que l'affaire semble favorablement engagée.
Enfin, un mot sur un joueur que, personnellement, je trouve séduisant, sobre, entreprenant, fiable et efficace dans le jeu: George Worth. Il paraît petit à petit s'imposer à l'arrière et Fortassin y voit le fruit d'un concours de circonstances: "Tous nos titulaires potentiels en n°15 (Worth, Bouldoire, Minguillon et Moura) ont eu leur moment d'indisponibilité. Je les ai de nouveau tous à disposition et cela crée une émulation. George a une chance à saisir, à lui de faire encore un bon match ce vendredi." C'est un vrai plus quand il y a de la - saine - concurrence pour un poste.
P. Laf.
Sans surprise
Les jeunes ont montré des qualités, notamment en défense, ils ont globalement su endiguer la marée noire et blanche et n'ont pas pris de fessée. A Brive, le VRDR (battu 3-29 sous la pluie) n'a pas créé la surprise mais n'a pas à rougir de sa lourde défaite. Il y a eu de jolis temps de jeu et une volonté de relance quasi permanente. Mais quand on est écrabouillé en mêlée et qu'on cafouille en touche, quand, si souvent sur le reculoir, on concède vingt pénalités, quand on joue plus de quarante-deux minutes à 14, il n'y a pas grand-chose à espérer et on ne peut opposer que son courage. Ce qu'exprimait parfaitement le capitaine Eloi Massot devant nos confrères du Dauphiné Libéré et de Bleu Drôme Ardèche: "On a lutté avec nos armes devant un grand de la Pro D2, on ne joue pas dans la même cour. Ce soir c'était anecdotique, même si on n'a pas galvaudé le match."
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Ce rendez-vous au milieu d'un bloc de cinq avait été délibérément coché "on va faire tourner" par le staff pour mieux préparer deux rendez-vous cruciaux face à Dax (1er mars) puis à Angoulême (8 mars) après celui, bien négocié, contre Montauban la semaine dernière (21-13). On a donc fait tourner, comme prévu, et l'appel massif aux Espoirs démontre que la profondeur de banc - et c'est logique pour un promu - n'est pas un atout des Damiers. Inutile de s'éterniser sur une rencontre dont on pouvait deviner d'avance le résultat et qui, bien que largement dominée par des Brivistes pas toujours inspirés, n'a pas viré au sens unique. Les mômes ont appris et (se s)ont bien défendu(s), ils s'inscrivent dans les pas de leurs aînés, tout aussi teigneux et volontaires même s'il leur manque encore du volume et l'expérience. Personne n'avait inscrit le moindre point au tableau de marche sur ce déplacement en Corrèze côté drômois, il n'y a donc aucune déception.
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Avec les victoires conjuguées de Rouen sur Montauban (29-10 sans bonus) et de Soyaux-Angoulême devant Aix-en-Provence (33-15 sans bonus), il devient évident que la lutte pour le maintien (dont Biarritz, écrasé à Colomiers 14-51, ne parvient pas à s'extraire) durera jusqu'à la dernière journée. On l'a déjà écrit, c'est dos au mur que le VRDR s'est, jusqu'à présent, révélé le plus efficace.
Il le sera encore contre Dax. L'autre promu qui, lui, flambe et lorgne la qualification. En retrouvant cette fois une "vraie" équipe première que Fabien Fortassin, conquis par l'envie de ses minots, prévient: "Avec cet état d'esprit, ceux qui sont restés à la maison au chaud n'auront pas le droit de tricher." L'état d'esprit,
que le coach drômois chérit et cultive et qui, sauf en de très rares moments, n'a jamais fait défaut aux siens.
P. Laf.
13 porte-bonheur?
Depuis la 13e journée, le VRDR n'a pas quitté la 13e place du classement de Pro D2. Et là, pour la 21e levée du championnat, l'équipe se rend à Brive (ce vendredi 19h30), lourdement battu à l'aller à Pompidou (45-10), le... 13 septembre dernier!
S'ils ne joueront pas à 13 mais bien à 15 pour ce troisième rendez-vous du bloc, les Drômois iront cependant en Corrèze avec les ambitions limitées que propose a priori une équipe largement remaniée. Le staff ne l'avait pas caché: avant les chocs si importants contre Dax (1er mars) et à Angoulême (8 mars), il était prévu de faire tourner l'effectif pour rendre du jus aux habituels titulaires.
