"On ne l'avait pas vue venir celle-là!" Le flegmatique Argentin Mauricio Reggiardo, manager de Provence Rugby, avait l'aveu fataliste en sortant de Pompidou hier soir. L'inattendue raclée subie par sa constellation de stars et d'internationaux devant le VRDR (7-63) ne semblait pas le perturber outre mesure: "On savait que Valence-Romans possède une équipe qui joue bien au ballon. Alors, quand elle est portée par l'euphorie..."

Une euphorie pas si palpable à entendre ensuite un Lucas Méret calme, serein et déjà reconcentré sur les échéances à venir malgré sa performance majuscule, face aux perches (23 points) et dans le jeu conduit de main - et de pied - de maître. Ou encore Fabien Fortassin, son coach en chef, qui se félicitait sans ostentation d'une "soirée parfaite, une réussite à tous les étages, notre meilleur match depuis le début de la saison." Le soulagement, si souvent souligné lors de récentes victoires capitales, laissait place, dans le vestiaire, après un match plié dès le début de la seconde mi-temps, aux ambitions d'un XV qui acquiert, avec ce succès historique, une nouvelle dimension et se découvre de plus amples perspectives. "C'est magnifique, historique, ça restera gravé dans nos têtes, poursuivait-il, mais moins émouvant, c'est vrai, que lorsqu'on arrache le match contre Biarritz à la dernière seconde (28-27 le 14 février)."

Trois images symboliques - le drop de Méret, la percée de Goumat, la chistera de Milasinovich... - font quand même remonter quelques frissons... Mais, puisque le boss le ressent ainsi, puisque c'est aussi notre tropisme, plongeons dans la froideur des chiffres pour montrer combien cette soirée de gala est fondatrice dans l'épanouissement du "projet VRDR".

56

56 points d'écart (63 à 7), c'est la victoire la plus large obtenue par le VRDR en Pro D2. Et c'est aussi la plus large défaite subie par Provence dans cette division (précédent "record négatif", un revers 8-60 face au Lyon OU en 2015-2016). Y compris la période, au début des années 2000, où le "Pays d'Aix", souvent noyé dans les profondeurs du classement, n'avait pas les mêmes moyens ni les mêmes objectifs élevés que le club d'aujourd'hui.

11

Encore un bonus, offensif cette fois, le 11e de la saison. Seul Béziers fait mieux (12).

10

10e après cette 24e journée, meilleur classement obtenu cette saison par le VRDR, plombé par une entame de championnat catastrophique (4 défaites pour commencer). Cela lui offre, certes, un très petit matelas de 5 points sur le premier relégable, Aurillac, mais place quand même 6 équipes dans son rétroviseur, une donnée plutôt rassurante. Avec leurs 51 points, les Damiers sont désormais très en avance sur leur temps de passage de la saison dernière (12e et 47 points au même stade).

27

Avec 27 points engrangés en 9 rencontres depuis la reprise en janvier, le VRDR est la troisième meilleure équipe de ce début d'année, juste derrière Colomiers (+ 30) et le leader Grenoble (+ 28). Belle performance encourageante à moins de deux semaines du derby ! 

64

+ 64, c'est le goal-average positif du VRDR, le 3e meilleur de la compétition derrière Grenoble et Brive, les deux leaders! Récompense du jeu offensif prôné par Fortassin et un atout très important, en cas d'égalité au classement, quand on lutte pour le maintien.

660

Avec 660 points au compteur, le VRDR possède la 3e meilleure attaque de Pro D2 derrière Grenoble (781) et Colomiers (666). Et il n'est pas inutile de signaler, à quelques jours du déplacement à Brive, que les Damiers offrent la défense la plus imperméable à l'extérieur (309 points encaissés seulement), à la seule exception de Béziers (300). 

84

Le pack titulaire drômois concédait 84 kilos à son homologue provençal ce vendredi (source Jacques Laurent), de quoi nourrir des inquiétudes pour la conquête... Cela ne l'a pourtant pas empêché de malmener les Aixois en mêlée fermée (souvent pénalisés dont deux fois sur leur propre introduction!) et de les pulvériser dans les rucks... La combativité vaut mieux que le poids!

274

Avec 274 points inscrits au pied, Lucas Méret est de très loin le meilleur buteur de Pro D2 cette saison (191 points pour son suivant, le Montois Du Plessis). Il marche sur les traces de son mentor, Fabien Fortassin, qui a déjà dépassé les 400 points en une saison, lorsqu'il était l'ouvreur de La Rochelle... Et qui, sans doute, n'est pas étranger, par ses conseils, aux progrès incessants de Lucas dans l'exercice... et dans le jeu!

5 700

5 700 spectateurs, après les 6 300 pour la venue d'Aurillac, et sachant que la réception du voisin et leader grenoblois ne fera pas baisser la moyenne, c'est une très belle chambrée encore qu'a connu Pompidou. Le VRDR enthousiasme et conquiert un public. Un vrai plus même si les encouragements des supporters du 16e Damier se diluent parfois dans le vent des gradins, trop peu repris et soutenus par les spectateurs, souvent invités, de la tribune Elie Cester...

10

Pour trouver un chiffre enfin moins réjouissant, le carton jaune dont Marrou a écopé contre Provence porte à 10 journées consécutives la déploration d'au moins une exclusion temporaire pour le VRDR... En cette occasion, elle a été mise à profit - sans conséquence - par les Aixois pour inscrire leurs seuls points du match... N'est-ce pas le prochain objectif des Damiers, pour grandir encore, que de s'offrir un match sans carton jaune?

