Treize à la douzaine!
Pour diverses raisons, je ne pouvais être à Pompidou ce vendredi soir. Alors c'est devant ma télé que, comme vous sans doute au stade, j'ai tremblé jusqu'aux derniers instants du match. Que j'ai entendu les "Damiers! Damiers!" qui ont poussé les joueurs vers cette victoire in extremis. Pour une libération complète au coup de sifflet final, un doux soulagement et le sourire devant l'ensemble des résultats. Alors qu'il semblait scotché depuis des semaines à une inconfortable treizième place, le VRDR grimpe à la douzième. Un petit pas au classement mais un grand pas vers le maintien! Montauban à six points, Rouen à douze, le matelas s'épaissit. La volonté des hommes de Fortassin (lequel a loué "le mental et la solidarité" des siens), qui n'abdiquent jamais, est récompensée. Mais attention au relâchement que pourrait induire ce moment d'euphorie! Il faudra se montrer performant devant Mont-de-Marsan, vendredi prochain, puisque le calendrier offre aux Drômois deux réceptions consécutives. Et ne pas renouveler certaines erreurs encore trop criantes qui, grâce à la bêtise du Sud-Africain Van der Merwe, ont été effacée d'un coup de botte de Lucas Méret.
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N'oublions pas en effet qu'avant le plaquage cathédrale, non maîtrisé et extrêmement dangereux du Neversois sur Thomas Lhusero, à 22 m face aux poteaux et à trois minutes de la dernière sirène, le VRDR avait balbutié son rugby pendant près d'une mi-temps. Le syndrome du trou d'air "40e-60e" était de retour puisque, après avoir parfaitement joué le coup et mené 12-5 à la pause le nez au vent, on pouvait croire que le plus dur de la mission était accompli. Las! Entre les premiers remplacements qui n'ont pas apporté l'énergie espérée et les soucis en mêlée alors que celle-ci était d'une belle stabilité en première période, les débats s'étiolaient et sombraient sous le hachoir des coups de sifflets de M. Hourquet. Dans ce maelström, c'étaient les visiteurs qui, à l'expérience, tiraient une maigre épingle d'un jeu brouillon. Et franchement, on finissait par ne plus donner très cher des chances des Damiers d'échapper à la défaite, malgré les méritoires efforts, en fin de rencontre, de Florian Goumat, Charles Bouldoire ou Thomas Lhusero. D'autant que la mire de Lucas Méret, pourtant encore bon en chef d'orchestre, semblait déréglée...
Mais la force de ce groupe, opposé à un Nevers composé pour venir chercher la victoire, est de ne jamais cesser d'y croire même quand tout paraît se déliter. Et sa volonté a fini par être récompensée au bout de cette attaque en "dernière main" stupidement brisée par le geste de Van der Merwe.
Il y aurait donc beaucoup à dire au tableau noir et Fortassin, Newlands, Pelo et le staff ne vont s'en doute pas s'en priver dans les prochains jours. Mais se dégagent des satisfactions, en dehors de celle du strict plan comptable. Quatre touches volées à une USON dont c'est le point fort cette saison, notamment celle de la 40e minute, à cinq mètres de leur propre ligne, qui a permis aux Valentino-Romanais de garder leur avantage. Un tournant brillamment négocié. Et cette efficacité en défense, au point que les visiteurs n'ont jamais pu réellement mener à bien leurs fameux groupés pénétrants ou faire galoper autant que désiré leurs puissantes lignes arrières. Un combat rude, viril mais correct, qui a causé pas mal de dégâts chez des Nivernais souvent contraints de faire appel aux soigneurs.
Et puis il y a ces petites merveilles dont savent nous gratifier les Ioane Iashagashvili, Mosese Mawalu, Matthieu Guillomot et surtout Adam Vargas, jambes en feu et dans tous les rares bons coups offensifs de son équipe. Les talents individuels, qui s'ajoutent à une belle force collective, ne manquent pas.
