SURMONTER DéCEMBRE
Record à battre: 6 points. Lors de ses trois précédentes saisons en Pro D2, le VRDR a souvent connu un coup de mou à l'occasion des trois rencontres jouées en décembre. En 2020, elles lui avaient tout de même permis de récolter 6 points. Depuis, il n'y en eut qu'un seul en 2021 et 5 l'an dernier. Avec cette particularité qu'à chaque fois les Damiers avaient eu à négocier deux réceptions pour un seul déplacement. La donne est inversée cet hiver avec deux voyages (Aurillac ce vendredi 19h30 puis Provence le 20) pour un seul rendez-vous à Pompidou (Mont-de-Marsan le 13).
UNE OCCASION à SAISIR
Si le VRDR venait à l'emporter à Aurillac, il dépasserait son adversaire du jour au classement. "Peut-être que cette perspective pourra générer la "bonne" peur qui transcende mes hommes, espère Fabien Fortassin. Celle qui leur avait permis de s'imposer à Nice, dans un match à haut risque pour nous, celle qui leur avait aussi permis d'accomplir leur match référence contre Brive." Cette peur-là qui a semblé faire défaut à Angoulême, la semaine passée: "Je n'ai pas senti les joueurs assez concentrés, assez concernés pour s'éviter toutes ces erreurs et leurs mauvais choix de la première demi-heure", reconnaît le coach. Son équipe persiste à être performante seulement quand elle est dos au mur cette saison. C'est son gros souci.
DEUX APPARITIONS
Gauthier Minguillon sera titulaire à l'aile à Aurillac, son ancien club. Ce sera sa première apparition sur une feuille de match cet automne. Fabien Fortassin: "Gauthier a eu un début de saison compliqué, confronté à une forte concurrence dans la ligne de trois quarts et à quelques petits pépins physiques. Là, après une parenthèse internationale (Minguillon vient de disputer deux rencontres avec l'Espagne), il revient avec plein d'enthousiasme et son comportement toujours irréprochable. Il nous apportera son dynamisme et son bon pied gauche dans un stade Jean Alric où il a ses repères." L'entraîneur commente aussi l'apparition de Brice Humbert: "Après une longue convalescence, Brice se rapproche enfin de son meilleur niveau et son engagement, sa volonté, sa faim de jouer nous seront précieux." A noter aussi que le jeune Nathan Huguen, titularisé en deuxième ligne, est "récompensé de son excellent travail à l'entraînement et de sa bonne entrée en jeu à Angoulême".
PAS DE RENFORTS ANNONCéS
Chaque club de Pro D2 peut embaucher deux nouveaux joueurs en cours d'exercice. Nice, la lanterne rouge, est en train de s'y résoudre mais ce ne sera pas le cas du VRDR cet hiver. Fabien Fortassin: "On a assez de monde, je laisse beaucoup de joueurs de côté à chaque journée, nous avons les armes nécessaires pour faire le boulot. C'est à moi de trouver la recette pour que les gars gagnent en constance et enchaînent les bonnes performances." Donc, à part "si on nous propose un extra-terrestre, si une opportunité fantastique se présente", l'effectif restera inchangé pour la suite de la compétition.
UNE éQUIPE DE COMBAT
Fabien Fortassin avoue sans se faire prier qu'il s'est trompé dans ses choix à Angoulême: "J'ai par exemple pensé que Joris Moura, à l'ouverture, apporterait plus de mouvement, plus de désordre sur un terrain synthétique que Lucas Méret et je me suis planté." Il reconnaît aussi que son équipe "ne possède pas une star, de grands joueurs comme Botica ou Tilsley à Angoulême, des garçons de niveau supérieur. Nos talents ne suffisent pas, nous devons y ajouter tous les ingrédients, tous les atouts pour être performants." Voilà pourquoi le staff a bâti, pour ce voyage toujours difficultueux dans le Cantal, sur une pelouse inégale et qui se dégrade souvent au fil des débats, "un XV de combat avec les joueurs les plus vaillants possibles." Anatole Pauvert, un centre à la solidité éprouvée, plante ainsi le décor: "Il faudra beaucoup travailler sans ballon, avoir un jeu au pied précis, s'appuyer sur une grosse défense et une bonne lutte aérienne. Ce sera sans doute un jeu d'occupation. On ne doit pas s'attendre à de grosses envolées."