7

7 euros, c'est le prix de l'excellent "Cocktail des Damiers", à base de clairette de Die, servi à la buvette. Pas donné mais agréable au palais... Sauf que désormais, pour une raison aussi obscure qu'incompréhensible, il n'est servi... qu'à partir de la mi-temps! Rendez-nous notre cocktail d'avant-match et notre bonheur sera complet! 

P. Laf.

Plus que 7 matches et la saison régulière aura rendu son verdict. Plus que 7 matches, découpés en deux blocs inégaux (5+2) pour assurer l'avenir du VRDR en Pro D2. Loin de pouvoir espérer en intégrer le G 7 (Colomiers, 7e, possède 12 points d'avance), les Damiers ont cependant les atouts en main (4 réceptions et 3 déplacements) pour atteindre leur repos du 7e jour, le maintien sans passer par le barrage... Leurs dernières sorties  - et leur classement (13e) - permettent d'y croire fermement et, sans pour autant chausser de bottes de sept lieues, s'ils évitent le piège des plus pénalisants des sept péchés capitaux (avarice, gourmandise ou paresse), s'ils font fructifier envie, orgueil voire colère à bon escient, ils ont les moyens d'envoyer leurs supporters au 7e ciel.

Fabien Fortassin aborde cette longue dernière ligne droite avec une relative confiance: "Sept rendez-vous décisifs certes, reconnaît-il, mais nous sortons d'une bonne passe, avec trois succès et des bonus défensifs qui nous mettent en avance sur nos temps de passage de la saison dernière et prouvent que nous sommes souvent à touche-touche avec l'adversaire, en position de gagner." Le coach en chef peut s'appuyer sur un groupe peu handicapé par les indisponibilités et sait que la fin de saison (19 points glanés lors de sept derniers matches en 2024) peut être favorable à son groupe joueur, a priori plus à l'aise sur les terrains printaniers.

Les voyants apparaissent donc au vert sauf que ce sont de gros morceaux qu'il faudra se coltiner pour débuter cette fin d'exercice, à commencer par Provence Rugby, ce vendredi à Pompidou (19h30), une équipe que les Drômois n'ont jamais battue depuis qu'ils évoluent en Pro D2... "Je n'avais jamais gagné contre Aurillac en tant qu'entraîneur, sourit Fortassin à cette évocation et en se souvenant de la belle raclée infligée le 7 mars aux Cantaliens (41-14). Alors, pourquoi ne pas se débarrasser de cette autre bête noire?"

C'est tout le mal qu'on souhaite aux Damiers, qui auront à affronter un XV qui met beaucoup de vitesse offensivement mais qui, paradoxe, meilleure défense à l'extérieur y récolte fort peu de succès (deux seulement). "Et puis, c'est toujours bien de rattaquer par une grosse affiche après une longue coupure, c'est plus facile à préparer qu'un match qui serait plus "lambda" donc plus piégeux", explique Fortassin.

Acceptons cet augure, préparons-nous à vivre un 7 à 9 intense, sans doute devant un public nombreux et espérons-le chaleureux, et croisons les doigts pour que le VRDR se mette vite à l'abri d'un possible retour vers la Nationale... 7!

P. Laf.

LA COMPO

Le XV de départ: Pontanier, Marco-Pena, Milasinovich - McCauley, Goumat - Roux (cap.), Vachon, Spanderashvili - Rodor (m), Méret (o) - Lane, Marrou, Pauvert, Rozière - Moura. Rempl.: Aléo, Deligny, Vial, Bholi, Bruchet, Lhusero, Neiceru, Vargas. 

Lucas Méret estime que le VRDR va passer "au révélateur" avec ce choc contre une grosse cylindrée. En espérant évacuer "la frustration d'avoir coupé l'élan de notre meilleure dynamique de la saison" et que celle-ci "ne sera pas cassée" pour répondre aux attentes des "supporters qui nous donnent un supplément d'âme." L'objectif de cette fin de saison, pour le meilleur buteur du championnat, est de "gagner des matches", à commencer par celui-ci "où il conviendra de freiner les sorties de balle des Aixois dans un débat où il devrait y avoir du rythme et de nombreux turnovers."

POINT DE SUSPENSION POUR FORTASSIN

Son casier était vierge et, à l'issue de son audition par la commission de discipline qui jugeait ses propos polémiques à la suite de la défaite à Agen, il n'a pas été suspendu: "On m'a infligé une simple amende, s'étonnait presque Fabien Fortassin, mais une amende salée, à quatre chiffres..." C'est toujours mieux qu'une suspension, "parce que ça m'aurait embêté de ne pas pouvoir être auprès de mes joueurs, notamment dans le vestiaire", avoue le coach. Qui, au vu du montant infligé, annonce déjà: "Ce n'est pas moi qui paierai la tournée pour fêter la victoire!"

LES AIXOIS CONFIANTS ET MéFIANTS à LA FOIS

"Nous sommes un peu au-dessus de nos temps de passage de l'an dernier, nous avons récupéré pas mal de blessés, j'ai un bon casse-tête pour composer mon équipe: nous sommes prêts!" Mauricio Reggiardo, le manager de Provence Rugby, paraît donc confiant avant de débarquer à Pompidou. Mais il se souvient cependant de la seconde période perdue 12-3 au match aller (victoire d'Aix 34-24) face aux Damiers: "On n'a plus vu le ballon après la pause, ils ont su nous en priver et bien le manier. Le VRDR est une équipe avec une grosse force collective." Le coach argentin se rassurera en se disant que son XV n'a jamais perdu le premier match d'un bloc cette saison. Aux Drômois de mettre un terme à cette série...