Avec le soutien "des dieux du rugby qui étaient avec nous ce soir", comme l'imageait Fortassin, l'horizon se dégage donc un tantinet. Et l'objectif de quatre victoires à domicile pour remporter le "mini championnat du maintien" devient réaliste. Mais chaque étape devra être abordée avec la même détermination. Et, si possible, moins de scories dans la conduite du jeu.
Je me réjouis d'être de retour à Pompidou pour le choc contre le Stade Montois, vendredi 5 avril à 19h30.
P. Laf.
Maxi tension pour mini championnat
On se retrouve enfin! La coupure aura été longue, a dû permettre de régénérer les corps et les esprits mais a aussi livré son lot de mauvaises nouvelles dans la Drôme... La saison est en effet d'ores et déjà terminée pour Kévin Goze (hernie cervicale) et Loan Real (opération de l'épaule), un pilier qui effectuait une très belle saison et un troisième ligne qui s'affirmait... Deux absences qui pourraient handicaper le XV de Fabien Fortassin dans ce sprint final pour le maintien que le coach du VRDR assimile à un "mini-championnat à cinq". En nourrissant l'ambition de le remporter face à Biarritz, Soyaux-Angoulême, Montauban et Rouen.
Avec quatre réceptions, à commencer par celle de Nevers ce vendredi soir, pour trois déplacements, le calendrier n'est pas trop défavorable. Même si les prochains hôtes de Pompidou visent tous la qualification pour les play-offs... Ce qui n'empêche pas Eloi Massot, qui sera titulaire et capitaine, d'être affirmatif: "Nevers a une équipe puissante et solide en conquête, nous en avons conscience, avons analysé nos erreurs et effectué une grosse remise en question. Je sais qu'on va gagner et qu'on aura un beau sourire à la fin du match!" Une assurance qui s'appuie sur les dernières sorties à domicile, face à d'autres cadors, alors que les déplacements, chez des équipes à leur portée, ont été systématiquement plombés par ces fameuses "erreurs" récurrentes chez les Damiers.
Le manager général, et c'est son rôle, tempère cet optimisme d'un constat: Nevers est une formation quasiment sans faille bien qu'elle ait du mal à s'imposer loin de son Pré Fleuri. Elle ne l'a fait qu'à deux reprises cette saison mais chez des "gros", à Grenoble et à Brive... "Il va falloir aller les chercher, prévient-il, et surtout ne pas les regarder jouer!" On sent bien que sa colère, malgré "un excellent état d'esprit à l'entraînement", est à peine retombée depuis le "non-match" à Angoulême.
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Pour un choc d'une importance capitale, qui se jouera sous tension et dans le vent (rafales à 50 km/h selon Météo France), Fortassin laisse Ben Neiceru (adducteurs) au repos et ne peut encore compter sur le retour de Thembelani Bholi, qui sera sans doute apte le 19 avril pour la venue d'Agen. Le coach a décidé de faire confiance à George Worth à l'arrière et Isaac Te Tamaki au centre tandis que Bouldoire réintègre les 23.
Une victoire est impérative. Comme elle le sera encore la semaine suivante face à Mont-de-Marsan. Le championnat nouveau, celui où chaque résultat pèsera lourd, est arrivé!
P. Laf.
Lueurs d'espoir
Je ne sais pas vous mais moi, cette défaite à Angoulême (8-18) il y a désormais plus de deux semaines, m'est restée sur l'estomac. Et Fabien Fortassin, à en croire ses propos, a également eu du mal à la digérer. Et même s'il reconnaît sa part de responsabilité, notamment dans le choix des hommes, il est revenu déçu de ce déplacement pourtant abordé dans les meilleures conditions et avec l'ambition de rapporter enfin cette première victoire de la saison à l'extérieur.
Las! Fortassin, ses hommes, les dirigeants, les supporters et la Pro D2 tout entière savent désormais que le VRDR, au lieu de se donner un peu d'air voire se mettre pratiquement à l'abri avant la fin du championnat, va devoir désormais batailler jusqu'au bout pour y conserver sa place. Frustrant, navrant pour une équipe qui a montré du potentiel, s'est souvent révélée brillante, presque toujours hyper accrocheuse mais est venue buter sur le plafond de verre que l'autre promu, Dax, a su briser.
