JOUR DE FÊTE
Pompidou sera très copieusement garni ce vendredi (attention, coup d'envoi à 19 heures et le cirque de Venise sur le parking P2!) pour la venue de l'ogre briviste. La plus belle affluence de ce début de saison pour un soir que, comme Fabien Fortassin, on espère festif... La victoire à Nice (19-24) a fait "du bien aux têtes" selon Florian Goumat qui compte bien, avec ses copains "valider notre victoire à l'extérieur par un succès sur un gros morceau de la Pro D2". "Ils ont un gros pack, ce sera un gros combat, prévient le deuxième ligne du VRDR. Il faudra être très bons en défense, les contrer devant et être cliniques quand nous aurons des occasions." Un menu copieux que, "avec l'appui du public, si important quand on traverse des moments difficiles", Goumat espère digérer. Comme d'autres outsiders avant eux, Nevers et Mont-de-Marsan, qui ont battu les Corréziens cette saison. Histoire de se persuader que cette équipe taillée pour le Top 14 n'est pas invincible comme la description que j'en ai donnée dans ma chronique d'hier a pu le faire craindre à d'aucuns...
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La parole au coach, Fabien Fortassin, qui a manifestement retrouvé des couleurs.
"Il conviendra d'offrir un contenu supérieur à celui, assez pauvre et brouillon, montré à Nice...
- C'est certain. Ce vendredi, c'est un match de gala, face au deuxième du classement, une très grosse équipe. Je pense qu'on a peut-être un peu moins de pression qu'à Nice. Ce sera jour de fête à Pompidou et on voudra être à la hauteur. Le contexte, la qualité de l'adversaire qui nous rend visite, voilà le match idéal pour réenclencher du positif. On a tout à y gagner!
- Pour gagner, il faudra se transcender...
- On aura du public, les garçons sont prêts, la mise en place a été très bonne et tout le monde a envie. On a prévu de jouer de manière à déplacer ces Brivistes très massifs, il ne faudra pas entrer dans un jeu qui leur va bien. Beaucoup d'ingrédients semblent réunis pour réussir, les voyants au vert, j'espère qu'ils le resteront!
- On a l'impression de retrouver le VRDR de la saison dernière, qui accueillait les gros avec un peu d'insouciance...
- C'est l'idée. Prendre plaisir à jouer de gros matches devant un stade plein. Pour un gros combat, face à une équipe très rude. C'est intéressant de se challenger ainsi. Tout le monde est prêt et excité, y a plus qu'à!
- Brive est redoutable devant...
- Oui, entre autres. A nous de jouer avec nos forces, on ne peut pas rivaliser en terme de densité, on ne va pas jouer au concours de "qui-a-la-plus-grosse". Je veux qu'on soit malins, qu'on n'aille pas taper dans un mur, pas accentuer leurs points forts. Il faudra courir, bouger le ballon, faire des passes: c'est notre ADN, c'est ainsi qu'on est performants, en retrouvant notre enthousiasme, en mettant de l'euphorie!
- Comment contrer leurs ballons portés?
- D'abord en étant disciplinés pour ne pas leur offrir de pénaltouches dangereuses. Ensuite en privilégiant un jeu au pied qui laisse le ballon plus sur le terrain. On a travaillé tout ça, même si entre prévoir et bien réaliser, il y a parfois une grosse différence...
- En face, c'est tout de même du lourd et de l'expérience...
- Oui, Brive possède une foule d'internationaux et des stars, comme Courtney Lawes, qui aurait sa place dans n'importe quelle écurie du Top 14. Mais ce sont ces matches qui font vibrer. On a tout à y gagner, on a la chance de pouvoir, en 80 minutes, mettre un grand coup de balai sur tout ce qui s'est passé jusqu'à présent, et ça c'est top!
- L'impression de repartir de zéro?
- C'est ça! Notre discours était: notre saison commence à Nice! A nous d'être capables d'effacer les mauvais jours. On n'a pas été brillants vendredi dernier, mais on a eu au moins le mérite d'éviter le piège et de rapporter les quatre points. Ce qui nous a permis d'attaquer cette semaine dans la joie et la bonne humeur.
- Encore un changement de 3e ligne centre. Pourquoi?
- Matthieu Vachon était incertain et le profil de Sven Girlando correspond à notre projet sur ce match. On a bossé avec lui toute la semaine, on a donc décidé de le garder titulaire parce qu'il a cette capacité à courir, à mettre l'énergie qu'on recherche.
- Et Mosese Mawalu vous a convaincu?
