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La Chronique des Damiers

Les cheveux blancs de Fortassin

28 Septembre 2024

A ce rythme, Fabien Fortassin sera bientôt centenaire! Après avoir avoué s'être senti vieillir de dix ans en une semaine après les deux défaites à domicile du VRDR face à Dax (29-32) puis Béziers (22-29), il vient d'en reprendre "cinq ou dix" en une seule soirée, celle heureusement terminée par une victoire (30-25), enfin, devant Agen! Derrière son ouf de soulagement et avant la bière qu'il allait s'autoriser pour sa "première visite à la bodega",  le manager général des Damiers a en effet enduré le martyre: "C'est un métier très, très dur, j'en ai bavé ce soir et je ne sais pas si je m'en serais sorti si l'issue du match avait basculé en notre défaveur..." Toujours cash et spontané dans son expression, l'Auscitain a ainsi confirmé qu'il était plutôt désemparé après l'entame de championnat catastrophique de son équipe. Et qu'il se voit requinqué - et peut-être sauvé - par ses choix et la vaillance des joueurs qu'il avait alignés.

Ses choix paraissaient audacieux en effet avec, notamment, l'idée de s'en remettre à une troisième ligne plutôt "légère" et sans grande expérience à ce niveau. Mais Adrien Roux, Matthieu Vachon et Loan Real ont rempli leur mission avec courage et détermination. "Ils ont livré un énorme combat et je n'avais aucun doute là-dessus, explique Fortassin. Et c'est toute l'équipe qui a mis un engagement maximal dans ce choc face à une belle équipe d'Agen. On a maîtrisé la première mi-temps puis on a gâché la fin de rencontre par, de nouveau, trop de manques, de petites défaillances dans notre jeu. Et en laissant l'adversaire revenir, on a laissé s'installer la trouille..." Mais le scénario, pour une fois, ne s'est pas conclu par une cruelle désillusion: "Et finalement ce n'est peut-être pas plus mal ainsi, espère l'entraîneur en chef. Deux mi-temps parfaites auraient pu nous remettre dans un certain confort psychologique. Là, on a eu à se prouver qu'on avait la force faire tourner les choses en notre faveur et qu'on sait se sortir les tripes quand tout semble aller mal..." Et d'avancer que si cette nouvelle fin de match pénible n'a pas viré au vinaigre, "c'est parce que nous avons eu la réserve d'énergie nécessaire, celle que nous avions laissée en route, lors des rencontres précédentes, pour revenir au score."

Avant une courte trêve et, en commençant par Grenoble au stade des Alpes (11 octobre) un bloc de six matches cette fois, le boss préfère prévenir: "Cela fait du bien de voir les gars heureux dans le vestiaire mais c'est juste une petite marche de franchie. On va souffrir toute la saison. Et on va devoir montrer encore et encore du caractère." En énonçant cette évidence, il n'oubliait pas l'apport décisif d'Adam Vargas, auteur de deux essais dont lui seul paraît capable et qui, s'il continue sur cette lancée, montera en Top 14 l'année prochaine; il savait aussi ce que cette victoire devait à la botte de Joris Moura, impeccable à l'ouverture et dans son rôle de buteur. Et il se réjouissait intérieurement que ces 22 morts de faim (le jeune Paul Dumas n'est pas entré en jeu) ont montré la voie et l'exemple à ceux qui, restés en tribune en ce 27 septembre, seront appelés à bientôt enfiler le bleu de chauffe à damier: "On ne fait pas les fanfarons, on ne va pas la ramener alors qu'on est encore loin de nos objectifs et on va avoir besoin de tout le monde, de tout l'effectif."

Besoin de resserrer la garde également, avec quelques trous dans le grillage de sécurité (quatre essais encaissés) avant que les barbelés redeviennent efficaces dans les vingt dernières minutes. Besoin de l'appui du public enfin, qui a joué son rôle dans ce final haletant et éprouvant. 

Cette Pro D2 est étonnante, imprévisible et hyper serrée. Qui aurait pronostiqué un Biarritz, au fond du trou au printemps dernier, seul leader cet automne? Qui pouvait imaginer que l'armada de Nevers, battue à domicile par Montauban, glisserait en position de barragiste? Et que Oyonnax, programmé pour un retour immédiat à l'échelon supérieur, encaisserait un moins 35 à Aix-en-Provence et pointerait à la 12e place? Le parcours hors normes de Soyaux-Angoulême, trois fois vainqueur à l'extérieur mais systématiquement battu à domicile, est symbolique: tout est possible dans ce championnat! Jusqu'à une remontada du VRDR au classement? Chiche!