DU CÔTé D'AURILLAC
Avec trop de touches perdues sur ses propres lancers - une faiblesse récurrente - et une conquête globalement à la peine, Aurillac a souffert vendredi dernier (6-23) à Biarritz. L'équipe dirigée par Roméo Gontineac déplorera l'absence de deux joueurs importants, le 3e ligne Lucas Oudard et le 2e ligne Mehdi Slamani. Mais le demi d'ouverture et buteur, Tedo Abzhandadze, est de nouveau opérationnel et intégrera le groupe des finisseurs. Et ceux qui oublient de se mettre immédiatement dans le match, à Jean-Alric, comme Grenoblois (en septembre) et Neversois (en novembre), repartent avec plus de 40 points dans la musette. Le VRDR est averti!
P. Laf.
La composition du VRDR: Aléo, Marco-Pena, Milasinovich - McCauley, Huguen - Roux (cap.), Vachon, Réal - Lhusero (m), Méret (o) - Mawalu, Marrou, Pauvert, Minguillon - Moura. Remplaçants: Humbert, Royer, Vial, Massot, Bholi, Spanderashvili, Menzel, Neiceru.
BLACK FRIDAY
C'est un vendredi noir que le VRDR a vécu à Angoulême. Quand, à 0-21, en pleine débandade, Fabien Fortassin a tenté le coup de poker de faire entrer d'un coup, à la demi-heure de jeu, ses huit remplaçants, du jamais-vu, on a eu l'illusion d'une petite lueur au bout de ce calvaire... Mais les statistiques avaient déjà rendu leur verdict: dès que les Drômois encaissent plus de 20 points cette saison, ils perdent. 14-24 en l'occurrence.
Quand les titulaires fantomatiques doivent se muer en finisseurs du boulot, puisque tous ou presque sont revenus peu a peu sur la pelouse synthétique charentaise, ça coince. Deux essais de part et d'autre de la pause n'auront donc pas suffi à faire rebondir des Damiers beaucoup trop brouillons et maladroits pour espérer ne serait-ce qu'un point de bonus défensif.
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Les choix du coach étaient donc audacieux mais sa volonté affichée de promouvoir mouvement et création s'est heurtée aux limites de son effectif, un poil léger et tendre en la circonstance. On a beau dominer en touche, ne pas être finalement plus pénalisé que son hôte, quand la finition n'est pas à la hauteur, quand l'envie de mettre du désordre se transforme en hourrah rugby voire en bouillie à certains moments, quand les en avants viennent gâcher les plus louables intentions, il n'y a pas de salut. Owen Lane semblait porter des moufles, Thomas Rozière, s'il est sans doute plus entreprenant, est nettement moins sûr, sur les ballons chauds, qu'un George Worth, Cyril Deligny et Vincent Vial paient l'enchaînement des matches... Nous citons des noms non pour les stigmatiser - on pourrait facilement en allonger la liste hélas! - mais pour montrer que le banc n'est pas aussi costaud qu'on l'espérait en début de saison avec ce recrutement ciblé qui, aujourd'hui, paraît un peu bancal et insuffisant.
Certes Nice a fini par craquer à Aix, certes Oyonnax et Nevers s'engluent également, certes il y aura du sang neuf et du costaud pour aller défier Aurillac (Marrou, Bholi, Méret, Neiceru, les Géorgiens (?)...). Il faut donc compter pour l'instant sur les autres et les absents parce qu'il est impossible de se sentir solides. Avec un seul match abouti (contre Brive) après 12 journées, toujours en quête d'un leader dans le groupe lorsque le vent tourne, les bases sont friables. Et l'inquiétude plane au coin du terrain, ombre menaçante voire déprimante.
"Ils ont été meilleurs que nous, on n'arrive plus à retrouver nos mouvements offensifs, et défensivement on concède trop vite des essais. C'est trop facile de nous battre. C'est la qualité de notre jeu qui est défaillante, pas l'investissement et la détermination qui restent bons. On est dans le brouillon. Il faut réfléchir à changer la méthode. On bosse bien à l'entraînement mais ça ne paie pas en match. La saison dernière, notre façon de travailler avait bien marché, je pense qu'on demande un peu trop aux joueurs, il faut redescendre d'un cran, remobiliser les gars, se dire qu'on a un maintien à jouer, à nous d'évoluer dans notre manière de se préparer et voir aussi pour le jeu. Revenir en arrière, je pense qu'on est allé un peu trop vite."
Précision: les propos ci-dessus ne sont pas ceux de Fabien Fortassin après la défaite à Angoulême... C'était Xavier Péméja, le manager de Nevers, après un nouveau revers à domicile devant Dax (24-31) qui s'exprimait ainsi. Péméja, 64 ans, entraîneur à tous les niveaux professionnels depuis 1992. Et Fortassin, loin d'avoir la même expérience et loin d'être bête, et qui se trouve dans la même fâcheuse posture que son aîné, n'hésitera sans doute pas à les entendre et en faire son miel.