- Il a beaucoup maigri, il se rapproche de sa meilleure forme, il est dans les clous du deal qu'on a passé pour qu'il retrouve son poids idéal. Et il peut nous apporter sa puissance, ses coups de folie, son côté finisseur."
P. Laf.
La composition du VRDR: Aléo, Marco-Pena, Vial - McCauley, Goumat - Bruchet (cap.), Girlando, Réal - Lhusero (m), Méret (o) - Mawalu, Marrou, Pauvert, Rozière - Moura. Remplaçants: Chouteau, Deligny, Milasinovich, O'Shea, Roux, Vachon, Rodor, Neiceru.
LES BLESSéS
L'infirmerie s'est hélas remplie au retour de Nice... Pour Lucas Méret (commotion) et Anatole Pauvert (bras) ce ne fut finalement pas très grave. Mais quatre garçons ont été victimes de lésions musculaires: à la cuisse pour Thembelani Bholi et George Worth, au mollet pour Adam Vargas et Matthieu Guillomot. "Mais rien de trop grave a priori", selon Fortassin. Lequel doit également se passer de Kevin Goze (lequel devrait être opérationnel la semaine prochaine), Brice Humbert (toujours convalescent), Charles Bouldoire (opéré ce jeudi du poignet) et Ilia Spanderashvili (en sélection avec la Géorgie). Gauthier Minguillon est également en sélection avec l'Espagne mais lui, "victime d'une légère blessure puis d'une grosse concurrence à son poste", explique le coach, n'était encore apparu sur aucune feuille de match.
L'ANNIVERSAIRE DU 16e DAMIER
Un tifo géant et une animation spéciale sont prévus pour fêter le premier anniversaire de la création du groupe de supporters du 16e Damier. Ne soyez pas en retard pour l'apprécier. Rappel: coup d'envoi à 19 heures!
LES POMPIERS EN RENFORT
650 sapeurs-pompiers de le Drôme se sont inscrits pour répondre à l'invitation du VRDR pour ce match contre Brive. Ils contribueront à créer une belle ambiance. "On pourra même mettre le feu, on ne craindra rien!" rigole ainsi notre confrère et ami Valéry Lombardo...
LA BELLE AFFICHE
Jamais une si belle équipe - sur le papier, mais sa deuxième place au classement et ses ambitions confirment tout cela sur le terrain également... - ne se sera présentée à Pompidou en Pro D2: le CA Brive, rossé (45-10) par le VRDR il y a un peu plus d'un an, a pris une autre dimension cette saison. Ce club historique, gros fournisseur du XV de France et habitué du Top 14, qui a déjà décroché la Coupe d'Europe (1997), le Challenge Du Manoir (1996) et a été quatre fois finaliste du Championnat de France de Première Division (1965, 1972, 1975 et 1996), s'est en effet doté d'une nouvelle gouvernance et, en confiant les rênes au Sud-Africain Ed Coetze (directeur général) et en renforçant le staff autour du manager Pierre-Henry Broncan, se donne les moyens de remonter immédiatement dans l'élite.
Que l'on en juge par l'effectif qui permettrait, si les inévitables blessures ne venaient contrarier les plans de l'entraîneur, de présenter une équipe entièrement composée d'internationaux!
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On en commencera la liste par le plus connu, le plus emblématique et certainement celui qui détient le plus beau palmarès: Courtney Lawes, le deuxième ligne anglais aux 105 sélections, trois fois vainqueur du Tournoi des Six Nations, finaliste de la Coupe du monde 2019 et encore 3e en 2023, deux fois champion d'Angleterre avec Northampton et finaliste de la Coupe d'Europe, un garçon agressif voire méchant, au caractère et gabarit (2,01 m et 115 kg) dévastateurs... Lawes, laissé au repos la semaine dernière contre Dax, doit faire son retour face aux Damiers...
Mais le reste de la liste est très impressionnant: les centres irlandais Stuart Olding (annoncé opérationnel après des problèmes au dos) et écossais Sam Johnson, les Sud-Africains Curwin Bosch (ouvreur) et Marcel Van der Merwe (pilier), l'Argentin Francisco Coria Marchetti (pilier), le flanker gallois Ross Moriarty (sans doute indisponible), le Fidjien Tevita Ratuva (2e ligne) et les Géorgiens Konstantine Mikautadze (2e ligne) et Vakhtang Abaladze (pilier) ont tous porté le maillot de leur équipe nationale. Jusqu'à l'ancien talonneur clermontois Adrien Pélissié, qui comptait 7 sélections avec les Bleus avant de se blesser gravement au genou...