Pour ne pas risquer la sinistrose au long de cette longue période sans rencontre (pourquoi une si importante coupure?), je me suis plongé dans l'histoire et les statistiques de la Pro D2 avec l'espoir d'y trouver des raisons d'espérer l'issue heureuse du maintien. Je n'ai pas été (trop) déçu. Je vous les livre.
- Le VRDR possède la deuxième meilleure défense du championnat (derrière Vannes): JAMAIS une équipe possédant une des deux meilleures défenses n'a été reléguée! De quoi inciter les garçons à maintenir bien haut leurs barbelés...
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- Le VRDR possède le deuxième meilleur buteur du championnat (Lucas Méret, trois points derrière Thomas Girard, celui de Colomiers): JAMAIS une équipe qui peut compter sur l'un des deux meilleurs buteurs du championnat n'a été reléguée! Clin d'oeil: la seule saison (en 2018) où Massy est parvenu à se maintenir en Pro D2, c'était alors ce même Thomas Girard son buteur, et il avait été le meilleur de tous cette saison-là...
- Le VRDR ne s'est jamais retrouvé en position de relégable (ou barragiste) cette saison. JAMAIS un club n'est descendu sans avoir été, au moins une fois avant la 24e journée, à l'une des deux dernières places du classement...
- Le VRDR pourrait ne pas gagner un match à l'extérieur (il reste trois déplacements à hauts risques, à Béziers, Aix-en-Provence et Colomiers...). Plusieurs clubs ont réussi à se maintenir malgré cette incapacité... mais ce n'est plus arrivé depuis 2014 ! Et, d'ailleurs, tous les clubs de Pro D2, relégués ou maintenus, ont gagné au moins un match à l'extérieur depuis cette saison-là (sauf Bourgoin en 2017, mais le club avait vécu une saison chaotique avec d'énormes problèmes financiers et un placement en liquidation judiciaire).
- Si le VRDR gagne désormais, comme il le faudra sans doute, ses quatre matches à domicile (Nevers, Mont-de-Marsan, Agen et Aurillac), il totalisera 13 victoires à Pompidou. JAMAIS un club ayant gagné 13 matches sur son terrain n'a été relégué. Mais attention: en 2019, malgré 13 victoires (dont une à l'extérieur) et un nul, Bourg-en-Bresse est descendu! Avec un total de 60 points, alors que quatre victoires du VRDR (sans bonus et aucune à l'extérieur avec zéro bonus) ne l'amèneraient qu'à 59 points...
Ce qu'on retiendra donc, c'est que l'espoir de maintien reste grand mais que cette Pro D2 devient de plus en plus serrée et concurrentielle au fil des ans et que gagner à l'extérieur est quasiment un impératif quand on ne veut pas redescendre d'un cran. D'où cet immense regret de tant d'occasions ratées.
Vivement vendredi!
P. Laf.
L'art de se rater!
Fabien Fortassin nous expliquera peut-être un jour pourquoi il fait si peu confiance à George Worth. Dans ce match à gros enjeu, qui allait se jouer sous la pression, il est difficilement compréhensible qu'il se soit privé de son arrière anglais, toujours très sûr sur les ballons aériens, très solide en défense, courageux en toute situation, capable de belles relances et doté d'un bon coup de pied. Lui préférer Joris Moura pour ce déplacement à Angoulême nous paraissait surprenant. Au vu du scénario de la défaite (18-8), cela devient une erreur. L'international portugais, qui a un mal fou à retrouver ses standards de la saison dernière (il est vrai que le niveau est monté d'un cran...), éloigné des terrains cet automne par son faible temps de jeu à la Coupe du monde puis par une blessure à l'épaule, n'a pas montré son meilleur visage en ce triste vendredi pluvieux. Fébrile sur pas mal de ballons hauts, ratant une pénaltouche, contré sur un dégagement, peu inspiré en somme, il a raté son plaquage sur Ledua Mau, laissant ainsi ouvert un boulevard vers l'essai qui scellait la victoire du SA XV (61e). La copie rendue par Joris ressemblait trop à un brouillon.