Lui qui a exprimé sa colère auprès de nos confrères de Bleu Drôme Ardèche et du Dauphiné Libéré: "On n'a rien fait de ce qu'on avait prévu. Au cours des vingt-cinq premières minutes, on n'a rien respecté. Si j'avais pu, j'aurais sans doute changé les quinze joueurs." Et il tentait de se rassurer avec le moment de "révolte" alors constaté.
L'heure est grave, de nouveau, et toute initiative qui permettra une remise en ordre et à flot sera bienvenue.
P. Laf.
S'OFFRIR UN BEL EXTéRIEUR
Au point où on en est rendus, avec le VRDR, il faut regarder derrière. Nice a trois unités de retard au classement et le plus important est de leur laisser autant que possible la lanterne rouge. Et même si "le salut passera par le jeu", selon le mantra de Fabien Fortassin et des siens, le salut passera aussi et surtout par les résultats. Quitte à "gagner moche" comme contre Oyonnax (18-16).
Pour le déplacement à Angoulême (ce vendredi à 19h30), les dirigeants et le staff ont décidé de mettre les petits plats dans la porcelaine avec escale à Limoges ce jeudi. Histoire d'être dans les meilleures conditions pour tenter un coup dans les Charentes.
La semaine de vacances a fait du bien à toute la Pro D2, au sortir d'un bloc de six matches, mais spécialement aux Drômois dont l'infirmerie est quasiment vide, avec le seul Charles Bouldoire (opération du poignet) encore indisponible.
Malgré un large choix dans son effectif, le manager continuera à se passer des services de ses recrues géorgiennes et le pack sera, à l'exception de l'excellent Vincent Vial, entièrement composé de joueurs déjà au club la saison dernière. Avec, sur le banc des remplaçants, le jeune Nathan Huguen en lieu et place de l'expérimenté Darren O'Shea. On se passera donc de sang neuf pour assurer la conquête qui, il est vrai, n'a jamais été un gros souci depuis le retour du VRDR à ce niveau.
C'est derrière qu'on assistera aux plus grands changements avec le retour de Joris Moura à l'ouverture et l'absence de Lucas Méret qui avait, jusqu'à présent, figuré sur toutes les feuilles de match cette saison (neuf fois titulaire, deux fois finisseur). Thomas Rozière sera donc titularisé à l'arrière - son poste de prédilection - tandis que la ligne de trois-quarts se passera exceptionnellement de Louis Marrou. Owen Lane sera de retour à l'aile après quatre matches "off" et Mattéo Rodor titularisé à la mêlée. A noter également la première apparition
d'Esteban Tercq cette saison. Une formation bâtie pour manifestement prendre les choses en main et multiplier les lancements de jeu en profitant des conditions météo annoncées idéales (beau temps, pas de vent et 12°C au coup d'envoi).
En face on déplore beaucoup d'absents, si bien que le coach Alexandre Ruiz a décidé de déjà titulariser l'excellent arrière irlandais Peter Lydon pourtant arrivé au club il y a tout juste une semaine. Ce serait vraiment parfait de faire un nouveau coup à l'extérieur pour les Damiers - après celui réussi à Nice (24-19) le 25 octobre. Pour enchaîner sereinement avec un second déplacement consécutif chez un adversaire du même calibre, Aurillac, dans une semaine. Le 20 décembre à Aix-en-Provence, la moitié de la saison sera déjà écoulée. L'objectif étant de passer les Fêtes hors des places de potentiels relégables. Chiche!
P. Laf.
La composition du VRDR: Pontanier, Deligny, Vial - McCauley, Goumat - Bruchet (cap.), Girlando, Réal - Rodor (m), Moura (o) - Vargas, Guillomot, Pauvert, Lane - Rozière. Rempl.: Marco-Pena, Royer, Huguen, Laville, Lhusero, Tercq, Roux, Goze.
LES BEAUX DESSEINS D'ANGOULÊME
Profitons de cette mini-trêve pour examiner quel genre d'adversaire est Soyaux-Angoulême, qui attend le VRDR ce prochain vendredi 29 novembre (19h30).
- UNE VIEILLE CONNAISSANCE
Soyaux-Angoulême a souvent croisé la route des Damiers depuis 2019, en Nationale comme en Pro D2, pour un bilan comptable nettement favorable aux Charentais: 7 victoires contre 2 défaites seulement (et un nul). Ce n'est pas encore une bête noire mais un sacré caillou sous les crampons des Drômois.