Cette flopée de joueurs de très haut niveau accompagne, de plus, un groupe de jeunes incroyablement talentueux, tous sélectionnés en équipe de France Espoirs: le demi de mêlée Léo Carbonneau, l'arrière ou ailier Mathis Ferté, l'ailier Maxence Biasotto, qui seront rejoints, ce vendredi, par deux de leurs copains, deux 3e ligne également capés, Loan Lavergne et Geoffrey Malaterre...
Il y a du beau monde dans l'effectif corrézien. Battre cette formation-là serait, pour le VRDR, synonyme d'exploit et de belles perspectives en vue de la remontée au classement!
P. Laf.
TIFO GéANT
Les supporters du 16e Damier, pour fêter leur premier anniversaire dans un stade qui s'annonce confortablement garni (coup d'envoi avancé à 19 heures), ont prévu un tifo géant ce vendredi. En ce jour férié, tous les adhérents sont les bienvenus à Pompidou, dès la fin de matinée, pour aider les piliers du groupe à la mise en place.
MISSION ACCOMPLIE!
On ne va pas ici et maintenant revenir sur les péripéties et la douleur, parfois et surtout en fin de match, qui ont escorté cette victoire tant espérée du VRDR à Nice (24-19). Vous en avez peut-être été témoins en direct (bravo à la courageuse douzaine de supporters qui avaient fait le déplacement) ou en avez sans doute déjà eu les échos.
Comme l'analysait ensuite Fabien Fortassin, "c'était un match qui ressemble aux précédents, on continue à se mettre nous-mêmes des bâtons dans les roues, tous nos maux ne sont pas soignés". Loin de là! Combien d'approximations, d'erreurs, de ballons qui échappent, de fautes évitables, de choix inopportuns, de points laissés au pied! La liste est longue, comme souvent depuis le début de la saison. La fébrilité et ses corollaires antinomiques, blocages ou précipitation, étaient encore criants. Mais l'important était de gagner, c'est fait et on va essayer d'en tirer les enseignements.
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POSITIFS
- Une fois de plus, l'équipe a su faire preuve de caractère, de courage, d'abnégation, de solidarité pour aller chercher ces quatre points et pour conserver jusqu'au bout son avantage. Quand il y a danger, elle confirme qu'elle sait se mobiliser et rebondir.
- Cette victoire fait du bien au classement où le VRDR reste dans la course alors que ses principaux concurrents de bas de tableau (Aurillac, Nevers...) ont également su réagir.
- L'efficacité a enfin été au rendez-vous avec ces deux essais bien construits: "Dès qu'on se fait deux ou trois passes, on montre qu'on est dangereux", constate Fortassin. Il lui reste à convaincre ses garçons de tenter plus. Comme ils savaient si bien le faire, malgré d'inévitables déchets, la saison dernière.
- Nice a affiché des limites qui en font, franchement, le candidat prioritaire à un glissement en fond de classement. Incapables de profiter de l'inconstance des Damiers, les Azuréens réendossent la tunique du promu qui va avoir du mal, beaucoup de mal... Même si l'ensemble des résultats de cette Pro D2, toujours très serrés et imprévisibles, empêche à ce stade tout pronostic solide.
- Quelques joueurs commencent à émerger et se comportent en leaders, au moins par l'exemple: Louis Marrou, encore décisif, Thembelani Bholi, le plus gros percuteur du moment, Vincent Vial, qui se bat jusqu'à ce que la fatigue l'éteigne... Dans un groupe où chacun, et notamment les finisseurs, a pris sa part dans le succès.
- Cette victoire va mettre de l'apaisement dans les têtes et au club et éloigner les doutes sur le niveau réel de ce XV qui, jusqu'à présent, inquiète: malgré les lacunes, malgré la déception d'en être à lutter pour le maintien, le potentiel est suffisant pour s'en sortir et il n'y a pas de fracture entre le staff et le groupe. C'est rassurant.
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NéGATIFS
- L'indiscipline, problème récurrent, avec un nouveau carton jaune et 14 pénalités concédées... Heureusement que le buteur adverse n'était pas dans un grand soir!
- Les points laissés au pied: Lucas Méret sorti rapidement sur commotion, Joris Moura a d'abord bien compensé puis s'est un perdu... La fatigue rend ces garçons moins précis et efficaces en fin de rencontre. Question: pourquoi ne pas avoir confié les dernières pénalités, bien plus adaptées à un gaucher, à Mattéo Rodor? Le Perpignanais avait été recruté, entre autres, pour justement proposer cette alternative au cas où... Avec ce regret: avoir laissé les Niçois dans le bonus défensif...