LE DéBRIEF DU 100% VRDR

A l'occasion du 100% VRDR de mardi dernier sur Ici Drôme Ardèche, un point a été effectué sur les perspectives pour la saison prochaine. La plupart des onze joueurs en fin de contrat ne seront pas conservés mais "des discussions sont en cours pour garder certains d'entre eux". Elles ont entretemps abouti pour Mosese Mawalu, prolongé pour deux ans. Quant à Darren O'Shea et Otar Giorgadze, qui ont eu peu de temps de jeu cette saison, un accord devrait être recherché pour mettre un terme au leur. L'idée, en dehors des remplacements prioritaires des partants Vargas (ailier) vers Castres et Deligny (talonneur) à Agen, est de resserrer l'effectif, en s'appuyant sur les jeunes issus de la formation et avec "six ou sept arrivées, pas plus", ciblées pour "gagner en force, en puissance" puisque les Damiers ont eu du mal en ce domaine. Des contacts ont bien sûr déjà été pris (trois garçons auraient déjà donné leur accord), tout comme pour le recrutement du directeur sportif qui devrait intervenir sous peu. Parmi les blessés de longue durée, la plus grosse inquiétude concerne Kevin Goze qui va soigner, sans opération, une lésion au ligament croisé du genou et ne devrait pas être opérationnel avant l'été.

AVEC LE 16e DAMIER à OYONNAX

Les supporters du 16e Damier organisent un déplacement à Oyonnax pour le match du vendredi 18 avril. Renseignements et inscriptions ce vendredi au stand du 16e, ou bien par SMS au 06 44 19 80 67 ou par mail à le16iemedamier@gmail.com

Ce mardi soir, à 18 heures, Valery Lombardo recevra le manager général Fabien Fortassin, le co-capitaine Adrien Roux et le directeur de l'école de rugby, Bastien Jardinier, pour un "100% VRDR" très attendu sur Ici Drôme Ardèche. L'occasion de faire le point avant un gros début de bloc (Provence, Brive et Grenoble en suivant) et à la veille de la réunion de la commission de discipline de la LNR qui a convoqué Fortassin pour avoir "tenu des propos visant l'arbitrage et, plus largement, la FFR et notamment l'un de ses dirigeants" après la courte défaite à Agen. Le coach va enfin savoir s'il est sanctionné et à quelle hauteur...

Pendant ce temps, Pompidou se remplit doucement dans la perspective de la réception de Provence Rugby, ce vendredi à 19h30 (encore 1 100 places disponibles ce mardi matin) et, bien sûr, du derby avec Grenoble, jeudi 10 avril à 21 heures. Prenez vos précautions ce vendredi, une fête foraine est installée aux abords du stade, il est conseillé de se garer sur le parking du centre commercial de l'autre côté de la 4 voies...

L'infirmerie se remplit également, mais tout doucement heureusement ! A la liste des indisponibles déjà annoncés (Bouldoire, Goze, Massot et Menzel), sont venus s'ajouter Guillomot (ischio-jambiers) et Mawalu (cheville). Mais l'effectif semble encore suffisamment étoffé pour que le staff puisse aligner un XV capable de rivaliser avec les deuxièmes au classement.

Rappelons enfin que le 16e Damier organise un déplacement à Oyonnax pour le match du vendredi 18 avril. Renseignements et inscriptions ce vendredi au stand du 16e, ou bien par SMS au 06 44 19 80 67 ou par mail à le16iemedamier@gmail.com

A sept matches de la fin, le VRDR a besoin de 100% de soutien! 

P. Laf.

Trois gros au menu! Ce n'est pas à un détour par l'étoilé de Roanne que le VRDR est convié ces prochaines semaines mais à un terrible parcours du combattant face, successivement, aux trois premiers du championnat: Aix-en-Provence le 28 mars à Pompidou (19h30), Brive le 4 avril en Corrèze (19h30) et Grenoble à domicile le 10 avril (attention! match le jeudi à 21 heures!).

Le rendez-vous de vendredi en huit sera déjà un énorme test pour confirmer les progrès des Damiers: Provence, en effet, a TOUJOURS battu le VRDR lors de leurs sept confrontations en Pro D2. Il faut remonter à l'époque de la Fédérale 1, de 2016 à 2018, quand les deux clubs étaient en construction, pour trouver trace d'un succès sur les Provençaux... C'est dire si la montagne - Sainte... Victoire! - est haute et qu'il s'agit d'un sacré défi pour l'entente drômoise!

Profitons donc de ces quelques jours de trêve pour présenter cet adversaire aussi solide qu'ambitieux. Aix-en-Provence, c'est un des plus gros budgets de la division (près de 15 millions d'euros), quasiment 6 000 abonnés qui font du stade Maurice-David une enceinte souvent à guichets fermés, et un soutien massif et inconditionnel de la Métropole Aix Marseille... D'énormes moyens donc au service d'un objectif affirmé: débouler au plus vite en Top 14. Graal juste entrevu l'an dernier, quand Grenoble vint briser le rêve en demi-finale, après une saison régulière exceptionnelle de l'équipe bucco-rhodanienne, celle qui avait remporté le plus de rencontres et perdu le moins...