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Là, contraint par les blessures d'Andréa Pontanier (épaule), Thomas Lhusero et Tim Menzel (ischios), Kévin Goze (cervicales) qui s'ajoutent à celles de plus longue durée et au triste arrêt définitif de carrière de Dylan Hayes, miné par ses pépins récurrents, Fabien Fortassin va devoir aligner pas mal de jeunes espoirs, dont certains vont même effectuer leurs débuts à ce niveau de compétition: les piliers Mathis Roume et Esteban Chouteau, le talonneur Etienne Narmand, le demi de mêlée Matéo Lajous, l'ouvreur Clément Doucet (23 ans ce jeudi) ou encore le centre Esteban Tercq. Une preuve de confiance envers une génération pour partie formée au club, un club qui commence à voir éclore les fruits de l'inlassable travail de ses éducateurs.
Hors cet important rajeunissement du groupe, on notera avec plaisir le retour de Charles Bouldoire, enfin remis de son entorse du genou.
Il est évident que les Damiers ne partiront pas favoris, loin de là, face à un adversaire réputé et ambitieux mais qui reste sur trois défaites consécutives et voudra montrer à sa future prestigieuse recrue, l'Anglais Courtney Lawes, le deuxième ou troisième ligne aux 105 sélections, annoncé en tribune après avoir paraphé son contrat, que Brive demeure une place forte du rugby français.
Quant à celle du VRDR, elle ne viendra qu'à l'intersaison et joue ce jeudi soir avec Vannes face à Béziers: l'Irlandais Darren O'Shea, du haut de ses 2,05m, qui a connu le plus haut niveau européen, ne vient pas entre Isère et Rhône pour jouer la 13e place...
En attendant, avec sa bleusaille, le VRDR va rester fidèle à son principe érigé en dogme: ne rien lâcher. Et qui sait? Les surprises, par définition, surviennent quand on ne les prévoit pas!
P. Laf.
Composition du VRDR: Royer, Deligny, Roume - Dyer, Goumat - Massot (cap.), Girlando, Brayer - Dupas (m), Moura (o) - Minguillon, Te Tamaki, Tercq, Quinnez - Bouldoire. Rempl.: Narmand, Chouteau, Maamry, Real, Lajous, Doucet, Perret-Tourlonias, Talakai.
RAPPEL : BUS POUR BéZIERS ET AIX
Les dévoués dirigeants du 16e Damier, qui mettent l'ambiance à Pompidou et fédèrent les supporters du VRDR, organisent deux bus à tarif sympa pour aller encourager les Damiers à Béziers (vendredi 12 avril) et à Aix-en-Provence (vendredi 26 avril). Renseignements et inscriptions sur la page Facebook du 16e Damier ou par mail à le16edamier@gmail.com ou par SMS au 07 68 78 18 73.
Le VRDR revient dans le vrai
Je ne pouvais être à Pompidou ce vendredi soir et j'ai donc regardé cette victoire du VRDR sur Montauban (21-13) à la télé. Ce qui explique que - pour une fois, dirons les mauvaises langues... - je vais faire rapide et bref. Pour ce qui est des réactions, je vous prierai de vous reporter aux médias de mes confrères, Bleu Drôme Ardèche et le Dauphiné Libéré.
C'est donc un premier jet, une première impression que je vous livre. Et je dois dire que, globalement, elle est bonne.
Mais on va bien sûr commencer par les pierres du jardin damier. Ce début de match, qui nous a fait craindre le pire en matière d'indiscipline, avec trois pénalités concédées en sept minutes. Heureusement sans conséquence au score. Cette fameuse entame de seconde période, encore une fois ratée, avec en point d'orgue ce carton jaune stupide pour le récidiviste Adam Vargas. Heureusement sans grande conséquence au score, seulement trois points encaissés. Et, sans que ce puisse être retenu au passif du VRDR, cette inefficacité montalbanaise et les nombreuses erreurs des visiteurs, coupables de tant de fautes de main notamment et de gros relâchements en fin de match.
La colonne crédit est évidemment bien plus nourrie et agréable à égrener côté drômois.
Il y a d'abord cette défense de fer, acharnée, qui s'est offert deux moments-clés quand elle a su contrer impeccablement des mauls de Montauban, pourtant expert en la matière, aux 30e et 56e minutes. Deux tournants parfaitement négociés. Un coup au moral de l'adversaire.