P. Laf.

 

L'HOMMAGE à QUENTIN GOBET

Beaucoup de tristesse et d'émotion avant la rencontre avec l'hommage rendu par tout le stade Pompidou à l'ancien joueur du VRDR Quentin Gobet, victime à Niort des excès d'un chauffard. On a revu sur l'écran géant des images de ses chevauchées élégantes et efficaces sous le maillot à damier et l'ensemble des joueurs et du staff avaient enfilé un tee shirt "Pour La Gobe", son affectueux surnom.

 

ALLEZ à GRENOBLE !

Il est encore possible de profiter, avant le 1er octobre, du voyage en bus vers Grenoble pour assister au derby du 11 octobre. Renseignements et inscriptions auprès du 16e Damier sur les réseaux sociaux, par mail à le16iemedamier@gmail.com ou par téléphone au 06 44 19 80 67.

 

 

 

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Au pied du mur (bis)

22 Septembre 2024

Les bonus - offensif et défensif - sont apparus dans le rugby professionnel en 2004. Depuis cette date, trois équipes ont connu cinq défaites consécutives, en début de championnat de Pro D2, en récoltant cependant au moins deux points au passage: Dax en 2012-2013, Biarritz en 2015-2016 et Vannes en 2021-2022. Et toutes, j'écris bien TOUTES, se sont maintenues en fin de saison! Ce petit rappel historique pour d'ores et déjà rassurer les supporters du VRDR: perdre face à Agen ce vendredi (19h30) ne signerait nullement la condamnation des leurs. Si cette statistique pouvait enlever un peu de pression aux Damiers!

Parce que de la pression, il va y en avoir terriblement à Pompidou, au moment où Fortassin et les siens traversent la plus profonde crise de résultats de leur parcours commun. Un nouveau revers les ferait décrocher encore plus en bas de classement et les renverrait à leurs doutes et de grosses inquiétudes pour les deux semaines de la première courte trêve de la compétition. Qu'ils reprendront à Grenoble...

Nous avons déjà titré cette chronique "Au pied du mur".  C'était en février dernier, à la veille d'un déplacement qui aurait pu être décisif en faveur des Damiers. Ils ne surent pas le négocier (défaite 19-22) mais parvinrent ensuite heureusement à assurer les résultats garantissant le maintien. Tout cela pour relativiser et conclure qu'un nouvel échec n'aurait rien de rédhibitoire, surtout à un moment où, Cyril Deligny le rappelle, "il restera encore 25 matches à disputer". Certes, mais il y a déjà de quoi se poser des questions. Fabien Fortassin y répond...

LE TRAVAIL

"Il a porté cette semaine sur trois axes: progresser sur les efforts sans ballon puisque nous avons perdu en volume de course et en vitesse de retour au jeu; arrêter d'offrir des points "gratuits" - trois pénalités concédées à Colomiers sur des faits de jeu sans danger pour nous ; respecter les acquis des séances effectuées dans la semaine pour ne plus se faire piéger sur des choses vues et revues à l'entraînement."

LA CONDITION PHYSIQUE

"On a évoqué nos difficiles fin de match avec le staff mais ce qui nous rassure c'est que lorsqu'il a fallu revenir au tableau d'affichage nous y sommes toujours parvenus. Nous avons donc les ressources nécessaires mais cette débauche d'énergie pour remonter au score nous a sans doute pénalisés sur les fins de rencontres. Quant aux crampes constatées, les spécialistes sont unanimes: elles sont en grande partie générées par le stress, et du stress, en ce moment, il y en a!"