- La casse: Lucas Méret renvoyé au vestiaire par le médecin, c'est un souci, même si un nouveau protocole, cette semaine, pourrait lui permettre d'abréger la période de dix jours de repos réglementaire; Otar Giorgadze a subi un choc qui lui a coupé le souffle mais ce ne devrait pas être trop méchant; pour Anatole Pauvert en revanche, qui faisait une bonne entrée pour son retour après blessure, déjà, cela semble plus sérieux et l'indisponibilité pourrait être longue hélas!
Face à Brive, au soir de la Toussaint (vendredi prochain, attention coup d'envoi à 19 heures!), les Damiers vont devoir monter le curseur. Ils auront besoin de soutien parce qu'a priori les Corréziens et leur star anglaise, Courtney Lawes, ne jouent pas dans la même cour... Après ce "premier match de phase finale", comme il l'a ainsi qualifié, Fabien Fortassin a envoyé de grands signes de remerciement aux supporters du 16e Damier. Comme pour les exhorter à mettre le feu à Pompidou, où ils ont prévu un tifo spécial afin de joliment fêter le premier anniversaire de leur création.
Sera-ce le début d'une nouvelle saison pour le VRDR? Haut les coeurs et croisons les doigts!
P. Laf.
LA COMPO
Voici la composition de l'équipe du VRDR pour le déplacement à Nice ce vendredi 25 octobre (19h30).
A noter les indisponibilités de Kevin Goze et Gareth Milasinovich au poste de pilier droit, la titularisation de Darren O'Shea et Thembelani Bholi, celle de George Worth à l'aile gauche et le retour de Otar Giorgadze parmi les remplaçants. En revanche, toujours pas d'Ilia Spanderashvili en 3e ligne, alors que Fabien Fortassin disait "compter beaucoup sur lui en octobre avant son départ en sélection géorgienne pour les tests de novembre"...
Le XV de départ: Pontanier, Deligny, Vial - McCauley, O'Shea - Bruchet (cap.), Vachon, Bholi - Lhusero (m), Méret (o) - Worth, Marrou, Guillomot, Vargas - Moura. Rempl.: Aléo, Marco-Pena, Bailly, Massot, Giorgadze, Girlando, Rodor, Pauvert.
NICE, C'EST DU SéRIEUX!
Puisque, depuis Paris, je ne pourrai vous donner des nouvelles de nos Drômois, je vais vous faire un petit point sur leurs adversaires de ce vendredi soir (19h30).
Le promu navigue six points au-dessus du VRDR… Le Stade Niçois, qu’on pensait promis aux pires tourments, vient d’enregistrer à Aurillac sa seconde victoire à l’extérieur (16-25) après celle à Agen (12-16) le 6 septembre. Et même s’il a encore du mal à domicile, où il a déjà concédé – comme les Damiers – trois défaites, l’horizon lui paraît beaucoup moins nuageux qu’à l’intersaison.
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C'est surprenant mais la cinquième ville de France n’est pour l’instant pas capable de trouver les moyens de s’offrir un grand du rugby. Et il a fallu l’arrivée d’un nomade des clubs, Jean-Baptiste Aldigé, ancien patron – sans grand succès – d’Agen puis Biarritz, pour ouvrir des perspectives un poil plus ambitieuses. Confortées par le début des travaux, programmés sur trois ans, au stade des Arboras rebaptisé Marcel Volot, du nom d’un ancien joueur du cru.
Le recrutement, à l’instar de celui du VRDR, a été seulement ciblé et n’avait rien de clinquant et pléthorique. Confiance a été faite aux champions 2024 de Nationale et les apports voulus par le manager Alexandre Compan étaient destinés à surtout renforcer l’expérience d’un groupe par ailleurs assez jeune. C’est dans cette optique qu’ont été signés les contrats de Jordan Taufua (3e ligne centre, ex-LOU), Clément Chartier (2e ligne qui évoluait à Aix-en-Provence), Tanguy Ménoret (actuellement blessé) et Christian Erasmus (ouvreur et ailier venus de Nevers), ou encore Tom Daly, un centre irlandais arrivé du Connacht.
La force des Niçois, en ce début de saison, vient d’abord de leur paquet d’avants, solide et conquérant, coaché par Mariano Taverna, bien connu du côté d’Aubenas.