Ensuite, on louera la conquête, jamais prise en défaut, et qui fut supérieure à celle d'une USM pourtant très armée devant. Le paquet a fait le boulot sans que les remplacements n'en affectent le rendement.
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Enfin, on se réjouira du réalisme clinique d'une équipe qui, si elle a raté un essai tout fait en fin de première période (la faute à une passe mal assurée de George Worth, par ailleurs impeccable, en particulier sur les ballons hauts), a quasiment concrétisé tous ses moments forts. Fut-ce par un simple drop de Lucas Méret, lequel effectua d'autres tentatives qui prouvent que la balance s'est rééquilibrée, dans la Drôme, entre romantisme et pragmatisme. La puissance de Mosese Mawalu, sur son essai, puis son opportunisme sur celui qu'il offre à Dorian Marco Peña, ont fait merveille.
Avec quelques blessures ennuyeuses qui viennent s'ajouter à d'autres, comme celles d'Andréa Pontanier et Léopold Dupas, pas en veine pour son retour, l'horizon reste flou. Mais cette victoire sans panache mais non sans mérite remet le VRDR, toujours branché sur courant alternatif, dans un meilleur tempo. La bouillie servie à Rouen est digérée. Ce sera encore âpre et serré jusqu'à la fin de la saison. Mais l'espoir, au fil des journées, demeure et, d'une certaine manière, se raffermit.
P. Laf.
Dos au mur
Au pied du mur, les maçons du VRDR ont laissé s'effondrer la jolie maison qu'ils avaient édifiée en première période à Rouen. Les voici donc de nouveau dos au mur, contraints de prendre encore à domicile les points qu'ils ne parviennent pas à accumuler à l'extérieur. Ils ont parfaitement accompli leur mission face à Vannes puis Grenoble... Il va donc falloir réitérer ce vendredi à Pompidou (19h30) contre Montauban.
- Mathieu Guillomot pose le contexte: "Nous avons raté une grosse opportunité à Rouen, nous n'avons pas le droit à l'erreur chez nous. Le coach nous a dit les choses mais il a fait en sorte de nous enlever beaucoup de pression. Ce n'est pas le match de la survie, il va falloir se détacher de l'enjeu et jouer libérés, comme on a su déjà le faire. Et ne pas sortir de ce cadre fixé depuis le début de saison."
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- Léopold Dupas, neuf mois après. Le double forfait des demis de mêlée qui se sont jusqu'à présent partagé le poste, Tim Menzel et Thomas Lhusero, tous deux touchés aux ischio-jambiers, précipite le retour de Léopold Dupas. Ce dernier, qui n'est pas apparu sur les terrains depuis une grave blessure en avril dernier, ne va pas avoir le loisir de reprendre ses marques tranquillement. "Titulaire dans un match important, il y a plus simple pour un retour après neuf mois d'absence, concède Fabien Fortassin. S'il est un peu dans le dur par moments, ce sera bien normal. Mais Léo a du caractère, il est même un meneur d'hommes et je compte sur le pack et sur Lucas (Méret), à l'ouverture, pour lui rendre le match le plus facile possible." Un Méret qui sera appelé à suppléer Dupas en cours de match à la mêlée, "parce qu'on se doute que Léo n'aura pas déjà 80 minutes dans les jambes", anticipe Fortassin.
- Du nouveau côté staff. Fabien Fortassin a invité ses hommes à "se dire les choses et proposer des solutions" après le triste revers à Rouen. Mais il veut aussi en tirer les conséquences côté encadrement: "Scott (Newlands, entraîneur des avants) a l'habitude de suivre les rencontres depuis les tribunes, explique-t-il. Mais maintenant il descendra sur le terrain après la pause, histoire de fluidifier la communication, le coaching et les consignes en début de seconde période. On va ainsi essayer d'améliorer notre rendement sur ces moments où nous avons souvent un gros temps faible."
- Se méfier de Bosviel. Il a fait sien l'adage de Lino Ventura dans Les Tontons Flingueurs: "On ne devrait jamais quitter Montauban!" Jérôme Bosviel est le maître à jouer et le maître à marquer d'une équipe de Montauban dont il est l'inamovible buteur depuis 2016 et avec laquelle il vient de se lier jusqu'à 2026. Déjà - et de loin! - meilleur réalisateur de toute l'histoire de la Pro D2 (il "tourne" à 300 points par saison), il adore profiter des munitions que lui offre l'adversaire: "Face à Jérôme Bosviel, la discipline va être encore plus importante à respecter que d'habitude, avertit Fortassin. Non seulement, si on lui en donne l'occasion, il enquillera les pénalités mais il peut trouver des pénaltouches dévastatrices." Mais le coach drômois sait qu'il aura face à son XV une formation qui déborde de qualités: "Individuellement, ils sont très forts, internationaux pour certains et, pour beaucoup, anciens du Top 14. On peut parfois déceler une petite faiblesse collective. Ce sera à nous d'appuyer sur ce point faible."