- UN BON DéBUT DE SAISON
Installé à la 7e place du championnat après onze journées (26 points), le SA XV (comme on l'appelle depuis la fusion entre le Rugby Club de Soyaux et le Sporting Club d'Angoulême en 2010) réalise son meilleur début d'exercice en Pro D2 - si l'on excepte celui de la saison 2020, interrompue par la pandémie de COVID.
- UN DéFICIT à DOMICILE
L'équipe charentaise a construit son classement surtout à l'extérieur, où elle affiche le meilleur total de la Pro D2 (15 points) avec Béziers. Mais elle est beaucoup moins performante dans son antre du stade Chanzy, où elle a déjà concédé deux défaites et un nul. Mais attention, cela va mieux! Ses deux victoires à domicile ont été obtenues lors de ses deux dernières réceptions, aux dépens de Biarritz (33-22) puis Agen (30-29)...
- UNE STAR DANS LE SQUAD
En recrutant une star du rugby anglais, l'ailier Jonny May, 78 sélections avec le XV de la Rose, Soyaux-Angoulême a frappé fort l'été dernier sur le marché des transferts. Avec, toujours à la baguette, son ouvreur néo-zélandais Ben Botica et, récemment, l'arrivée de l'arrière irlandais Peter Lydon, l'équipe est bien armée pour envoyer du jeu.
- UN MANAGER ATYPIQUE
"Envoyer du jeu", c'est le dessein avoué d'Alexandre Ruiz, le manager angoumoisin. Cet ancien arbitre international de haut niveau s'est découvert une vocation d'entraîneur qu'il a commencé à accomplir à Cognac puis à Montpellier, où il devint, en 2021, l'un des adjoints de Philippe Saint-André, avant de prendre les rênes du SA XV en 2023. Ses joueurs répondent plutôt bien à cette ambition pour l'instant avec 28 essais inscrits (6e attaque).
S'il y a un coup à faire à Angoulême, il faudra donc bien le préparer. Le staff du VRDR semble en tous cas vouloir s'en donner les moyens en se déplaçant dès l'avant-veille du match.
P. Laf.
PETIT POINT D'éTAPE
Puisque le VRDR nous a redonné goût à la Pro D2, en réalisant "+ 1 au classement britannique" (Fortassin) sur ce deuxième bloc et en se remettant - laborieusement - dans le bon sens, cette courte trêve attise l'impatience.
Pour la combler, je vais vous proposer quelques menus enseignements qu'on peut tirer, à propos de ce championnat et des Damiers, alors que le deuxième tiers de la compétition est déjà bien entamé.
POURQUOI CETTE POSITION DE BARRAGISTE?
La question fleurit un peu partout. Pourquoi le VRDR est classé 15e et barragiste alors qu'il possède le même nombre de points (19) et un meilleur "point average" (-17) que Nevers (-81) et Oyonnax (-18) ? Tout simplement parce qu'en cas d'égalité à trois au classement, le premier critère pour départager les équipes est le nombre de "points terrain" qu'elles ont inscrits dans leurs confrontations directes: à cette aune, c'est Nevers (6 points) qui devance donc Oyonnax (5) et Valence-Romans (4). Mais tout cela aura évolué en mai!
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UNE OSSATURE SE DéGAGE
Aléo, Deligny (ou Marco-Pena), Vial - McCauley, Goumat - Bruchet, Vachon, Girlando - Lhusero (m), Méret (o) - Mawalu, Marrou, Pauvert, Vargas - Moura. Remplaçants: Pontanier, Marco-Pena (ou Deligny), Goze, O'Shea, Bholi, Roux, Rodor, Worth. Ce ne serait pas une équipe type?
C'est, en tous cas, l'ossature qui se dégage si l'on s'appuie sur les chiffres. Sont ainsi alignés ceux qui, depuis le début de saison, ont la meilleur moyenne de points remportés par match disputé. Une sorte de meilleur rapport qualité-prix... Cela s'étage de 2,67 points de moyenne quand Girlando joue à 1,57 points pour les apparitions de Goze. Même si le rugby est un sport éminemment collectif, cet étalonnage individuel donne une bonne idée du "rendement" de chacun. A noter que n'apparaissent que ceux qui ont joué au moins cinq matches (à l'exception de Mawalu, 4 seulement, mais qui semble s'installer à l'aile gauche). Que la moyenne de Worth (2 points mais 5 matches joués seulement) est supérieure à celle de Moura (1,80 mais 10 feuilles de match et, surtout, des progrès constants). Qu'on a une frustration, celle de ne pas voir Adrien Roux dans les 23, mais c'est en troisième ligne que la concurrence est la plus aiguë. Et que seules deux recrues figurent dans ce quinze de départ (Vial et Marrou), total qui passe à quatre en incluant les remplaçants (O'Shea et Rodor).