DES BATTANTS

"Je ne suis pas inquiet pour l'état d'esprit, il n'y a aucun signe de résignation chez les garçons. Le costume de petit nous va bien, le porter nous a permis de nous sublimer la saison dernière. Contre Agen, nous alignons les mecs qui ont le plus faim, la rage, en les entourant de quelques cadres garants de la stratégie. La troisième ligne, Andréa Pontanier, des ailiers hyper actifs, ce sont des gages d'engagement maximal. Ils vont montrer que ça peut vite tourner en notre faveur." Et Fortassin de concéder, pour une fois, que "le résultat primera sur la manière". Pour cela, il fait largement confiance à ses guerriers de l'année écoulée: il va en effet inscrire seulement quatre recrues (dont l'Espoir Paul Dumas) sur la feuille de match. Et il est d'accord avec son talonneur, Cyril Deligny: "Notre goal average est à - 19, soit un petit - 5 points par match en moyenne: nous ne sommes pas à la rue!" Oui et c'est bien la première raison d'espérer binetôt un retour de fortune...

Sans en rajouter et pour conclure sur un clin d'oeil, une première victoire à la cinquième journée n'est pas une garantie de survie: ce fut la "performance" réalisée par Bourg-en-Bresse (2008-2009) et Massy (deux fois, en 2014-2015 et 2022-2023) sans que cela les empêche de connaître la relégation en bout d'exercice. Seul Albi, auteur du même parcours initial, s'en est sorti (12e) en 2013-2014. Cela dit, on n'en voudra pas au VRDR de s'imposer devant Agen!

P. Laf.

La composition: Pontanier, Deligny, Milasinovich - McCauley (cap.), O'Shea - Roux, Vachon, Real - Menzel (m), Moura (o) - Rozière, Marrou, Neiceru, Vargas - Worth. Remplaçants: Marco Peña, Aleo, Goze, Goumat, Girlando, Bruchet, Dumas, Méret.

 

CAPTAIN McCAULEY!

Ni Axel Bruchet ni Eloi Massot n'étant titulaires, le brassard sera confié à l'Australien Ryan McCauley. "Ryan a du charisme, de la rigueur, du sérieux, il est exemplaire, il donne envie de le suivre, explique Fabien Fortassin. Son seul petit handicap est la barrière de la langue mais il maîtrise suffisamment le français pour se faire comprendre." Il sera épaulé pas trois "capitaines adjoints" dans des secteurs de jeu spécifiques. Et puis Ryan s'inscrit dans le projet à long terme du VRDR puisque, comme Gareth Milasinovich, il vient de prolonger son contrat pour deux ans.

 

LES BLESSéS

Sont actuellement à l'infirmerie: Vincent Vial (pied), Brice Humbert (cheville), Anatole Pauvert (côtes), Thomas Lushero et Mattéo Rodor (protocoles commotion), Julien Royer (commotion + mollet) et le cas le plus embêtant, celui de Charles Bouldoire dont on saura bientôt s'il doit subir une intervention chirurgicale au poignet.

 

A GRENOBLE AVEC LE 16e DAMIER

Ce vendredi, vous pourrez vous inscrire, auprès du stand du 16e Damier, pour le déplacement du VRDR à Grenoble du 11 octobre prochain. Il reste quelques places. Renseignements et inscriptions également sur les réseaux sociaux, par mail à le16iemedamier@gmail.com ou par téléphone au 06 44 19 80 67.

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La mauvaise passe

20 Septembre 2024

Pour garder le moral, je vais commencer par une de ces stats dont je suis friand. Parce qu'elles disent souvent plus que la simple sécheresse des chiffres. En remontant le fil des saisons, il faut retourner seize saisons en arrière pour trouver trace d'une équipe reléguée en fin d'exercice malgré seulement deux points engrangés après quatre journées (pour autant de revers): Bourg-en-Bresse en 2008-2009. Entretemps Vannes (en 2022), Biarritz (2016), Albi (2014) ou encore Dax (2013), dans des situations au moins aussi précaires que celle du VRDR aujourd'hui, ont toutes sauvé leur place...

Voilà qui validerait donc la thèse du "temps faible" que chaque formation connaîtrait au cours du championnat, thèse soutenue par les membres du staff et les cadres du XV drômois appelés au parloir ces derniers temps. Finalement, mieux vaudrait le subir dès l'entame de la compétition, ce qui laisserait le temps de corriger et de s'en remettre, plutôt qu'au cours du sprint final quand, par exemple, un Montauban en chute libre s'était fait des frayeurs jusqu'aux barrages au printemps dernier.