L'intersaison 2024 a donc été l'occasion d'un nouveau recrutement de feu pour encore monter le niveau du groupe. Ont ainsi débarqué dans la cité du Roi René des garçons aussi capés que l'ouvreur et buteur Jules Plisson (19 sélections en équipe de France), les internationaux australiens Izack Rodda (2e ligne) et Ned Hanigan (3e ligne), le Géorgien Tomike Jalagonia (n°8) et, perle entre les perles, le centre ou ailier gallois George North, quatre fois vainqueur du Tournoi des 6 Nations (dont deux Grands Chelems), auteur de 47 essais en 121 sélections. Il rejoignait ainsi son compatriote Tomas Francis, un des piliers historiques du squad au poireau, et deux anciens du VRDR, Nadir Bouhedjeur et Théo Hannoyer. Lequel vient de malheureusement résilier son contrat à cause d'une blessure qui l'éloigne depuis plus d'un an des terrains... 

Le dernier renfort en date de Provence Rugby s'appelle Yannick Youyoutte, un athlète du pack prêté par le RC Toulon, 25 ans seulement et déjà des titres de champion de France et d'Europe quand il évoluait au Stade Toulousain... C'est un XV de niveau Top 14 qui va débarquer à Valence au sortir d'un stage de préparation à... Barcelone! Ce club, qui n'a pas renouvelé le contrat de son manager, Mauricio Reggiardo, et dont Philippe Saint-André deviendra le patron sportif la saison prochaine, a les moyens de ne rien se refuser!

Intraitables à domicile (12 victoires en 12 matches!), les Aixois ont cependant mis du temps à trouver leur meilleur rythme, systématiquement battus à l'extérieur jusqu'à leur premier succès loin de leurs bases, le 10 janvier à Agen. Mais leur attaque est d'une efficacité redoutable, la 3e meilleure de la compétition, 2e au nombre d'essais derrière Grenoble, portée par l'intenable ailier Adrien Lapègue (déjà 12 essais!).

Après cette longue interruption, il paraît évident que Provence débarquera à Pompidou avec son équipe-type et l'intention de s'y imposer pour conserver sa place de dauphin synonyme de qualification directe en demi-finale. Une victoire du VRDR serait une performance majuscule. Et le ferait basculer du côté lumineux de la force.

P. Laf.

AVEC LE 16e DAMIER à OYONNAX

Le 16e Damier organise un déplacement de supporters pour le match à Oyonnax, le vendredi 18 avril. Renseignements et inscriptions par SMS au 06 44 19 80 67; par mail à le16iemedamier@gmail.com; au stand du 16e Damier le 28 mars à Pompidou.

Ceux qui ont la gentillesse de me suivre connaissent mon penchant pour les chiffres. Qui disent souvent mieux que les longs discours dont d'aucuns, parfois, me font amical grief...

Profitons donc de cette pause de deux longues semaines pour les éplucher et essayer de les faire parler. Pour ce faire, je me suis souvent appuyé sur ceux, officiels, du site Pro D2 de la LNR. Plus ou moins officiels d'ailleurs, parce que certains me semblent suffisamment approximatifs pour que je préfère les négliger...

46

C'est le chiffre le plus important, supérieur de 3 points à celui de la saison dernière au même stade, qui permet au VRDR de sortir de la zone rouge et de remonter à la 13e place. Résultat du 5e MEILLEUR TOTAL DE LA DIVISION SUR LE DERNIER BLOC (malgré 3 déplacements pour 2 réceptions), seulement dépassé par des équipes de haut de tableau (Brive, Grenoble, Montauban et Provence). Et qui vaut même une 10e place aux Damiers au classement britannique (avec +2), si cher à Fabien Fortassin parce que c'est celui qui reflète le plus fidèlement la qualité d'un parcours en cours de saison.

251

C'est évidemment le total exceptionnel obtenu du pied droit de LUCAS MéRET, MEILLEUR BUTEUR, ET DE LOIN, de toute la Pro D2. L'ouvreur drômois a d'ores et déjà pulvérisé son record de l'an dernier (223) et sa botte représente 42% de tous les points marqués par l'équipe (contre 36% la saison passée). Une belle performance quand on constate que le VRDR, très offensif, possède la 6e attaque sur 16 (597 points), très en avance sur ses temps de passage de 2023-2024.

22

C'est le plus gros écart de points enduré au score cette saison par le VRDR, concédé à Grenoble (défaite 22-44) lors de la 6e journée. AUCUNE éQUIPE N'EST PARVENUE à AUSSI BIEN LIMITER LA CASSE SUR SA PLUS LARGE DéFAITE lors de ces 23 premières journées, pas même le leader Grenoble (battu à Aurillac de 23 points, 19-42) ou encore Brive (battu sur le même score... à Pompidou!). Et aucun des autres revers du VRDR ne s'est jamais soldé par un écart supérieur à 10 points. Ce qui démontre que LE XV DE FORTASSIN NE LÂCHE JAMAIS : il est celui qui a obtenu, lors de l'exercice en cours, le plus de points de bonus défensifs (8). Et il est le seul, dans le bas de tableau, à posséder un point-average positif (+8). C'est franchement prometteur et encourageant!