Et chacun a conscience, sur la promenade des Anglais, que ce choc face à Valence-Romans arrive comme le premier tournant d’un championnat où le maintien est bien sûr le seul objectif des Azuréens.
Ça va taper fort !
P. Laf.
Chiffres à gogo
Ne pouvant être à la conférence de présentation de Nice-VRDR ce jeudi, je cède à mon péché mignon, celui des statistiques. Et, même si elles ne sont pas folichonnes, vous allez le voir, tout n'y est pas négatif.
On commence par les points noirs. Le VRDR est actuellement :
- Moins bonne défense de Pro D2 avec 209 points encaissés (rappel: il était deuxième dans ce secteur, l'an dernier à pareille époque, derrière Vannes, futur promu en Top 14).
- Dernier au nombre d'essais marqués (11, ex aequo avec Nice), dernier pour la possession du ballon (44,8%), dernier pour l'occupation du terrain (43,4%) et avant-dernier (67, juste devant Nevers avec 68) pour le nombre de pénalités concédées.
- Pas en capacité de s'appuyer beaucoup sur ses recrues, surtout devant: pour un Louis Marrou (6 titularisations) et un Thomas Rozière (5 mais désormais freiné par une fracture du nez), on compte 4 matches pour Ilia Spanderashvili, seulement une titularisation et trois entrées en cours de match pour Darren O'Shea et deux remplacements pour Otar Giorgadze... Le pilier Vincent Vial revient de blessure (deux fois titulaire depuis) et Owen Lane, même s'il a souvent joué (5 matches), a des statistiques faméliques sur son aile, notamment aucun essai inscrit jusqu'alors...
On continue avec les chiffres plus encourageants:
- Le VRDR est 4e meilleure attaque (172 points)... mais les essais ne représentent, hélas, que 32% de ce total.
- Le VRDR est, de loin, l'équipe qui réussit le plus de plaquages (879 depuis le début de la saison, Oyonnax étant deuxième avec seulement... 720!)..., conséquence du fait que l'équipe est (trop?) souvent amenée à défendre.
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- Lucas Méret est pour l'instant le meilleur réalisateur du championnat avec 82 points: jamais un club qui possédait le meilleur buteur n'a été relégué!
- Et, pour compléter une récente statistique qui avait fait frémir nombre d'entre vous, le club classé à la dernière place après 7 journées (en l'occurrence le VRDR cette saison) n'a terminé dernier de Pro D2 qu'à cinq reprises en fin de saison! Soit moins d'une fois sur trois... Ce qui laisse donc de l'espoir, pour ceux qui attachent de l'importance aux scénarios du passé, puisque cette dernière place est désormais la seule synonyme de relégation directe... A noter que jamais la lanterne rouge à ce moment de la compétition n'a fini mieux que 12e... à la seule exception de Biarritz, remonté à la 8e place en 2016.
Je vous donne donc maintenant rendez-vous ici samedi, au lendemain d'un match capital (mais ne le sont-ils pas tous désormais?) à Nice.
Bonne semaine!
P. Laf.
La spirale infernale
Ce vendredi soir, après la sixième défaite en sept matches du VRDR, l'ambiance était pesante dans la petite salle d'interviews, sous la tribune de Pompidou. Personne n'avait envie d'ajouter ses questions à celles qui assaillent Fabien Fortassin. Et qui, jusqu'alors, ne trouvent pas de réponse...
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"Cruel" fut le premier mot sorti de sa bouche à l'évocation du coup de poignard de la 77e minute, quand une insolente réussite offrit la victoire aux Montalbanais, par le plus petit des écarts (32-31), sur un ballon poussé au petit bonheur la chance jusque dans l'en-but drômois. Une nouvelle issue cruelle donc, qui semble tourner à la fatalité tant les manques, trop souvent identifiés depuis le début de la saison, sont récurrents et criants: erreurs techniques, maladresses, fébrilité qui débouchent sur une incapacité à garder le score aussitôt qu'il devient favorable et sur des choix hasardeux ou inopportuns. En guise d'exemple, la tentative de drop de Lucas Méret, par ailleurs irréprochable dans son rôle de buteur, en toute fin de match: précipitée, mal préparée et téléphonée, elle recélait tous les aspects de la manoeuvre désespérée d'un XV en perte de repères. "On a vu la différence entre une équipe en pleine confiance et une autre en plein doute", déplorait ainsi le manager général des Damiers.