Il faut bien s'en remettre à ces théories plus ou moins vérifiées ainsi qu'au tangible de certains atouts abattus par les Damiers à Colomiers pour continuer à espérer que l'avenir immédiat offrira autre chose qu'un indécis combat pour la survie: le pack fut plutôt solide voire conquérant, la touche - malgré l'absence de sa tour McCauley - parfaitement dominatrice, l'engagement n'a pas fait défaut et Spanderashvili, par exemple, a montré, qu'après un temps d'adaptation, il pourrait être le gros porteur espéré. Bruchet et les siens ont même offert les plus belles intentions après la pause avant de baisser de pied dans le dernier quart d'heure. En ajoutant à cette extinction finale leurs faiblesses récurrentes, dans l'efficacité et en matière de discipline notamment, il devenait ardu de rapporter mieux, au bout des mécomptes, que le zéro pointé d'une défaite sans bonus (17-24). Ennuyeux constat pour la désormais lanterne rouge avant la réception, vendredi, d'un Agen requinqué (victorieux 35-17 face à Nevers). 

Fabien Fortassin, en regrettant amèrement un nouveau point perdu sur le fil et cet essai juste à la sirène de Colomiers, était plutôt satisfait du contenu, rassuré d'avoir enfin "vu une vraie équipe, avec des valeurs, qui perd le match sur les fameux détails du haut niveau". Et il assure que si ses joueurs ont encore du mal "à faire basculer les débats de leur côté", "ce n'est qu'une question de temps, ils vont vite redresser la barre". Acceptons-en l'augure. En souhaitant que les présidents y souscrivent également. 

Dernier constat, le choc, face à des Columérins vindicatifs, aura laissé des traces: et si les nouvelles semblaient moins inquiétantes que redoutées pour Thomas Lhusero, évacué sur une civière, des garçons comme Julien Royer ou Mattéo Rodor ne sont pas sortis indemnes du terrain. Ce n'est guère le moment de subir de durables amputations de ses forces vives.

P. Laf.

 

 

 

 

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Souviens-toi de mai dernier...

19 Septembre 2024

Le COVID m'est - de nouveau... -tombé dessus et, pour épargner les gens du VRDR autant que pour m'épargner, j'ai dû zapper la conférence de presse du jour.

Alors, pendant que les Damiers cinglent vers Colomiers, je vais me contenter des bribes que je viens d'en récupérer pour vous faire un bref tableau du déplacement qui les attend.

Pour Lucas Méret, le doute n'est pas encore de mise: "On a un plan de route, on l'a légèrement corrigé de petites évolutions, notamment pour être moins pénalisés sur les rucks offensifs, on sait que ça va payer. Nous connaissons notre temps faible très tôt dans la saison mais on croit toujours en nos capacités et nos forces, il va falloir rester encore plus concentrés et se dire qu'il faut gagner chaque moment du match."

Face à des Columérins fringants en ce début de saison, déjà deux victoires et une très courte défaite à Dax (24-25), la tâche s'annonce évidemment ardue. "J'ai composé une équipe (sans McCauley, Rozière et Vargas notamment) capable de rivaliser et contrer les points forts de nos adversaires, explique Fabien Fortassin. Il va falloir répondre sur l'engagement et se souvenir que nous ne sommes pas passés si loin lors de nos premières rencontres: à un ballon porté près contre Dax, à quatre minutes de trop face à Béziers..."

Le coach semble donc requinqué par rapport à sa déception de vendredi dernier et après une semaine de travail. "A l'extérieur, il y a moins de pression, nous avons tout à y gagner!" conclut-il.

En mai dernier, sans pression et sans enjeu, le VRDR était allé glaner à Colomiers son dernier succès avants sa longue série d'infrotunes. Et si l'histoire, dans ce championnat si serré, où tout pronostic est aléatoire, voulait bien se répéter? 

Croyons-y et croisons les doigts.

P. Laf.

La composition du VRDR: Royer, Deligny, Milasinovich - Massot, Maamry - Roux, Spanderashvili, Bruchet (cap.) - Rodor (m), Méret (o) - Mawalu, Marrou, Guillomot, Lane - Moura. Remplaçants: Marco Peña, Aléo, Goze, Huguen, Real, Giorgadze, Lhusero, Worth.