3 590

Ce chiffre astronomique est celui du nombre de plaquages réussis par les joueurs du VRDR cette saison. C'EST LE MEILLEUR TOTAL DE TOUTE LA DIVISION, loin devant Oyonnax (2e avec 3 091). Et Matthieu Vachon et Ryan McCauley se glissent tous deux dans le top 8 des meilleurs plaqueurs. De quoi souligner qu'effectivement le VRDR subit beaucoup mais également relativiser les quelques "trous d'air" constatés, notamment lors des premières journées. Corollaire à tout cela, les Damiers sont extrêmement sanctionnés, derniers au nombre de cartons subis et avant-derniers au nombre de pénalités concédées. Avec, là encore, cette pondération: ce sont eux qui en obtiennent le plus!

2

C'est le nombre de départs déjà actés: Vargas vers Castres et Deligny pour Agen. Mais il y en aura d'autres, parmi les fins de contrat, puisque ceux que le staff désirait conserver ont été prolongés. Sont donc concernés par un (très) possible non-renouvellement (selon les infos glanées sur AllRugby, site spécialisé): Bouldoire, Girlando, Humbert, Laville, Massot, Mawalu, Menzel, Minguillon, Royer, Tercq et Worth. Il y aura probablement UN RENOUVELLEMENT DE L'EFFECTIF PLUS MARQUé QUE L'AN DERNIER sans doute, et l'on en saura plus quand le directeur sportif sera nommé. Ou bien si Valéry Lombardo parvient à lever un coin du voile lors du 100% VRDR PROGRAMMé LE MARDI 25 MARS sur Ici Drôme-Ardèche...

5

Le nombre de feuilles de match sur lesquelles est apparu OTAR GIORGADZE, à chaque fois remplaçant et récemment victime d'une fracture du nez. C'est très peu pour une recrue que l'on attendait comme un cadre du pack. Darren O'Shea, handicapé par un souci récurrent à la cheville, n'a plus joué depuis le 8 novembre... Kevin Goze et Ben Neiceru ont souvent traîné des blessures, et Ilia Spanderashvili est une sorte d'intermittent, entre ses prestations en demi-teinte et ses appels en équipe nationale de Géorgie. Mais tous ceux-là sont sous contrat et on peut espérer les revoir sous un meilleur jour dès ce printemps pour certains - sauf pour le pauvre Goze, sans doute indisponible pour une longue durée.

18

Le 18 avril, le 16e Damier organise un déplacement en bus pour encourager le VRDR à Oyonnax. Pour vous renseigner et vous inscrire: le16iemedamier@gmail.com ou SMS au 06 44 19 80 67 ou au stand du 16e Damier le 28 mars à Pompidou.

P. Laf.

La soirée fut douce et excitante à la fois ce vendredi à Pompidou. La victoire bien construite, parfaitement méritée, sans bavure et bonifiée sur Aurillac (41-14) permet en effet aux Damiers d'atteindre 46 points et de remonter à la 13e place. Ils se replacent ainsi plutôt favorablement dans la course au maintien sans passer par la case barrage. D'Oyonnax (8e avec 50 points) à Aurillac (15e avec 42), huit clubs paraissent concernés. Le suspense pourrait durer jusqu'à l'ultime journée.

Retour en quelques chiffres sur ce bon bol d'air.

6 300

C'est le nombre d'entrées comptabilisées à Pompidou ce dernier vendredi. Soit - en attendant le derby contre Grenoble, le 11 avril - la meilleure affluence de la saison. Composant un public plus chaleureux qu'à l'accoutumée, sans doute "l'effet 16e Damier" + Bamba Etoilienne + pas mal d'écoles de rugby venues de Drôme et d'Ardèche. Avec les résultats à la hausse, la ferveur gagne. Au point qu'on a vu une belle ola s'engager. Du - presque - jamais-vu dans cette structure évasée soumise à tous les vents. "Cette ambiance, c'était top! se réjouit Fabien Fortassin. J'ai dit aux gars qu'un tel soutien, ça ne se galvaude pas. Et je suis heureux qu'ils aient récompensés nos supporters d'une belle soirée."

15

15 points, c'est le joli magot amassé par le VRDR lors de ce dernier bloc de cinq matches, avec trois victoires au compteur malgré deux réceptions seulement. Dans la course à éviter la 15e place - la 16e étant promise à Nice - les Damiers ne cessent de reprendre du terrain à tous leurs rivaux: depuis la 18e journée, ils totalisent 20 points contre 13 à Oyonnax, 12 à Nevers et Aurillac, 10 pour Biarritz et Agen, 9 pour Mont-de-Marsan et seulement 4 pour Dax. La dynamique est donc nettement en faveur des Drômois qui ne sont plus revenus bredouilles de leurs huit dernières sorties, fructueuse série en cours. Restera à conserver cet élan au-delà de la trêve de trois semaines (prochain match, réception d'Aix-en-Provence le 28 mars) qui s'amorce.

46 

C'est le total de points du VRDR après 23 journées, soit 3 de plus que l'an dernier au même stade. Ce qui fait dire à Fabien Fortassin que, "malgré notre entame poussive, qui a jeté un voile sur notre image, nous pouvons espérer dépasser, avec quatre réceptions pour trois déplacements à venir, notre marque de l'an dernier" (62 points pour une 11e place finale). "Rien n'est encore fait", comme le soulignait l'excellent Anatole Pauvert, encore décisif contre Aurillac. Mais il est vrai que les démons semblent doucement s'éloigner. Croisons les doigts, serrons les rangs et continuez à envoyer du jeu Messieurs!