Détailler tout ce qui a une nouvelle fois causé la perte des Drômois n'aurait d'autre intérêt que remuer le couteau dans une plaie qui s'élargit de journée en journée. Plutôt essayer de retenir, encore et encore et en guise de viatique, leur courage pour reprendre l'avantage après une première période insipide et attristante. "Il suffirait d'une série de deux victoires, ça se joue tellement à rien...", espère le coach, dans un aveu à la fois aussi incantatoire que réaliste. Oui, il suffirait de presque rien, mais le presque rien ne cesse de basculer du mauvais côté avec, au bout de "toutes ces fin de matches qui se ressemblent, ce cycle infernal, comme si un chat noir traînait à Pompidou", une inexorable glissade au classement.
"Les pièces du puzzle ne sont pas en place" reconnaît le staff. Alors qu'on fonce déjà vers la seconde partie d'un bloc de six rencontres qui feront bientôt dépasser le tiers de la saison, l'horizon est menaçant (déplacements à Nice et Nevers, réceptions de Brive et Oyonnax), le bateau tangue, la cote d'alerte est atteinte, l'impuissance guette. Et, au delà du programme, c'est ce constat qui effraie: depuis fin août, le principal adversaire du VRDR, c'est le VRDR lui-même. Méconnaissable.
"Les statistiques sont faites pour être démenties", observe fort justement un confrère. En faisant référence à celles qui ne donnaient pas cher de la peau de l'Olympique Lyonnais, en Ligue 1, la saison dernière, après une entame cataclysmique. Elles l'ont certes été dans des proportions insoupçonnables mais il s'agissait de l'OL et son socle de sept titres de champion de France, deux demi-finales de Ligue des Champions...
Pour les Damiers, qui ont tout à prouver, à commencer par mériter leur place en Pro D2, l'inquiétude est logiquement plus profonde et fondée. Leur saison s'annonce longue. A eux, en grands garçons, d'évacuer leurs peurs et retrouver la joie de jouer pour ne pas la rendre plus longue encore. Quel gâchis serait-ce d'enrayer cet engouement rarement créé dans la froide enceinte pompidolienne, où 4 150 supporters, malgré ce contexte peu engageant, s'étaient encore mobilisés. Et de casser d'emblée les ambitions que porte le projet "Damiers 2029" et ses prometteuses perspectives.
P. Laf.
LA VICTOIRE OU L'ANGOISSE
Beaucoup! Je ne vais pas, cette fois, céder à mon tropisme des stats et je vais me contenter de dire, à l'unisson de Scott Newlands, le coach chargé des avants du VRDR, qu'il y a BEAUCOUP (si j'avais le chiffre, je le donnerais bien sûr! ;-) d'essais marqués sur ballons portés. Et notamment à l'actif de Montauban, qui se présente lancé (2e derrière Brive) ce vendredi soir (19h30) à Pompidou et s'en est fait une spécialité.
La question était donc: "Comment contrer les ballons portés, notamment sur les pénaltouches à quelques mètres de sa propre ligne?" Et la réponse est compliquée, sachant qu'évidemment cela passe d'abord par une bonne discipline pour éviter d'offrir à l'adversaire ce genre de munitions...
Le mot qui vient d'emblée à la bouche de l'Ecossais est "multifactoriel". "C'est une action très difficile à enrayer, d'autant que les arbitres sont de plus en plus stricts par rapport au règlement." Oui, non seulement elle se termine souvent par un essai mais aussi parfois, avec la double peine du carton jaune.
Ce multifactoriel commence par la touche: "La stratégie consiste parfois à ne pas sauter et à laisser volontairement une zone libre que l'équipe adverse va être tentée d'exploiter et où on a prévu de pouvoir les contrer. Après, il s'agit de faire parler la technique, mille fois répétée à l'entraînement, et de gagner les duels au plan physique. Il faut combiner tous les facteurs et varier les choix pour ne pas être trop prévisibles dans notre manière de défendre."
Et pourquoi ne pas contester, avec les tours que sont McCauley, Maamry, O'Shea, Bruchet et consorts? "Si tu décides de sauter, il faut savoir que tu seras moins vite en place au sol pour s'opposer à leur avancée." Oui, mais contester peut aussi déstabiliser l'alignement d'en face, ralentir son organisation... "C'est vrai et c'est pour cela qu'il faut savoir s'adapter, en fonction du contexte et du moment du match, de tes points forts et de tes points faibles. Il n'y a pas de vérité établie."