DES NOUVELLES DES BLESSéS

Tim Menzel, Ben Neiceru et Matthieu Vachon devraient réintégrer le groupe dès la semaine prochaine. Pour Vincent Vial et Brice Humbert, sauf complication, le retour est prévu pour le second bloc, soit le déplacement à Grenoble (11 octobre). Le plus ennuyeux concerne la blessure au poignet de Charles Bouldoire, pour laquelle le staff attend un diagnostic plus précis. Mais, selon le coach, "ça ne sent pas très bon...".

 

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L'heure est grave

14 Septembre 2024

Il faut prendre le temps de la réflexion. Cette réflexion à laquelle s'adonne Fabien Fortassin depuis ce nouveau et douloureux revers du VRDR devant Béziers (22-29). Celui qui a avoué "se poser plein de questions" après cette troisième défaite en trois matches de championnat appelle en effet ses joueurs à l'introspection: trouver ce qui ne marche pas, en ce début d'exercice, est devenu un impératif. Mais le temps imparti sera bref, il y a urgence. Ce bloc initial de cinq matches, que chacun s'accordait à juger hyper important pour entrer d'un bon pied dans la compétition, est bien mal engagé. Jeter un oeil au classement donne déjà des sueurs froides. Il va falloir très vite retrouver la clé du succès égarée dans un coin du vestiaire...

On ne va pas ici revenir en détail sur les propos inquiets du manager général des Damiers. Il a parfaitement constaté, comme tous les témoins de Pompidou, que ses joueurs, bien que toujours vaillants, sont fébriles, "le ballon leur brûle les doigts" selon son expression, s'en remettent au voisin pour initier un mouvement, sont maladroits dans leurs actions offensives et se font prendre toujours sur les mêmes erreurs, ces rucks qu'ils ne maîtrisent plus. Le doute a gagné les têtes et la spirale négative semble enclenchée. "Si la sinistrose s'installe, ce sera dur d'en sortir", prévient Fortassin, qui va, dès ce dimanche matin, approfondir le dialogue avec ses hommes pour cerner, trouver et corriger l'origine du mal.

Le premier signal d'alerte est venu des séances d'entraînement, confie-t-il, "au cours desquelles on ne retrouve pas le plaisir de bosser ensemble" qu'il appréciait tant la saison dernière. "Il faut crever cet abcès et trouver des solutions", lance le coach dont le groupe manque manifestement de consistance et de leadership. La comparaison avec le XV biterrois, où Samuel Marques, relayé par deux ou trois solides, donne le ton, est cruelle. "Les caractères se révèlent quand on est dans le dur, dit Fortassin, et là, on y est dans le dur!"

Un second signe négatif est en train de poindre: le recrutement, que l'on percevait qualitatif, intelligent, équilibré, n'apporte pour l'instant rien de concret. Ce dernier vendredi, aucun nouveau joueur n'avait par exemple été titularisé dans un pack sur lequel plane parfois l'ombre de Ioane Iashagashvili, son fer de lance parti sous le ciel landais.

Pour balayer ces points noirs, pour retrouver les sourires évanouis, l'autocritique va donc être le maître mot des prochains jours à Porchier et il reste à espérer que le staff, bien secoué par cette litanie de contre-performances, va y déceler les pistes à suivre pour remonter la pente.

Certes, la marche n'est pas si haute, la défaite à chaque fois a tenu à si peu, un coup de pied à Biarritz, des essais à la sirène validés après de longues minutes d'arbitrage vidéo devant Dax et Béziers... Mais c'est la manière qui manque, cette manière à laquelle l'entraîneur en chef tient tant et qui avait fait trembler tous les visiteurs de Pompidou quand il avait fallu assurer le maintien.

Le prochain rendez-vous est fixé vendredi (19h30) à Colomiers. Là même où le VRDR a remporté son dernier match (23-14), le... 17 mai dernier!

Cette fois, il y aura de l'enjeu, beaucoup plus à aller chercher que le simple plaisir d'un premier succès à l'extérieur. L'heure est grave. L'heure est à la prise de conscience. Et à la révolte.

P. Laf.

PIERIC BRENIER EN TRIBUNE

Pieric Brenier, le généreux mécène qui va quasiment offrir au VRDR un nouveau stade d'ici quatre ans, est venu pour la première fois assister à un match des Damiers. S'il a pu mesurer, avec cette défaite contre Béziers, le chemin qui reste à parcourir pour que le club puisse viser, à moyen terme, le Top 14, il n'en est pas moins toujours heureux de son soutien et son investissement. Koesio, la société qu'il possède, a noué des partenariats avec onze équipes professionnelles de haut niveau, mais c'est à titre personnel et familial qu'il s'engage avec le club drômois, preuve du lien qu'il souhaite tisser durablement avec son territoire et ses acteurs sportifs.