3

Avec la large victoire sur Aurillac, compensant nettement une courte défaite à l'aller (13-18), le VRDR se donne une nouvelle petite marge en cas d'égalité au classement en fin d'exercice. C'est le troisième club concerné par la lutte pour le maintien, qu'il devancerait ainsi, puisqu'il domine également, au niveau des points-terrain, Dax et Agen.

7

Le peu de minutes que Kevin Goze, de retour après une longue indisponibilité, a passées sur la pelouse. Son genou a encore cédé et le staff était très inquiet pour la suite de sa saison. Tous ses copains sont venus le réconforter avant qu'il ne sorte sans pouvoir s'appuyer sur sa jambe droite. Tout le stade était ému de voir ce combattant terrassé par la douleur. Espérons le revoir bientôt sur les terrains

29

Le nombre de cartons jaunes endurés par les joueurs du VRDR depuis le début du championnat, les plus pénalisés de toute la Pro D2. Encore deux en ce vendredi soir (contre Matteo Rodor et Loan Real) pour ternir une partie pourtant bien entamée du point de vue disciplinaire: aucune pénalité sifflée contre les Damiers au cours de la première demi-heure. Mais ensuite, cela s'est une nouvelle fois déréglé. Sans conséquence, heureusement, sur le résultat final. Mais cette difficulté à ne pas se faire sanctionner semble demeurer un des maux récurrents de la saison.

"Partir en vacances l'esprit libre et le sentiment du devoir accompli", comme le résume Fortassin, est un  bonheur pour toute la grande famille du VRDR. Et un soulagement que, bien sûr, il s'agira d'amplifier à la reprise. Mais, dernier chiffre qui conforte l'idée que les Damiers, sur ce qu'ils montrent, ont largement le niveau d'un maintien sans trop d'angoisses: + 8. Leur goal average est positif à + 8. C'est la seule équipe en ce cas au-delà de la 8e place. La preuve que ces garçons, malgré les vents contraires des premières journées, sont décidés à ne rien lâcher.

P. Laf.

On ne s'est pas fatigué pour trouver un titre: celui de l'appel au peuple des supporters du 16e Damier nous va très bien! Pompidou doit chauffer et pousser ce vendredi soir (19h30) pour aider ses favoris à renvoyer Aurillac vers la funeste place de barragiste. On attend beaucoup de monde, le virage Sud sera ouvert, le temps sera clément et l'opération "5 euros pour les gradins" porte ses fruits. Attention à un point logistique: le cirque Zavatta occupe le parking P2... Cela risque donc d'un peu coincer aux abords du stade, prenez vos précautions!

LA COMPO

Le XV de départ: Aléo, Marco-Pena, Vial - McCauley, Huguen - Roux (cap.), Vachon, Réal - Rodor (m), Méret (o) - Mawalu, Guillomot, Pauvert, Rozière - Moura. Remplaçants: Pontanier, Goze, Deligny, Goumat, Bruchet, Lhusero, Marrou, Vargas.

Avec quatre joueurs seulement à l'infirmerie (Bholi, sur commotion, est venu rejoindre les trois indisponibles de plus longue durée, Bouldoire, Massot et Menzel), Fabien Fortassin avait le choix. C'est ainsi qu'il rappelle dans le groupe, blessures guéries, Thomas Lhusero et Kevin Goze - "sur le banc parce qu'ils n'ont pas encore 80 minutes dans les jambes" - ainsi qu'Adam Vargas, retour de suspension. Et qu'il a réservé une petite surprise en titularisant le jeune Nathan Huguen en 2e ligne: "Ce garçon progresse de semaine en semaine, explique le coach en chef, et il coche les cases de celui qui peut tout faire, dans le combat comme dans le domaine aérien." Et c'est aussi pour "homogénéiser" la troupe des finisseurs (une nouvelle fois en 5+3) qu'il a réservé la puissance de Goumat, Bruchet et Goze pour la fin de match.

L'AMBIANCE

Avec déjà tribunes et gradins quasi complets, le public sera au rendez-vous ce vendredi. "C'est top! se réjouit Fortassin. Nous avons besoin des supporters pour pousser derrière nous. Les joueurs attachent beaucoup d'importance à ce soutien populaire, cela les transcende."

L'ENJEU

"Si on les bat, on passe devant", sait parfaitement Anatole Pauvert. Le centre qui fait une superbe saison depuis qu'il s'est débarrassé de ses pépins physiques est conscient que "le maintien passera par se faire respecter à domicile, on a notre destin en main."

LA CONFIANCE

"On vient d'enchaîner quatre bons matches de suite, savoure Pauvert, même si le résultat n'a pas toujours été à la hauteur des espérances. On arrive à mettre notre jeu en place." "La confiance est là, renchérit le boss, mais il ne faudra pas manquer d'humilité. Il faut une victoire pour valider ce bloc où nous avons déjà pris 10 points en 4 rencontres."

LA MéTHODE

"Envoyer du jeu sans surjouer et en respectant le rugby", explique Pauvert. "Ne pas renier notre ADN qui passe par le mouvement et la vitesse, ajoute Fortassin. Mais occuper quand il faudra occuper. Pour cela, j'ai confiance en notre charnière qui sait gérer ces moments-là."

LE SCéNARIO

"L'entame sera très importante, prédit Pauvert. Contrer leur grosse mêlée, se méfier de leurs ballons portés, assurer la conquête." Des mots d'ordre que ne contredit pas l'entraîneur: "Aurillac est pénible dans les rucks, il faudra se donner à fond sur 80 minutes, c'est bien le moins avant une trêve de deux semaines pleines."