Dos au mur, au VRDR de trouver la faille dans celui que lui opposeront les Montalbanais. Et de les faire plonger au classement dans le wagon des menacés.
P. Laf.
La composition du VRDR: Pontanier, Deligny, Milasinovich - McCauley, Maamry - Bruchet (cap.), Iashagashvili, Bholi - Dupas (m), Méret (o) - Mawalu, Guillomot, Neiceru, Vargas - Worth. Rempl.: Aléo, Marco Peña, Talakai, Dyer, Goumat, Massot, Moura, Pauvert.
"A-t-on envie de gagner un match à l'extérieur?"
"Un match à oublier". La formule est aussi simpliste que galvaudée. Et pourtant, le XV du VRDR semble en avoir fait un mantra. A chaque déplacement en effet, les joueurs de Fortassin prouvent qu'ils n'ont pas tiré les enseignements du revers essuyé lors de leur voyage précédent. Au point de mettre leur entraîneur dans une colère noire. Qui semble même sombrer dans une forme de découragement. A force de se tirer des balles dans le pied, les Damiers vont peut-être mal finir une saison pourtant joliment entamée. Attention danger! Le coach tire la sonnette d'alarme après cette nouvelle défaite à Rouen (19-22).
" Fabien, encore une déception et même de la colère?
- Oui de la colère. Parce je me demande si nous avons vraiment envie de remporter une victoire à l'extérieur. A chaque déplacement, ce sont les mêmes erreurs, le même scénario, rien n'est plus frustrant que de ne pas tirer les leçons du passé. On arrive à le faire d'un déplacement à une réception, j'aimerais qu'on y parvienne d'un déplacement à l'autre. On mène à la mi-temps (comme quatre fois déjà, plus un score nul, depuis le début de la saison), on est sérieux, appliqués, concentrés... Et puis on rate notre début de seconde période, on perd le fil du match, le moindre grain de sable dérègle complètement la machine.
- Qu'est-ce qui explique que vous soyez la plus mauvaise équipe entre la 40e et la 60e minute?
- Si je le savais... On a pourtant essayé des choses à la mi-temps, en changeant la chronologie de nos discours, on réactive les joueurs par une petite séance de plaquages, on leur fait toucher le ballon avant qu'ils entrent sur la pelouse, mais ça ne le fait pas, il va falloir trouver la bonne recette. Est-ce qu'on a vraiment envie de gagner un match à l'extérieur? C'est la question que j'ai posée aux joueurs. Et si on ne le fait pas, alors il va falloir tout prendre à domicile.
- La faute aux remplaçants?
- On ne peut pas dire cela. Parfois le banc apporte de l'énergie et parfois pas ce que l'on en attend. C'est variable et on se demande pourquoi. J'ai demandé aux joueurs de m'apporter des réponses lundi. Je veux qu'ils en parlent entre eux et me donnent les raisons de cette faiblesse récurrente au retour des vestiaires. C'est rageant. Quand tu mènes 16 à 7, 19-12, il n'y a aucune raison de s'affoler, de sortir du match. L'aspect mental doit jouer mais si les gars se mettent à trembler quand ça devient difficile...
- Et puis, à 19-19, vous offrez la victoire à Rouen...
- Tout à fait! On n'est pas en danger à ce moment-là. C'est d'autant plus rageant qu'on en a parlé à la mi-temps, nous n'étions pas en danger dans le jeu, continuons à être bien en ligne, à réussir nos plaquages, soyons disciplinés. Et voilà qu'à la 78e, sur un ruck sans danger, à 40 m face à nos poteaux, on fait une faute inutile. ça fout les boules. Je me dis: "M..., on ne veut pas gagner!"
- C'est Bholi qui est en cause...
- On sait qu'il aime traîner autour des rucks, ce qui lui vaut par ailleurs d'être un excellent gratteur. Il nous a récupéré tant de ballons que c'est difficile de le blâmer. Mais sur ce coup-là, il aurait pu s'abstenir.