 

MéRET MEILLEUR BUTEUR

Le contraste est saisissant entre le classement pour l'instant calamiteux du VRDR (15e sur 16) et celui de son ouvreur, Lucas Méret, meilleur buteur de Pro D2, après trois journées et avec 47 points inscrits. Sa botte est précise et précieuse. Même si elle ne suffit pas, depuis le début de saison, à faire basculer les résultats du bon côté pour les Damiers.

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Le grand pardon

12 Septembre 2024

Quand j'ai posé une question sur Béziers, ce jeudi matin, Fabien Fortassin m'a - gentiment - renvoyé dans mes 22 mètres: "On a d'abord à prendre une revanche sur nous-mêmes, montrer notre vrai visage, mettre de l'énergie, du peps, être acteurs de notre match, tout ce qui nous a manqué contre Dax (défaite 29-32)."

Pour cela, le coach en chef a pris des décisions fortes, se passant notamment, pour ce choc de ce vendredi (19h30) à Pompidou, de deux de ses recrues les plus attendues, Ilia Spanderashvili et Owen Lane, et en changeant complètement sa troisième ligne: "Au risque de perdre un peu en puissance - et encore... -, j'ai voulu ainsi gagner en activité défensive, en mobilité, en volume de jeu. J'ai secoué un peu les gars mais ce sont de grands garçons, ils savent qu'ils n'ont pas joué à leur meilleur niveau. Dans ce championnat hyper serré, nous n'avons aucune marge. On ne s'en sortira pas si nous restons trop attentistes."

Ce départ plutôt poussif, l'entraîneur et son capitaine, Axel Bruchet, n'hésitent pas à en attribuer une partie de l'origine à un trop-plein d'assurance: "Inconsciemment, nous nous sommes peut-être un peu reposés sur nos lauriers de la saison dernière," avoue l'un. "Certains ont peut-être pensé qu'on avait fait le plus dur en assurant le maintien, en mai, et que notre place est désormais quasiment acquise", complète l'autre. Et les deux d'en tirer une conséquence, à l'unisson: "Il faut que la bonne trouille, celle qui transcende, celle qui fait prendre conscience qu'on joue notre avenir en Pro D2 à chaque match, que cette peur revienne." Ce que le manager général complète d'une phrase confiante: "A chaque fois qu'on s'est senti en danger, le groupe a bien réagi, rappelle-t-il. J'espère que ce sera encore le cas face à Béziers."

Axel Bruchet, "remis à 100%" de sa commotion, espère "être à 200% avec les copains. Il va falloir agresser les Biterrois, plaquer fort, se replacer, avoir plus d'envie. Ils ont de belles individualités et de gros porteurs, à nous de les mettre vite au sol." C'est que Fortassin, s'il ne l'évoque que du bout des lèvres, a parfaitement épluché le jeu de l'adversaire... "Béziers c'est complet, fort en conquête, fort en personnalités, fort en expérience, dit-il. On sait que ce sera dur mais il faut saisir cette chance de se rattraper, une semaine après, même lieu, même heure!"

Les grands pardons sont une tradition bretonne. Mais le public de Pompidou est prêt à la faire drômoise pour une première soirée réussie en cette fin d'été.

P. Laf.

La composition du VRDR: Royer, Marco Peña, Goze - McCauley, Goumat - Bruchet (cap.), Laville, Real - Rodor (m), Méret (o) - Rozière, Marrou, Pauvert, Vargas - Bouldoire. Remplaçants: Deligny, Pontanier, Milasinovich, O'Shea, Bholi, Girlando, Lhusero, Moura.

 

LES BLESSéS

Ben Neiceru, victime d'une lésion abdominale, sera absent plusieurs semaines. Les autres indisponibilités paraissent moins graves: Matthieu Vachon (genou), Vincent Vial (pied), Brice Humbert (suites de son opération de la cheville) et Tim Menzel (épaule) devraient vite être de nouveau opérationnels.