UNE DéFENSE QUI S'AMéLIORE
Pour la première fois à la 8e journée (19), puis ensuite aux 9e (19) et 11e (16), le VRDR a encaissé moins de 20 points. Trois fois seulement mais pour trois victoires! La défense est donc en nette amélioration depuis la seconde quinzaine d'octobre et elle n'est plus la plus perméable du championnat: elle laisse ce bonnet d'âne - comme celui du classement d'ailleurs - à Nice qui reste sur quatre défaites consécutives et glisse sur une pente inquiétante. Nice dont le bloc à venir semble bien périlleux: Provence et Biarritz à l'extérieur, Nevers et Grenoble à domicile. Tout autant que celui des Damiers qui se déplaceront trois fois (Angoulême, Aurillac et Provence), pour une seule réception (Mont-de-Marsan).
êTRE MAÎTRE CHEZ SOI
La 11e journée, celle de vendredi dernier, avec 3 victoires à l'extérieur, a fait exception à une règle qui commence à prendre corps: les équipes restent de plus en plus souvent maîtresses à domicile. Les records de 4 victoires en déplacement datent des deux premières journées, et cette prime à l'exportation a tendance à diminuer: une seule défaite à domicile à la 10e journée et aucune aux 6e et 9e. Signe qu'après les tâtonnements de début de saison, les formations trouvent leurs marques et se mettent en place. Et que régner chez soi va encore être le secret du maintien. A ce petit jeu, après 6 matches chez soi, le VRDR (14 points) devance très nettement Nice (6 points seulement), les Azuréens ayant souvent surpris loin de leurs bases.
Le seul regret qu'on a après 11 journées: ne pas pouvoir rêver plus haut qu'à éviter les deux dernières places. Mais sans doute faut-il en passer par là pour tirer des leçons et se forger un avenir.
P. Laf.
UN BUS POUR AIX
Rappel: le 16e Damier organise une déplacement de supporters à Aix-en-Provence pour le match qu'y disputera le VRDR le vendredi 20 décembre. Inscriptions au 06 44 19 80 67 ou par mail à le16iemedamier@gmail.com
LE DAMIER LEUR VA SI BIEN
Jamais le championnat de Pro D2 n'a été aussi serré que cette année. Entre le leader Grenoble (36 points) et le dernier NIce (16 points), l'écart est le plus réduit, après onze journées, depuis la création de la compétition. Le précédent "record" en la matière date de 2017 quand Colomiers, leader le 18 novembre avec 22 points d'avance sur le fond de la classe, n'avait même pas pu, en mai, accrocher la qualification.
Fabien Fortassin en a l'intuition qui, après la victoire arrachée face à Oyonnax (18-16), prédisait que "le vainqueur de la saison régulière aura sans doute, au printemps prochain, le plus faible total jamais enregistré". Et il est de plus en plus flagrant que tout le monde peut battre tout le monde dans cette Pro D2 où la course à l'armement resserre les niveaux.
Le VRDR, qui se bat avec les moyens du bord, c'est à dire en ayant très peu recours à ses recrues dans l'ensemble décevantes jusqu'alors, a donc fini par s'offrir le scalp d'un des favoris, ex-pensionnaire récurrent du Top 14. Au bout d'un match une nouvelle fois non maîtrisé, où l'éclat et les éclairs de quelques percées flamboyantes en première période ont progressivement laissé place ensuite au brouillon d'un rugby de gagne-terrain qui aura mis l'équipe trop souvent sur le reculoir. Blanc lumineux puis trous noirs: le Damier leur va si bien.
Ajoutons à ce contraste les faiblesses récurrentes - et étonnantes - des visiteurs, particulièrement maladroits et dominés en touche (les retours de McCauley et Bruchet ont fait un bien fou!), vous aurez tous les ingrédients d'un débat cafouilleux, également pénalisé par un arbitrage chaotique. L'écran géant de Pompidou est de plus en plus scruté...
Bière à la main, signe qu'il s'accorde enfin un moment de détente après s'être arraché les cheveux et avant, "à froid", de décortiquer tous les manques affichés par les siens, Fabien Fortassin s'est contenté de "gagner moche" en une période où, l'avoue-t-il, "ce sont surtout les points rapportés et le classement qui comptent". En trois victoires sur un bloc de six rencontres, trois victoires aux manières très différentes (à l'extérieur, une rareté, à Nice; au bout d'une prestation magistrale devant Brive; et en tremblant jusqu'à l'ultime seconde ce vendredi), les Drômois ont enfin laissé le bonnet d'âne -provisoire - à Nice. Sans se soustraire à la menace, ils ont tout de même acquis le droit, au courage, à l'abnégation, de s'offrir une courte trêve un poil plus souriante. A moins d'une défaite de la lanterne rouge certes, mais à une victoire de la neuvième place... Tout est possible vous dit-on!