L'INDISCIPLINE

"Jouer enfin un match à 15 de bout en bout, bien sûr!" espère Fortassin. Lequel constate que "Aurillac souffre un peu des mêmes maux que nous, eux aussi ont parfois du mal à trouver la limite entre ferrailler dur et rester disciplinés". "On sait être dangereux à forces égales, ce serait bien de voir ce dont on est capables en supériorité numérique", glisse-t-il dans un clin d'oeil...

LA REVANCHE

"Je n'ai jamais battu Aurillac depuis que je suis au VRDR, déplore Fortassin. Ils nous ont gâché la fête à Pompidou au printemps dernier et on est revenus avec énormément de frustration de nos deux derniers déplacements dans le Cantal. Oui, j'ai un peu actionné le sentiment de revanche qui doit nous animer." Avec cet aveu: "Je serais malade de partir dans cette mini-trêve en étant 15e." Allez messieurs! Battez-vous pour ne pas gâcher les congés de votre coach!

P. Laf.

FORTASSIN PRÊT à S'EXPLIQUER

Après ses critiques envers l'arbitrage en conférence de presse à l'issue de la courte défaite à Agen (23-26), Fabien Fortassin s'attend à être convoqué devant la commission de discipline: "Nous n'avons pas encore reçu de convocation mais elle devrait arriver. J'y répondrai bien sûr, j'expliquerai mes ressentiments, je m'excuserai et j'accepterai la sanction." Laquelle ne l'inquiète pas outre-mesure: "Sur le bord du terrain ou relégué en tribune, cela changera peu de choses a priori."

A l'abord de la dernière ligne droite, la Pro D2 reste particulièrement indécise. A la seule exception du FC Grenoble, qui caracole en tête, toutes les formations ont quelque chose à défendre ou aller chercher. Et, à partir du 8e, Nevers, chacune peut se retrouver concernée par la place de barragiste, en considérant que Nice est déjà condamné à la lanterne rouge.

"Le maintien passera par Pompidou", a proclamé Fabien Fortassin après la rageante défaite (23-26) à Agen. Avec cinq réceptions pour trois déplacements, il est vrai que le VRDR possède un petit avantage. Mais, pour le faire fructifier, il faudra, entre autres, y disposer de Provence (28 mars) et Grenoble (11 avril). Et, bien sûr et dès vendredi, d'Aurillac, concurrent direct du bas de classement.

Petit tour d'horizon avant ce - énième - choc décisif.

- Envoyer du jeu: 

C'est le credo de Fortassin depuis qu'il est en poste et on a bien vu à Agen, malgré la défaite, que les Damiers n'ont jamais été aussi dangereux que lorsqu'ils ont donné du mouvement au ballon. En témoignent les trois essais inscrits dont deux (ceux de Thomas Rozière et Matteo Rodor) figurent dans le Top 5 officiel des plus beaux de la 22e journée. Même si "gagner" 3 essais à 2 n'a rapporté qu'un point, c'est en persistant dans cette voie, qui sera favorisée par les pelouses moins grasses du printemps, que le VRDR pourra abattre ses meilleurs atouts. En dépit d'un pack beaucoup moins conquérant cette saison, les joueurs les plus en vue s'expriment derrière, orchestrés par Lucas Méret: Marrou, Pauvert, Guillomot, Mawalu, Rozière, Vargas et Moura, désormais rejoints par un bon Lane, sont autant d'armes dangereuses. 

- L'assurance Méret:

Lucas Méret domine, et de loin, le classement des buteurs de Pro D2. Avec 233 points au compteur, il a déjà dépassé son total de 2023-2024 (223). Lui avoir plus souvent fait confiance que l'an dernier est donc porteur mais cela ne doit pas se faire au détriment de l'offensive et il y a sans doute désormais, au sortir de l'hiver, un équilibre à retrouver. Mais je le répète: jamais l'équipe possédant le meilleur buteur de la saison n'a été reléguée! C'est quand même une sacrée garantie!

- L'indiscipline à corriger:

On le constate malheureusement presque chaque vendredi: le VRDR est énormément sanctionné par les arbitres. Les Damiers sont certes premiers au nombre de plaquages réussis - conséquence des dominations qu'ils subissent souvent - et retrouvent donc progressivement la défense de fer qui était leur marque de fabrique. Mais au prix de tant de fautes qu'ils sont les plus mauvais élèves de la classe Pro D2 au nombre de cartons jaunes et de pénalités concédées! Tant que ce problème récurrent ne sera pas réglé, le spectre du maintien planera sur les Drômois...

- Un mini-championnat du Sud-Est:

Pour reprendre l'expression de mon ami Jacques, le VRDR va disputer, ce printemps, un "mini-championnat du Sud-Est". Après Aurillac, les adversaires s'appelleront notamment Provence, Grenoble, Oyonnax et Nevers. On peut donc espérer que l'effet "arbitrage Sud-Ouest" (trop?) vertement dénoncé par Fabien Fortassin, ne s'exercera peut-être qu'à Brive et Mont-de-Marsan...