 

BéZIERS, LE RéVEIL D'UN MONSTRE

Avec onze boucliers de Brennus, l'AS Béziers demeure un bastion historique du rugby. Et, après une longue période de moindre réussite, les Biterrois sont revenus en haut de l'affiche en ne perdant, la saison dernière, qu'en demi-finale de Pro D2 face à Vannes, le futur promu. Les hommes de Pierre Caillet ont certes perdu à l'intersaison leur "serial marqueur", l'ailier Raffaele Costa Sorti, mais leur effectif, emmené par le virevoltant demi de mêlée Samuel Marques, demeure impressionnant. Ils arriveront à Pompidou revanchards après leur surprenant revers à domicile devant Biarritz (19-23).

 

A GRENOBLE AVEC LE 16e DAMIER

Pour le déplacement à Grenoble, le 11 octobre, le groupe de supporters du 16e Damier affrète un bus au départ de Valence (16h20) et Romans (17 heures). Tous les renseignements sur la page Facebook "Le 16ième Damier" ou par mail à le16iemedamier@gmail.com . Ou bien au stade Pompidou, à leur stand, ce vendredi soir.

 

 

 

 

 

 

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La douche froide

7 Septembre 2024

Avec le bon point rapporté de Biarritz, de belle manière, on pensait le VRDR guéri des maux qui lui avaient fait rater ses matches de préparation: manque d'investissement, d'engagement, courant alternatif. Et avec l'effectif homogène et de bon niveau dont dispose désormais le staff, on pensait tous les postes doublés ou triplés, les joueurs quasiment interchangeables. Patatras! On s'était lourdement trompé.

Fabien Fortassin, après le triste revers à domicile face à Dax (29-32), en était le premier désolé. Et ses mots furent durs: "Je n'ai pas reconnu mon équipe. Nous sommes passés à côté du sujet, on a oublié qu'il faut mettre de l'intensité, bien défendre, conserver le ballon quand on l'a. Mous, sans énergie, on a attendu les Dacquois, on a joué en reculant, on n'a pas été acteurs du match et défensivement, on a présenté un visage effrayant." Et de battre sa coulpe: "J'ai pas mal de responsabilités dans cette affaire: j'ai voulu insuffler du sang frais, je me suis trompé dans la compo, dans le choix des hommes."

Prendre 32 points à domicile (dont 21 et déjà trois essais en première période), sur des actions similaires et pourtant identifiées comme le point fort de Dax (ah! ces ballons portés!), c'est beaucoup trop pour espérer s'imposer.

Les seuls aspects un poil positifs d'une rencontre à effacer mais surtout pas oublier, sont quand même les 29 points marqués (et le bonus défensif qu'ils rapportent) malgré un "non-match", ce qui laisse apparaître un potentiel. Et le fait qu'elle tombe une semaine avant une autre réception à haut risque, celle de Béziers ce prochain vendredi: "Il ne faudra pas qu'on soit aussi mauvais, explique Fortassin, sinon ça va piquer!" Ce que son capitaine d'un soir, Eloi Massot, traduisait à sa manière: "On a beaucoup de choses à travailler pour remettre la marche en avant." Et réapprendre à gagner: les Damiers, en ce début de saison, amicaux et championnat confondus, ont pour l'instant perdu leurs quatre matches! 

Parmi les choses à travailler, il y a aussi le public, car l'ambiance qu'ont essayé de mettre les supporters du 16e Damier, pourtant épaulés par la Bamba, n'a pas pris: la foule des invités des partenaires, c'est bien pour faire grandir le club, c'est en revanche un peu trop neutre pour pousser derrière l'équipe quand elle en a besoin. 

Et elle en aura grand besoin dans ce championnat où, les résultats de chaque journée le prouvent, tout monde peut battre tout le monde. Ce qui, finalement, n'est pas forcément rassurant pour ce VRDR. 

P. Laf.

 

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Une si longue attente...