Quand, finalement, toutes les équipes, si elles n'ont ni le même budget ni les mêmes ambitions, jouent peu ou prou dans la même cour, la vérité d'une journée est régulièrement contredite à la suivante. A cette aune, il convient de se reconcentrer d'abord sur son propre potentiel et ses propres performances. Les dents de scie seront donc manifestement et jusqu'au printemps prochain le lot des Damiers et de leurs supporters, dont on peut se réjouir qu'ils demeurent fidèles en nombre et en soutien, malgré aléas et fréquentes déceptions. Il faut accueillir comme un signe positif, par exemple, l'issue favorable de cette rencontre que personne ne méritait de gagner: la pièce, pour une fois, est retombée (ou, plutôt, est restée...) du bon côté. C'est une éclaircie, le combat reste donc parfaitement jouable.
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Avec le talonneur Cyril Deligny auteur d'un doublé et meilleur marqueur d'essais (4), avec un Lucas Méret toujours, et de loin, meilleur buteur de Pro D2, le VRDR se satisfait du viatique qu'il trace péniblement et des petites marches qu'il finit par gravir, dans la douleur et l'inquiétude. Il essaiera de trouver une voie au fil d'un prochain bloc de trois matches sur quatre à l'extérieur, avec ces premières gelées qui ne vont pas favoriser sa volonté de produire du jeu. Il est évident que le parcours à venir, sans réel leadership dans le groupe, en croisant les doigts pour que les joueurs signés cet été se hissent au niveau attendu, risque d'être cahoteux jusqu'au bout. Mais l'espoir est bien vivant que, tout de même, l'épilogue en sera heureux.
P. Laf.
COMME CONTRE BRIVE?
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Mathieu Guillomot et Fabien Fortassin l'ont rappelé: Oyonnax, qui débarque ce vendredi soir à Pompidou (19h30) ressemble à Brive, qui y a pris une raclée (42-19) il y a deux semaines: une équipe très solide et assez lourde contre laquelle la solution viendra sans doute de la capacité à faire vivre le ballon, le déplacer et envoyer du jeu.
C'était la marque de fabrique du VRDR la saison écoulée, cette façon de mettre du volume et de susciter l'enthousiasme du public, et ceux qui seront alignés sauront s'en souvenir: seulement trois des inscrits sur la feuille de match en effet (Vincent Vial, Louis Marrou et le remplaçant Mattéo Rodor) sont en effet des recrues. Encore moins que contre Brive (5). Espérons que cet appel massif aux guerriers de l'an dernier sera salutaire.
P. Laf.
LA COTE D'ALERTE
Ce n'est ni infâmant ni même trop ennuyeux, dans un tableau de marche, de perdre à Nevers. Le souci, avec cette défaite au Pré Fleuri vendredi dernier (17-27), c'est qu'elle intervient à l'issue d'un match raté, où les consignes n'ont pas été respectées, face à un adversaire prenable et qu'elle renvoie le VRDR vers ses doutes et la lanterne rouge. Alors qu'un tiers de la saison est déjà écoulé.
Ne pouvant être à la conférence de presse de ce jeudi matin à Pompidou, j'ai choisi de me pencher sur l'histoire et les statistiques, qui en disent parfois plus long que les discours et révèlent l'ampleur des manques et des dangers.
Le classement d'abord. Depuis l'apparition du système de bonus en Pro D2 (2004-2005), le dernier après 10 rencontres n'a échappé qu'UNE SEULE FOIS à une place de relégable en fin de saison: Carcassonne en 2018, qui avait fini par accrocher la 14e place et se sauver in extremis. Cependant, Bourg-en-Bresse (en 2011), Auch (2014) et Dax (2015) ont terminé avant-derniers, une place synonyme de barrage et donc d'une éventuelle issue de secours désormais... Mais TOUS LES AUTRES n'ont pu éviter la dernière place. Très inquiétant. Avec cependant cette lueur d'espoir: jamais le dernier de la classe n'avait totalisé 15 points à ce stade, comme le VRDR aujourd'hui, le moins mauvais ayant été jusqu'alors Auch (14 points), en 2014. On se raccroche au moindre signe positif maintenant, en sachant également que les statistiques n'ont pas force de loi et ne demandent qu'à être démenties.
L'utilisation des recrues ensuite. Le sentiment que les nouveaux joueurs n'apportent pas tous ce pour quoi ils ont été embauchés commence à poindre. Il se vérifie au pointage de leurs apparitions et performances.