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Fabien Fortassin se montre par ailleurs très indulgent envers son ailier Adam Vargas, certes très talentueux et supersonique. Mais l'ex-Lyonnais, coutumier des gestes audacieux mais parfois irréfléchis, a hier accumulé les bourdes en commençant par la plus grosse: en jouant précipitamment à la main, dès la 16e minute, une pénalité à 23 m face aux perches, il a mis ses équipiers dans une brève avancée mais, surtout, dans l'embarras. Résultat, un ballon finalement perdu par Menzel dans le hourra rugby ainsi provoqué, une relance charentaise et, au bout de quatre minutes et plusieurs temps de jeu, le premier essai des joueurs locaux. D'un 3-0 offert sur un plateau, le VRDR passait à un 0-5 démoralisant, se mettant donc dans la pénible situation de courir après le score au lieu de l'avoir pris. Et par là-même, redonnait confiance à une équipe de Soyaux-Angoulême qui semblait, à cet instant, commencer à subir. Ajoutez à ce péché originel des pénalités concédées pour s'être isolé loin d'éventuels soutiens, pour une inutile contestation plus un en-avant qui amena le troisième essai des Violets, vous dresserez là aussi un bilan trop négatif pour le pétulant ailier.
Pointons également, dans la liste des défaillances individuelles, celle de Tim Menzel, vraiment pas à son affaire derrière la mêlée, et celle de Gareth Milasinovich, peu à l'aise sur ce terrain synthétique et qui a écopé d'un carton jaune très évitable, heureusement vite pondéré par celui de l'ancien Damier Sami Zouhair.
A me lire, on pourrait croire que la douzième défaite drômoise consécutive à l'extérieur est liée à des défaillances individuelles. Ce n'est évidemment pas la seule explication, le XV de Fortassin n'ayant pas livré une grande performance collective. Mais c'est bien, comme le redoutait le coach, l'accumulation des petites erreurs qui, dans un championnat professionnel entre deux formations en bataille pour le maintien, fait la différence. Inexorablement, ces petits détails, à chaque déplacement, basculent toujours du côté de l'adversaire. Un adversaire qui, sur ce qu'il a montré, souvent crispé et maladroit, était aussi prenable que Rouen un mois auparavant. Le VRDR cultive l'art de se rater quand tout devrait lui sourire.
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Les deux seules relatives bonnes nouvelles sont venues de Lucas Méret, qui a été autorisé à revenir sur le terrain après un protocole commotion, et l'essai en force à la sirène, conclu par Cyril Deligny, qui a sorti les Angoumoisins du bonus offensif. C'est maigre.
L'espoir, c'est que désormais, après chaque déception loin de Pompidou, ces garçons savent réagir avec vigueur, détermination et réussite. On l'écrivait, c'est en se mettant dos au mur que ce groupe retrouve sa valeur et ses forces. Le yoyo comptable et émotionnel devrait donc durer jusqu'au bout de la saison. Et il rend obligatoire une victoire sur Nevers à domicile au soir du vendredi saint.
P. Laf.
L'occasion ou jamais!
Quand on regarde le calendrier à venir du VRDR, on imagine que ce vendredi à Angoulême se présentera la meilleure opportunité d'enfin aller gagner à l'extérieur. Les trois déplacements suivants sont en effet programmés à Béziers, Aix-en-Provence et Colomiers, trois clubs dans les clous de la qualification. Même si cela, bien sûr, n'empêche pas d'espérer une surprise.
Et quand on regarde le classement, on se dit que les Damiers seraient bien inspirés de la saisir, histoire de repousser deux équipes à au moins six points (Soyaux-Angoulême donc, et le perdant de Biarritz-Montauban).