- Les finisseurs n'ont pas apporté de plus-value...
- Hélas non! L'évolution du score parle d'elle-même. Je demande systématiquement à un remplaçant qui s'apprête à entrer de regarder le tableau d'affichage. En lui fixant comme objectif de le faire changer en notre faveur. Si on est menés de 15 points il faut revenir à - 10. Et si on mène, il faut garder le score. C'est le job d'un remplaçant d'apporter ça. Face à Rouen, beaucoup de coaching a été effectué quand on menait et on perd le match: nos finisseurs n'ont pas su maintenir le niveau.
- N'y a-t-il pas aussi des regrets par rapport à des occasions non concrétisées?
- On a eu beaucoup de situations en zone de marque... Il y a le maul où on va apparemment à dame et où on se fait chiper le ballon au moment de conclure... Avant, il y a celle où Dorian (Marco Peña) s'échappe et vient mourir à un mètre de la ligne, et là on se précipite, Lucas (Méret) veut partir tout seul dans le fermé alors qu'on a le temps... On a montré trop d'impatience et un manque de maîtrise. On a eu les occasions pour plier le match et les enfoncer dans leurs doutes. On n'a pas su être assez tueurs. On prend trois essais et on n'en marque qu'un. Alors que dans l'ensemble on n'est pas souvent mis en danger dans le jeu. On doit clairement inscrire plus d'un essai, on a plusieurs pénaltouches intéressantes. L'efficacité c'est important, scorer sur les temps forts et faire le dos rond sur les temps faibles, et on n'a pas été bons en ce domaine.
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- Le choix de botter la dernière pénalité?
- Ben (Neiceru) s'entraîne régulièrement à buter lors de la mise en place et ça lui arrive de passer des coups de pied de 55 ou 60 m. J'avais eu le regret de ne pas lui en avoir fait tenter une à Agen. Par rapport au vent et à la distance, c'était le seul à avoir la puissance nécessaire. On a pris ce pari là, ça n'a pas réussi. Mais ce n'est pas là où la rencontre nous échappe...
- Qui avait remporté le toss?
- C'est nous, c'est notre choix d'avoir voulu commencer avec le vent, histoire d'essayer de mieux leur mettre la pression, les acculer dans leur camp. Au vu des prévisions météo, on pensait que le vent allait s'atténuer mais ça n'a pas été le cas. Avec un peu de recul, le 16-7 à la mi-temps n'était pas suffisant."
Recueilli par P. Laf. à Rouen
Au pied du mur
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Au club et autour du club, chacun en a conscience: le bloc de cinq matches à venir aura une portée décisive pour l'avenir du VRDR en Pro D2. "Surtout les deux prochains, à Rouen (ce vendredi 19h30) et contre Montauban (le 16 février à 19h30 à Pompidou), précise Fabien Fortassin. Les deux dates sont cochées. Leur résultat sera très important pour essayer de se donner de l'oxygène." Le coach en chef, qui s'apprête ensuite à faire tourner son effectif pour le déplacement à Brive (23 février), va lancer toutes ses forces vives dans ces deux batailles. Certes Pauvert (épaule) et Goze (cervicales) sont venus récemment s'ajouter à la liste des blessés, mais l'effectif demeure assez fourni en talents pour faire face aux échéances immédiates.
Celle fixée en Normandie, en ce haut-lieu du football qu'est le stade Robert-Diochon, aura un poids particulier puisqu'elle peut faire glisser un pied en Nationale à l'adversaire du soir : "Le scénario le plus favorable peut nous propulser 18 points devant Rouen, espère le manager général. Mais dans le pire des cas, nous garderons 9 points d'avance. Rien ne serait irrémédiable."
Bons derniers au classement, les Rouennais auront "clairement plus de pression que nous" avance Fortassin, et "joueront une de leurs dernières chances de garder espoir". Ce qui le fait augurer d'un "gros combat, nettement plus dur que celui remporté contre Grenoble".
Le staff drômois veut donc "imposer un bras de fer" à ses hôtes, "jouer sur leur fébrilité, les obliger à s'exposer et, surtout, choisir le rythme auquel on veut évoluer". Un programme ambitieux qui ne sera applicable qu'au prix d'un engagement et un état d'esprit irréprochables. Ceux étalés face à Grenoble, pas la bouillie proposée lors de la déroute à Biarritz...