- Aurillac petite bête noire:

Le souci, c'est que le VRDR n'a jamais de match "facile". Le staff de l'équipe visiteuse envoie toujours l'équipe la plus compétitive dans l'espoir de rapporter quelque chose chez un mal classé qui a trop souvent perdu chez lui (4 fois) pour inspirer une grande crainte. Aurillac est certes très peu compétitif en déplacement: les Cantaliens sont derniers au classement "à l'extérieur" où ils ne se sont imposés que deux fois et prennent régulièrement des raclées (36 points encaissés par match en moyenne et un seul bonus défensif). Mais ils viennent évidemment pour "LE" choc à remporter à Pompidou et vont aligner ce qu'ils ont de mieux. Double rappel: Aurillac a battu 4 fois sur 6 le VRDR en Pro D2; et c'est Aurillac qui, dans les dernières minutes de la dernière journée, en 2018, s'est maintenu aux dépens de Bourg-en-Bresse qui totalisait pourtant 13 victoires et 60 points! 

Attention danger! Il faut faire clignoter tous les voyants!

P. Laf.

Les déclarations salées de Fabien Fortassin après la très courte défaite à Agen (23-26) font non seulement le buzz mais risquent de le conduire devant la commission de discipline. Le communiqué d'excuses conjointes avec le co-président Laurent Beaugiraud publié ensuite pourra avoir son effet. Mais il est probable que les propos du manager du VRDR ne resteront pas sans suite.

Pour savoir si ses critiques envers l'arbitre sont fondées, nous avons revisionné le match. Et je crains que les images ne servent pas la cause drômoise.

Elles concernent essentiellement le "money time", comme Fortassin l'a désigné.

- 1. Sur le regroupement qui suit la touche de la 79e, l'arbitre ne considère pas qu'il s'agit d'un "maul étouffé" et que le ballon est coffré (malgré le bel effort d'Adrien Roux pour s'en saisir et le contester). "Lâchez!" crie-t-il avant de rendre la main à Agen. "Il a les deux genoux au sol. J'annonce "Plaquage!" et votre blanc ne peut pas sortir", explique-t-il ensuite pour justifier sa décision. Comme pour une bonne partie des coups de sifflet, tout est affaire d'interprétation. La latitude laissée aux hommes en noir est très importante en la matière. Et bien sûr, quand Sella ou Benazzi mettent la pression, l'appréciation peut être influencée. Mais les fameux "100 ans d'histoire", les huit titres de Champion de France et le fait d'appartenir au Grand Sud-Ouest sont un élément incontournable avec lequel les clubs du Sud-Est doivent composer. Le Gersois Fortassin est en train de l'expérimenter à ses dépens.

- 2. Sur la dernière mêlée, à la sirène, le demi de mêlée agenais n'introduit pas "dans les pieds de sa troisième ligne" mais bien vers sa deuxième ligne et aucune image ne dit que le ballon n'est pas touché par le talonneur comme le règlement l'exige. Cette manière d'introduire est largement adoptée et tolérée désormais - ce qui induit, d'ailleurs, que très peu de mêlées peuvent être "volées" à l'adversaire, une belle poussée dominatrice conduisant en général, au mieux, à l'obtention d'une pénalité.

MARROU PLAQUé SANS BALLON

Les deux principaux griefs du boss drômois perdent ainsi de leur substance mais il n'est pas vain de se pencher sur d'autres actions litigieuses qui ont pu conditionner le résultat final. Et on y trouve du grain à moudre pour le VRDR...

- Juste avant les phases décriées par Fortassin, une mêlée est sifflée contre Owen Lane, coupable d'un avant au bout d'une action désordonnée. Les Damiers réclament un en-avant préalable sur une tentative d'interception de Billy Searle. L'arbitre leur explique alors que, "sur l'interception, le ballon part vers l'arrière", ce que la vidéo ne vient pas contredire. Mais M. Blasco aurait pu aussi considérer que cette "tentative d'interception" relevait plutôt de "l'en-avant volontaire" et donner une pénalité en faveur des visiteurs. Là encore, tout est sujet à interprétation. Les juges de ligne, qui pourraient avoir leur mot à dire en la circonstance (d'autant que l'arbitre central semble masqué par deux joueurs sur ce fait de jeu), ne se sont jamais manifestés au cours des 80 minutes...

- Le carton sur Louis Marrou (49e) est très discutable. Certes, son intervention sur Gayraud mérite peut-être le carton jaune dont il écope... L'arbitre explique: "C'est après l'action, c'est volontaire et on en est à la huitième pénalité." Oui, mais le jeu aurait dû être interrompu depuis quelques instants quand, juste auparavant, prolongeant au pied une passe trop basse de Matteo Rodor, le même Louis Marrou est victime d'un plaquage sans ballon (voir photo) de Garrigues, qui pourrait même relever de la cravate - il faudrait un ralenti et un autre angle pour en juger. Si la pénalité est alors sifflée, il y a une possibilité de marquer pour le VRDR, pas d'infériorité numérique et pas l'essai encaissé dans la foulée... Avec des si...

- Quant aux plaintes qu'expriment les supporters agenais sur les réseaux sociaux, on peut toutes les balayer: il n'y a AUCUN en-avant des Damiers sur leurs deux premiers essais et les trois plaquages hauts (dont un seul aurait été sanctionné selon eux...), ils ne sont pas assez nets pour échapper à la faculté d'en juger de l'arbitre...

Rien ne sert de se plaindre hélas! Le VRDR ne doit s'attendre à aucune mansuétude, aucun cadeau de la part du corps arbitral. C'est la dure loi du sport professionnel où le "petit" n'a jamais le préjugé favorable. Avec ou sans son manager sur le banc, reste surtout à se sortir les tripes vendredi pour dominer nettement Aurillac et ne pas avoir ainsi à récriminer contre l'homme au sifflet.

P. Laf.