Il y a certes des satisfactions, au premier rang d'entre elles Louis Marrou, venu offrir son expérience, sa combativité et ses qualités d'exemple avec 8 apparitions, 560 minutes de temps de jeu (qui en font le Damier le plus souvent présent sur le terrain), 3 essais et un nombre incalculable d'actions défensives ou offensives efficaces, l'ancien centre de Provence est un vrai plus. Thomas Rozière, l'ancien Clermontois, et ses sept apparitions émargent également au rayon des satisfactions auquel accèdent progressivement Vincent Vial, cinq apparitions consécutives positives depuis qu'il est remis de ses soucis au pied, et Mattéo Rodor, qui joue de plus en plus souvent.
Le bilan est plus mitigé pour Darren O'Shea, certes 7 fois couché sur la feuille de match mais pour un temps de jeu plutôt faible (209 minutes) et des performances pour l'instant en dedans.
La déception vient d'Owen Lane et des deux Géorgiens. L'ailier international gallois, cinq apparitions seulement, certes sevré de ballons, n'a encore marqué aucun essai. Ilia Spanderashvili n'a joué que quatre fois, sa puissance n'a pas encore marqué les esprits et il n'a guère gratté de ballons (2), alors que c'est l'une de ses principales qualités annoncées. Quant à Otar Giorgadze, l'ancien Montalbanais, il n'est apparu que quatre fois également et son temps de jeu famélique (48 minutes) interroge et empêche toute appréciation étayée.
Ce qui est sûr, c'est que les renforts, et notamment devant, ne sont pas tous à la hauteur alors qu'au tiers de la compétition, la théorie de la période d'adaptation ne tient plus... Et qu'il y a urgence.
Voilà ce que nous pouvions sortir des archives avant un choc de nouveau capital (ce vendredi 19h30), contre un Oyonnax pas au mieux. Mais qui, tout récent pensionnaire de Top 14, demeure un très gros morceau. Face auquel Fabien Fortassin, si l'on s'en réfère à la liste des joueurs aux soins, devra composer son pack sans O'Shea (cheville), Giorgadze (doigt) et Milasinovich (mollet). Les Damiers auront besoin de beaucoup d'énergie et de soutien pour ne pas tomber dans la sinistrose...
P. Laf.
LA RECHUTE
Patatras! Alors qu'on le croyait en voie de guérison, le VRDR est retombé à Nevers dans tous ses travers. Et je ne vais pas attendre les propos de Fabien Fortassin pour réécrire ce que nous avons déjà constaté et qu'il a déjà eu trop souvent l'occasion de dire en début de saison.
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Pourtant, les voyants s'étaient mis au vert avec ce magnifique essai Mawalu-Rodor-Mawalu à la demi-heure et un score à la mi-temps (14-14) qui autorisait tous les espoirs: la défense tenait très bon malgré un carton jaune et le XV local, souvent perdu et sans ressources, égaré dans des choix malheureux, déjouait largement.
Le scénario était donc conforme aux attentes du coach drômois qui espérait qu'en les accrochant au score, ses hommes finiraient par faire douter les Neversois pour profiter de leur fébrilité. Mais, une fois de plus, dans une fin de match décousue, aux allures de "hourrah rugby", la pièce est retombée du mauvais côté. Et les Damiers ont mis "tous les ingrédients" pour tendre la perche du succès à leurs hôtes...
Que de fautes de main! Cinq en avants comptabilisés sur des actions qui auraient pu, qui auraient dû être profitables! Que d'approximations en touche! Quand McCauley et Bruchet sont absents ensemble, ce n'est plus la même conquête aérienne! Que d'indiscipline: 13 pénalités et plusieurs pénaltouches ainsi allègrement transformées en ballons portés victorieux pour les Nivernais.... Que de réceptions d'envoi mal maîtrisées, gâchées, transformées en balles dans le pied! Et que dire de l'entrée d'Adam Vargas, sanctionné sur un renvoi de sa propre équipe, puis menacé verbalement par l'arbitre avant d'écoper d'un nouveau carton jaune malgré cet avertissement sans frais. Très talentueux mais trop incorrigible!
Les vingt dernières minutes, comme aux mauvais temps de septembre et de début octobre, ont encore tourné vinaigre. Nevers s'est goinfré d'un bonus offensif (27-17) quasi miraculeux.
L'ouvrage est à remettre sur le métier. C'est de nouveau avec le fardeau de la lanterne rouge et la pression qui l'accompagne que le VRDR va devoir batailler contre un Oyonnax en souffrance. C'est pitié, il y avait la place, au Pré Fleuri, pour s'offrir un bon bol d'air frais. Quel dommage de repartir de zéro alors tout laissait présager que l'horizon pouvait enfin se dégager.