Dos au mur, le VRDR a prouvé qu'il avait du répondant. Au pied du mur, il va falloir qu'il se montre conquérant.
P. Laf.
La composition du VRDR: Pontanier, Marco Pena, Talakai - McCauley, Maamry - Bruchet (cap.), Iashagashvili, Real - Lhusero (m.), Méret (o.) - Mawalu, Neiceru, Guillomot, Vargas - Worth. Rempl.: Aléo, Narmand, Milasinovich, Brayer, Bholi, Menzel, Moura, Quinnez.
A noter la première apparition - sur le banc - du jeune talonneur Etienne Narmand qui arrive du LOU pour pallier la grave la blessure de Brice Humbert.
RAPPEL: BUS POUR BéZIERS ET AIX
Les dévoués dirigeants du 16e Damier, qui mettent l'ambiance à Pompidou et fédèrent les supporters du VRDR, organisent deux bus à tarif sympa pour aller encourager les Damiers à Béziers (vendredi 12 avril) et à Aix-en-Provence (vendredi 26 avril). Renseignements et inscriptions sur la page Facebook du 16e Damier ou par mail à le16edamier@gmail.com ou par téléphone au 06 68 39 16 74.
MéRET: "IL VA FALLOIR FAIRE PLUS!"
MéRET: "IL VA FALLOIR FAIRE PLUS!"
Lucas Méret est une pièce importante dans le schéma de jeu du VRDR. Il en est non seulement le buteur (140 points, soit le 4e au classement des réalisateurs de Pro D2) mais, depuis son poste d'ouvreur, l'un des principaux animateurs. Formé à Bordeaux-Bègles, et après une carrière très nomade (Bayonne, Soyaux-Angoulême, Carcassonne, Narbonne), marquée par des sélections en équipes de France de jeunes et de nombreux matches en Top 14, Lucas semble s'être installé à Valence-Romans. Au point qu'il vient d'ajouter un contrat de deux saisons aux deux précédentes déjà effectuées sous le maillot à Damier.
Pas étonnant au vu de la confiance que lui témoigne Fabien Fortassin, lequel le titularise quasiment à chaque match.. "On échange beaucoup avec lui, explique le manager général. Il est à un poste très exigeant physiquement et mentalement et on lui ménage parfois, comme la semaine dernière, un programme à la carte. Mais s'il est très souvent sur le terrain, c'est qu'il est prêt à assumer son rôle." Ce sera donc encore le cas ce vendredi à Rouen (19h30).
Lucas s'est exprimé ce mercredi devant la presse. Paroles d'ouvreur.
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"- Opération commando à Rouen?
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C'est un peu l'idée parce que Rouen est mal classé et joue également le maintien. Les points pris ce vendredi, s'il y en a, seront doublement importants. On va se déplacer comme les fois précédentes, avec l'ambition de rapporter quelque chose. Mais il va falloir faire plus, beaucoup plus qu'à l'habitude, face à une équipe qui joue sa survie, aura énormément de pression et beaucoup d'envie.
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Vous démarrez un bloc important face à plusieurs concurrents de bas de tableau...
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Ce seront cinq matches contre des équipes un peu plus mal classées certes, mais ça ne veut rien dire quand on voit que Soyaux-Angoulême gagne à Brive ou Dax à Grenoble. Si on ne met pas l'intensité et l'engagement tout de suite, on est toujours déçus dans ce championnat concurrentiel. Il faut être capables d'enchaîner les victoires pour se donner plus de sérénité sur la fin de saison, en commençant par un bon résultat ce week-end. Si on rapporte quelque chose et que Rouen ne prend rien, ils seront peut-être déjà condamnés. Ce choc est donc doublement important.
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A quel style de match vous attendez-vous?
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Ce sera sans doute assez fermé au sens où l'intensité qu'eux et nous allons proposer, l'énergie qui sera mise de part et d'autre vont déboucher sur un combat mental: celui qui craquera le premier aura perdu. C'est ce qui s'est passé pour Nevers, qui a cédé dans les quinze dernières minutes (défaite 37-7 le 19 janvier). Rouen ne lâche rien, il faudra rester au contact de la première à la dernière minute. On a eu la piqûre de rappel à Biarritz (défaite 38-13 le 19 janvier). Si on rend la même copie, on va en prendre encore 40!
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Vous êtes titulaire quasiment à chaque journée. La fatigue ne commence-t-elle pas à se faire sentir?