Fabien Fortassin, cependant, minimise logiquement l'enjeu: "Si nous perdons, nous nous retrouverons dans le même scénario qu'auparavant, cette obligation de tout gagner à domicile. Pour nos hôtes, la pression est plus forte." Et c'est bien sur cette pression que compte le coach drômois pour faire éventuellement douter le XV charentais et son fameux meneur de jeu, le Néo-Zélandais Ben Botica, "le Finn Russell de la Pro D2", selon l'expression de Fortassin, "capable du meilleur comme du pire".
Pour réussir cette lointaine et périlleuse expédition, le manager général ne pourra malheureusement pas disposer de toutes ses forces, notamment en troisième ligne où ses deux "7" sont sur le flanc: Thembelani Bholi tout d'abord, victime d'une fracture du plancher orbital contre Dax, et qui sera absent au moins un mois; et Loan Real, qui progressait à chaque match, mais vient de subir une blessure au thorax à l'entraînement qui le privera du voyage.
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On constate par ailleurs une surprise dans la composition de l'équipe avec la mise au repos de Mosese Mawalu qui sera remplacé à l'aile, dans un rôle inédit pour lui, par Anatole Pauvert. Et une autre, certes moindre, en voyant que l'excellent arrière George Worth ne figurera pas dans le groupe. Tandis que le troisième ligne Matthieu Vachon, joker médical récemment arrivé de Blagnac, fera sa première apparition sur une feuille de match de Pro D2.
Alors, face à un SA XV qui déplore depuis pas mal de temps une infirmerie bien remplie, le VRDR ne disposera donc pas de toutes ses armes à Chanzy. "Un stade avec beaucoup de charme, comme le décrit Fortassin, mais où le public est bouillant, très présent, sait pousser les joueurs et tenter d'influer sur l'arbitrage, ainsi qu'il l'a démontré lors des récentes victoires des siens sur Béziers (29-24) puis Provence (33-15)." Les joueurs sont prévenus: s'ils trouveront là-bas "une pelouse synthétique qui offre plus de possibilités de développer du jeu", se réjouit Sven Girlando, enfin lâché par les pépins physiques, ils feront face à une formation surmotivée qui a clairement "lâché" le match à Mont-de-Marsan vendredi dernier (défaite 7-52) pour mieux se concentrer sur la réception des Damiers: "Mont-de-Marsan, c'est trop fort, le VRDR c'est notre championnat", se projetait déjà Tanguy Kerdrain, l'entraîneur des avants angoumoisins, dès avant de repartir des Landes. Propos confirmés cette semaine par le coach en chef, l'ancien arbitre Alexandre Ruiz: "C'est un match à huit points. Pour moi, le favori c'est Valence-Romans, ils ont gagné à l'aller et, s'ils sont arrivés ici depuis mercredi, c'est qu'ils sont décidés à réussir un gros coup." Ruiz qui anticipe le scénario: "Ils prendront peu de risques et s'en remettront beaucoup au pied de Méret, ce sera à nous de mettre en place un jeu offensif pour les déstabiliser." Dans cette perspective, il est naturel de réintégrer tous les meilleurs éléments pour ce choc qui apparaît comme le rendez-vous décisif, celui qui peut offrir une chance d'échapper aux barrages ou à la relégation. A leur tête, le 3e ligne Gautier Gibouin, qui annonce une opposition de style: "Eux sont costauds, possèdent des gros porteurs de balle, nous sommes plus légers et mobiles. Il va falloir s'appuyer sur nos qualités."
Conscient du chaud accueil qui attend ses hommes, Fortassin prévient: "Il faudra être excellent dans deux secteurs clés: la défense et la discipline. Et se montrer le plus efficace possible en ne s'autorisant aucune erreur."
Toutes ces consignes que ses hommes n'ont pas su appliquer lors de leurs précédents déplacements. C'est l'occasion ou jamais de mener à bien la mission.