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Sachant que plus on avance vers les journées d'hiver, plus le recours à ces fameux "groupés pénétrants" est fréquent... La bâche étalée sous les pluies et sur la pelouse du stade augurait en effet d'un terrain gras: "J'espère que ça va tenir..." s'inquiétait ainsi l'adjoint de Fabien Fortassin.
Pour le reste, le jeune Adrien Roux, qui installe petit à petit son dynamisme dans le groupe, reprenait les mots que ses camarades martèlent depuis que les Damiers glissent au classement: "état d'esprit", "agressivité", "confiance", "efficacité dans les zones de marque", "se concentrer sur nous". Avec, malgré "la peur au ventre" parfois, la certitude que "on va se sortir de là!".
Scott Newlands n'est pas plus inquiet que ça non plus. "Dos au mur, sous pression, c'est dans ces moments que les garçons ont répondu présent." Avec cette précision: "Par le passé." Et ce complément: "On va sortir, devant nos supporters, le gros match qu'on n'a pas encore produit cette saison." Avec, pour conclure, une petite stat quand même: "A la fin du premier bloc, on avait totalisé 1 300 plaquages, soit 400 de plus que la moyenne. On est, de loin, l'équipe qui plaque le plus. Il faut juste rectifier le tir pour qu'on plaque plus efficacement quand on est repoussés près de notre ligne." C'est urgent.
"Victoire impérative!" est le mot d'ordre. Chacun, au club, en a conscience.
P. Laf.
LA COMPO
Les recrues ne sont toujours pas légion dans le groupe (une seule, Vial, titulaire au sein du pack, par exemple) et l'absence sur la feuille des deux Géorgiens, Giorgadze et Spanderashvili, interroge sur leur intégration...
VRDR: Pontanier, Marco Peña, Vial - McCauley (cap.), Goumat - Roux, Vachon, Real - Rodor (m), Méret (o) - Lane, Marrou, Neiceru, Vargas - Moura. Rempl.: Deligny, Chouteau, O'Shea, Bholi, Lhusero, Worth, Bruchet, Worth.
BUS POUR AIX-EN-PROVENCE
Le 16e Damier, dont la ferveur et le soutien ne se démentent pas, organise un bus pour le déplacement à Aix-en-Provence le 20 décembre. Renseignements et inscriptions à leur stand au stade ce vendredi ou bien au 06 44 19 80 67.
Le verre - presque - à moitié plein...
A la demande générale de quelques suiveurs, je me lance à nouveau dans les stats!
Fabien Fortassin indique régulièrement ne pas trop s'en préoccuper mais les évoque cependant de plus en plus souvent. Au fur et à mesure que les résultats négatifs plombent le classement des siens. Et on le comprend, elles sont plutôt instructives. et le passé donne parfois de précieuses indications sur l'avenir.
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En cette veille de 7e journée de Pro D2, elles nous disent que le VRDR a 42,1% de chances d'échapper à la relégation. En effet, 8 des 19 équipes occupant la dernière place du classement à l'issue de la 6e rencontre (depuis l'introduction des bonus) ont fini par s'en sortir (1). Nous allons donc espérer en ce verre - presque - à moitié plein...
Mais attention, six sur huit ont remporté leur 7e match! Seules Carcassonne (en 2017-2018) et Dax (en 2012-2013) ont réussi à se maintenir malgré une nouvelle défaite à ce stade... On se convaincra donc que la victoire, pour le VRDR, devient impérative ce vendredi (19h30 à Pompidou) devant Montauban. Sinon, le "taux de sauvetage" tomberait à 10,5%! (2)
Les Damiers se retrouvent donc encore lanterne rouge (après l'avoir été à la 4e journée), position qu'ils n'ont jamais occupée dans ce championnat sauf en 2019-2020, année de son annulation pour cause de pandémie. Même lors de la saison de la relégation, en 2021, ils avaient toujours laissé un autre club derrière eux au classement. Et ils lanternent vraiment dans le rouge désormais, trois points derrière le peloton, après une énième fin de match calamiteuse à Grenoble, passés en quelques minutes de l'espoir d'un 22-23 à la déroute d'un 22-44...
Les précédents n'augurent jamais systématiquement des lendemains. Mais les avoir en tête, pour se mettre la bonne pression qui pousse à réagir tant qu'il est encore temps, n'est pas superflu. Et pour aussi renforcer la mobilisation des supporters qui, espérons-le, ne vont pas baisser dans l'engouement au moment où leurs Damiers ont besoin de tout le soutien possible...