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Non. C'est important d'enchaîner au poste de numéro 10 où la stabilité est un atout. Le gros de l'hiver est passé, les beaux jours vont faire du bien, renforcer l'émulation, l'envie. Le soleil donne le sourire à tout le monde, il nous aide à encore mieux capitaliser sur notre victoire face à Grenoble (30-21 le 26 janvier).
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Vous venez de prolonger votre contrat. C'était important?
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Oui, déjà pour cette fin de saison et, à plus long terme, pour donner de la visibilité au club et à moi-même. Le VRDR est plein d'ambition et mérite sa place en Pro D2, il a tout pour pérenniser et se développer. Mon choix est donc cohérent pour poursuivre l'aventure ici où ma famille et moi nous plaisons bien. Et puis nous sommes huit à avoir prolongé, c'est la preuve que, malgré les résultats parfois difficiles, nous croyons au projet.
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Personnellement, vous estimez-vous parvenu à maturité?
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Non, pas encore (il vient de fêter ses 29 ans). Regardez Camille Lopez (34 ans, demi d'ouverture de Bayonne) qui réalise ses meilleures saisons! J'ai encore beaucoup à apprendre. Mais il est vrai que je parviens à un détachement, par rapport aux événements extérieurs, qui me permet de mieux répondre aux situations que me propose le match. J'ai énormément progressé grâce à Johann (Authier) l'an dernier, qui avait sa vision d'ancien numéro 9. Et je progresse encore avec Fabien (Fortassin) qui me transmet son expérience d'ex-ouvreur. Il y a une forme de complémentarité entre leur deux apports. Fabien me fait confiance et cela me fait évoluer dans le bon sens. On se bonifie avec l'âge, à 31, 32 ou 33 ans...
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Etes-vous satisfait de vos statistiques?
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Je ne les regarde pas trop. J'ai été déçu de rater des tentatives importantes, qui auraient pu donner une autre tournure à certaines fins de matches, comme à Agen ou à Grenoble. Je connais mes chiffres mais si j'en mets moins à l'avenir et que je réussis la pénalité du maintien, ça m'ira très bien!
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Vous paraissez plus joueur qu'avant?
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Cela dépend de la stratégie collective. L'an dernier, nous étions plus défensifs parce que la mission était de monter et, parfois, on se bridait pour ne pas risquer de perdre. Cette année, on sait que si on ne produit rien, il n'y aura pas de maintien. Notre profil d'équipe, notre volonté de déplacer le ballon, nos résultats de début de saion nous ont donné confiance et permis de développer la palette offensive de la plupart des joueurs et c'est très bien. Tout en gardant notre socle de Nationale et notre bonne défense. Ce qui est capital dans la course au maintien.
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La peur de perdre vous a quittés?
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Ce n'est pas pareil que la saison dernière. Si on joue la peur au ventre, on ne se maintiendra pas. La pression est différente. En Nationale, en faisant des matches plus que moyens, on parvenait à gagner quand même, on pouvait se contenter parfois de s'appuyer sur certains joueurs au-dessus du lot pour faire la différence. Si on reproduisait cela aujourd'hui, on encaisserait 40 points! En Pro D2, nous sommes obligés de prendre les devants, d'avoir l'initiative et si nous ne sommes pas tous au diapason, ça ne passe pas. C'est un constat valable pour toutes les équipes: on doit absolument hisser son niveau et aller au bout de soi-même." Recueilli par P. Laf.
LES JEUNES AU TOP!
Toutes les équipes Elite jeunes du VRDR ont gagné le week-end dernier avec, à la clé, une qualifications pour les play-offs des U 16 (Alamercery) et des U 18 (Crabos). De quoi réjouir les éducateurs dont le travail est ainsi validé et prouver que l'école de rugby et la formation sont de grandes qualité chez les Damiers. Il serait donc vraiment dommage que le XV professionnel, inspirateur et aspirateur de cette belle jeunesse, descende d'un cran en fin de saison...
BUS POUR BéZIERS ET AIX
Les dévoués dirigeants du 16e Damier, qui mettent l'ambiance à Pompidou et fédèrent les supporters du VRDR, organisent deux bus à tarif sympa pour aller encourager les Damiers à Béziers (vendredi 5 avril) et à Aix-en-Provence (vendredi 19 avril). Renseignements et inscriptions sur la page Facebook du 16e Damier ou par mail à le16edamier@gmail.com ou par téléphone au 06 68 39 16 74.