P. Laf.
La composition du VRDR: Pontanier, Marco Peña, Milasinovich - McCauley, Goumat - Bruchet (cap.), Iashagashvili, Girlando - Menzel (m), Méret (o) - Pauvert, Neiceru, Guillomot, Vargas - Moura. Rempl.: Aléo, Deligny, Talakai, Maamry, Massot, Vachon, Lhusero, Quinnez.
Un plein de confiance
Ce VRDR à la mode Fortassin apporte régulièrement nombre de certitudes. Et cela s'est encore manifesté ce vendredi face à Dax, étouffé au score (30-7) et dans le jeu. Cette équipe, à domicile, ne cesse de prouver qu'elle a bel et bien le niveau de la Pro D2 et son maintien ne devrait pas poser de problème.
Son souci, qui la fige dans la zone dangereuse du classement et promet des sueurs froides jusqu'à la fin du championnat, c'est le mode alternatif sur lequel elle semble branchée. On ne parle même pas des récurrentes déceptions à l'extérieur dont il faudra bien (à Angoulême la semaine prochaine, enfin?) briser un jour la spirale, mais de la production fournie devant des Landais "pas vraiment venus en mode guerrier" selon la juste expression du coach drômois. Lequel, malgré le net succès des siens, a paru bouder un peu son plaisir: "Certes, j'aurais signé pour ce 30 à 7, mais il me laisse une petite aigreur dans la bouche. Avec plus de sérieux, nous aurions pu aller chercher plus."
Ses propos visent deux périodes. La première mi-temps tout d'abord, largement dominée mais jouée sur un faux rythme et pas vraiment maîtrisée avec, notamment, cet essai bêtement concédé à la sirène. Et la fin de match où, en supériorité numérique, le point du bonus devenait accessible quand les Damiers ont pêché par un poil d'individualisme.
Symbole de cette inconstance, Adam Vargas évidemment, capable du meilleur et même de l'exceptionnel, incomparable boule d'énergie quand il dépose toute l'arrière-garde dacquoise pour convertir en un nouvel essai (son 9e) une offrande de Lucas Méret. Et du moins lucide quand il offre stupidement une touche dangereuse aux visiteurs avant de laisser les siens à 14 (son quatrième carton jaune déjà!) encaisser 7 points parfaitement évitables...
La légitime colère de Fortassin à la pause s'était transformée en une prometteuse supplique après la victoire: "Je connais le potentiel de mes garçons mais je sens qu'ils ont du mal à le réaliser, à prendre conscience des belles choses dont ils sont capables. Je les aimerais parfois plus fiers d'eux, orgueilleux, prêts à prendre les choses fermement en main. Il leur manque encore cette rigueur, cette concentration sur 80 minutes qui fait la différence entre le très bon et l'excellence. Ils apprennent et vont encore apprendre."
Les réserves émises par le manager général prouvent en tous cas que l'exigence est toujours le maître-mot de cette formation à la marge de progression palpable. Parce qu'elle s'appuie sur ses fondamentaux rarement démentis et qu'elle a encore démontrés ce vendredi soir à Pompidou en mangeant son adversaire en conquête, en mêlée comme à la touche, en gagnant les collisions et en s'appuyant sur cette défense intraitable qui est sa grande force: "Quand tu prends peu de points, c'est plus facile de l'emporter, tu en as moins à inscrire", martèle avec bon sens Fortassin.
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L'objectif est donc globalement atteint et permet au VRDR de passer de la 13e à la 12e place et s'offrir un plein de confiance. Grâce, entre autres, à un super Lucas Méret ("Il arrive à son apogée, il maîtrise son poste, est un leader de jeu et sait récompenser, au pied, le travail des avants", se réjouit Fortassin). Et en laissant hélas en route Thembelani Bholi, blessé à l'oeil et pour lequel on craint une fracture du plancher orbital.
Comme le reconnaissait Jeff Dubois, l'entraîneur de Dax: "On été dépassés en deuxième mi-temps, belle victoire de Valence (-Romans), rien à dire."
Si celui de Soyaux-Angoulême pouvait tenir les mêmes propos vendredi soir prochain!
P. Laf.