P. Laf.
(1) Provence (en 2005) et Béziers (en 2012) ont été repêchés en raison de la relégation administrative d'un autre club.
(2) Taux à pondérer du fait que, depuis mai dernier, le 15e a droit à un barrage de maintien contre le finaliste de Nationale. Mais mieux vaut ne pas passer par cette extrémité...
La migraine
« Le score fait mal à la tête ». Fabien Fortassin et ses joueurs étaient groggy en sortant de la pelouse du stade des Alpes. Une défaite 44-22 laisse des traces. Et est d’autant plus douloureuse qu’elle fait suite à un match dominé jusqu’à l’heure de jeu. Avant une fin de rencontre totalement vendangée.
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Le constat est simple et partagé par tous les acteurs du VRDR : une grande faiblesse dans les zones de marque, offensive comme défensive, des sorties de camp trop souvent ratées, de mauvaises réceptions de coups d’envoi, des lancements de jeu approximatifs, un état d’esprit défaillant quand il s’agit de défendre sa ligne. Ce que le manager général traduit par des mots forts : « Nos efforts sont trop peu souvent récompensés par des essais et, quand on en inscrit, on prend des points juste derrière. On n’a pas la volonté de tout arracher quand on est à deux mètres de l’en-but adverse et on ne sent pas la générosité suffisante quand il s’agit de préserver le nôtre. On est trop imprécis, on ne finit pas les coups alors qu’on était exactement dans le scénario qu’on souhaitait. » Oui, parce que les réflexions des Grenoblois confortaient l’analyse : ils étaient heureux de ce bonus offensif après avoir douté pendant plus d’une heure.
Fortassin met donc en cause « l’état d’esprit » de ses hommes qui est actuellement manifestement très éloigné de celui qui leur avait permis de renverser les montagnes la saison dernière. Et constate que « la peur de faire des erreurs s’installe, ça devient psychologique, on finit par se faire des passes pour se faire des passes, on empile les rucks pour faire des rucks ». Une forme d’impuissance escorte régulièrement les performances des Damiers désormais bon derniers de la classe.
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L’ennui, après cette déculottée trop sévère mais pas imméritée, c’est que les solutions n’apparaissent pas au bout du tunnel alors que la position comptable devient critique. Les uns et les autres évoquent l’ouvrage à remettre sur le métier, gommer les imperfections qui font la différence au final, une thérapie basée sur des échanges à l’intérieur du groupe ou la nomination de leaders dans chaque secteur de jeu, qui devront trouver les mots et montrer l’exemple… « On a senti qu’il y avait la place pour faire quelque chose… » regrettait Louis Marrou. Regrets éternels…
Il y a manifestement un problème de fin de match même si Fortassin ne croit pas à un manque de fraîcheur physique… Un trop faible apport du banc alors, quand on mesure combien les « impact players » ont boosté les Isérois ? Comment expliquer cette volonté collective qui s’effrite et ces choix à l’emporte-pièce quand l’équipe entre dans le dur ? Essayer de révéler voire susciter une ou deux fortes personnalités capables de sonner et canaliser la révolte par vent contraire devient une nécessité ? Le staff, en tous cas, a besoin d’être soutenu dans la période la plus délicate de sa courte histoire… Les dirigeants doivent faire preuve de solidarité. Et les supporters, que Louis Marrou a remerciés de leur présence nombreuse et bruyante au stade des Alpes aussi. Un ex-entraîneur de football bien connu dans la région nous confiait que dans ce genre de situation, le rôle du coach est de dédramatiser (« Rien n’est pire que la pression ! ») et celui de son entourage, au club, de le sécuriser…
N’empêche : en recevant Montauban vendredi prochain, la lanterne rouge drômoise sera dos au mur. Et Louis Marrou de pronostiquer qu’à chaque fois que les Damiers se sont trouvés en grand danger, ils s’en sont sortis. C’était vrai la saison dernière, cela s’est encore vérifié le 27 septembre devant Agen… Mais ce mode de (sur)vie peut-il perdurer quand tant de questions reviennent en boucle et demeurent sans réponse ?
La claque grenobloise ne pourra avoir qu’une vertu : créer un électrochoc. À tous les niveaux. Si elle ne provoque rien de concret, ce championnat 2024-2025 promet d’être long et angoissant.
P. Laf
Des blessés
Arthur Rozière est sorti prématurément du terrain à Grenoble avec une fracture du nez. Et Kevin Goze, la veille du match, s'est blessé à l'ischio sans qu'on connaisse encore la gravité de la "petite lésion".