5 Septembre 2024

La dernier match disputé par le VRDR à Pompidou remonte au 10 mai dernier. Aurillac était alors venu gâcher la fête du maintien, alors déjà assuré, en s'imposant (41-36) devant un stade empli de supporters frustrés. Près de quatre mois plus tard, les Damiers veulent cette fois satisfaire leur public, que l'on espère et annonce nombreux après la première journée plutôt réussie avec le point de bonus rapporté de Biarritz, malgré un court revers (21-23). Fabien Fortassin, le manager général: "On n'oublie pas qu'on reste ici sur une défaite et on va vouloir effacer cela. Le bonus de Biarritz ne sera un bon point que si on le valide par une victoire contre Dax ce vendredi (19h30). On sort d'une prestation rassurante, empreinte de sérénité, lors de la première journée. On ressent la pression des retrouvailles et on sait a priori s'en servir, comme on l'a montré à chaque fois qu'on avait le couteau sous la gorge, à domicile, en 2024."

Acceptons donc ce bel augure du boss face à un adversaire que les Drômois connaissent par coeur: ils fréquentent en effet l'équipe de Dax, contre laquelle ils ont conquis le titre de Nationale, en 2023, depuis quatre saisons: "Ils ont peu modifié leur effectif et évoluent toujours dans la culture du jeu insufflée par leur entraîneur, Jeff Dubois, constate Fortassin. Ils savent provoquer le désordre, être très réactifs et mobiles derrière et se nourrir des erreurs de l'adversaire. Et ils ont une autre redoutable spécialité: les ballons portés." C'est pour les contrer devant que le staff des Damiers a constitué un pack hyper solide: "Nous voulons ne pas subir et imposer notre densité physique", explique le patron technique.

Face au surprenant 5e de la saison régulière, ce premier test à la maison, avant d'enchaîner avec la réception de Béziers dans une semaine, donnera déjà le ton de la saison.

P. Laf.

La composition du VRDR: Aléo, Marco Peña, Goze - McCauley, Goumat - Massot (cap.), Spanderashvili, Bholi - Lhusero (m), Méret (o) - Vargas, Guillomot, Neiceru, Lane - Rozière. Rempl.: Pontanier, Deligny, Milasinovich, O'Shea, Roux, Vachon, Rodor, Worth.

 

QUELQUES BLESSéS

L'infirmerie du VRDR s'est quelque peu remplie ces derniers jours avec Joris Moura (inflammation du tendon rotulien), Anatole Pauvert (contusion au poignet), Vincent Vial (fracture de fatigue au pied), Tim Menzel (petit arrachement osseux à l'épaule) et Axel Bruchet (protocole commotion). "Mais rien de bien grave, assure Fabien Fortassin, ils devraient bientôt être tous de nouveau opérationnels." Côte dacquois, deux atouts importants vont manquer à l'appel: le demi d'ouverture et buteur Romuald Séguy et l'arrière Théo Duprat.

 

VARGAS à GAUCHE

Retour au poste d'ailier titulaire pour Adam Vargas, mais avec le 11 et donc à gauche de la ligne d'attaque. Le meilleur marqueur d'essais (14) de la saison écoulée laissera donc le côté droit à l'international gallois Owen Lane. "J'ai voulu le piquer un peu en le mettant sur le banc à Biarritz, explique Fabien Fortassin. Mais son entrée en jeu a été concluante, il a été concentré et a fait le job. Il est normal qu'il retrouve sa place, peu importe le côté, Adam sait s'adapter." Notons également la première apparition dans le groupe de Mattéo Rodor, le demi de mêlée venu de Perpignan. 

 

INTERROGATION SUR LA PELOUSE

On se souvient que la pelouse de Pompidou avait mal supporté l'hiver et a dû être entièrement refaite à l'intersaison. Mais avec l'orage de mercredi soir sur Valence, le terrain était bien spongieux pour la mise en place de ce jeudi matin: "On va voir, avance prudemment Fortassin. Avec le soleil et le vent annoncés ce vendredi, ça devrait s'assécher. Mais, pour être honnête, je ne suis pas complètement rassuré par sa capacité à absorber les grosses pluies... On va faire confiance au travail des employés de la Ville."

 

EN VOITURE LE TEE!

Le temps accordé pour les transformations est désormais réduit de 1'30'' à une minute. "Ce n'est pas un souci pour Lucas (Méret), prévient Fabien Fortassin, qui n'est jamais lent dans la préparation de ses tentatives. Mais il va juste falloir s'adapter: le tee arrivera désormais sur une petite voiture télécommandée et il faudra bien s'organiser." Cette innovation, qui répond essentiellement à des exigences de marketing, aura été l'occasion d'essais jusqu'à la veille du match afin d'éviter tout tâtonnement ou déconvenue.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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