P. Laf.
EXPORTER LA CONFIANCE
L'an dernier, le voyage à Nevers, gros calibre de Pro D2, s'était soldé par une lourde défaite (5-35) pour le VRDR, qui présentait une équipe remaniée.
L'affaire se présente très différemment ce vendredi (19h30) puisque les Neversois, qui ont raté leur début de saison, ont récupéré la lanterne rouge abandonnée par les Damiers à la faveur de leur probante victoire sur Brive (42-19). Et, surtout, ce Nevers en proie au doute n'est manifestement pas parvenu à remplacer efficacement les nombreux départs enregistrés à l'intersaison: parmi ceux qui avaient contribué au net succès sur l'équipe drômoise il y a un plus d'un an, Christian Ambadiang, Kylian Jaminet, Elia Elia, Christiaan Erasmus, Christiaan Van der Merwe ou encore Tanguy Ménoret ont quitté l'effectif. Et le manager Xavier Péméja s'arrache les cheveux...
L'euphorie du redressement aidant, on aurait donc tendance à rêver que le VRDR est capable d'aller chercher, au joliment nommé stade du Pré Fleuri, sa troisième victoire d'affilée, ce qui serait une première dans la jeune histoire du club à ce niveau. Certaines données plaident en faveur de ce scénario. Une autre incite à la prudence.
POUR
- Un moral au beau fixe: "Nous tenons notre match référence, se réjouit Thomas Rozière, et nous sommes déterminés à ne pas rester sur nos acquis, à évoluer dans la continuité de ce standard de jeu, à continuer à progresser de match en match. La confiance nous incite à tenter des choses et c'est un vrai plus."
- Une météo favorable: "Cet été indien est un avantage pour déployer notre jeu, sourit Fabien Fortassin. Nous avons une équipe faite pour jouer, courir, se faire des passes, provoquer du désordre et le beau temps favorise nos desseins. Reste à garder la grinta et la détermination affichées devant Brive."
- Le contexte nivernais: "On vient de connaître ce que connaissent à leur tour les gens de Nevers: le fond du classement, la pression qui en résulte, le doute qui pointe, explique Fortassin. A nous de rester dans le match, de ne pas prendre de retard au score pour qu'à la fin on puisse profiter de leur éventuelle fébrilité."
- La dynamique: "Nous avons décidé de mettre au frais quelques joueurs qui ont beaucoup donné et avaient besoin de souffler, comme Ryan McCauley, Axel Bruchet, Louis Marrou ou Thomas Lhusero, précise Fortassin. Les changements sont cependant limités pour à la fois créer l'émulation, apporter du sang frais et garder l'élan de la semaine dernière."
- Le capitanat: le confier au jeune (22 ans) Adrien Roux, pur produit local, en l'absence d'Axel Bruchet, Eloi Massot ou Ryan Mc Cauley, est un joli signal: "Adrien est un garçon qui incarne parfaitement les valeurs d'exemplarité, sur le terrain et en dehors, que nous voulons promouvoir, explique Fortassin. Il est sérieux, très professionnel, c'est un leader dans l'âme malgré son jeune âge." Les espoirs du VRDR apprécieront et s'en inspireront.
CONTRE
- La journée de repos supplémentaire, accordée dimanche dernier aux joueurs comme une récompense à leur belle performance devant Brive, a-t-elle contrarié leur élan? "Je ne vais pas dire que la séance de lundi fut la meilleure de la saison, a constaté Fortassin, un poil chagriné. Les gars étaient encore un peu trop dans l'euphorie. Mais, depuis mardi, on a rectifié le tir, ce sont de grands garçons et ils répondront présent."
Acceptons-en l'augure. Un succès à Nevers, bâti sur cette confiance ressuscitée à Pompidou, ouvrirait des perspectives très réjouissantes pour une formation - trop - longtemps en manque de réussite.
P. Laf.
La compo du VRDR: Aléo, Marco-Pena, Vial - O'Shea, Maamry - Roux (cap.), Girlando, Réal - Rodor (m), Méret (o) - Rozière, Neiceru, Pauvert, Mawalu - Moura. Rempl.: Deligny, Pontanier, Milasinovich, Goumat, Massot, Giorgadze, Menzel, Vargas.
Les blessés: Matthieu Vachon (tendon d'Achille douloureux), Thembelani Bholi et Kevin Goze (cuisse) et Julien Royer (fin de convalescence) ne sont pas dans le groupe mais devraient être opérationnels pour le prochain bloc, tout comme Brice Humbert, qui a repris un entraînement normal.