Le verre - presque - à moitié plein...
A la demande générale de quelques suiveurs, je me lance à nouveau dans les stats!
Fabien Fortassin indique régulièrement ne pas trop s'en préoccuper mais les évoque cependant de plus en plus souvent. Au fur et à mesure que les résultats négatifs plombent le classement des siens. Et on le comprend, elles sont plutôt instructives. et le passé donne parfois de précieuses indications sur l'avenir.
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En cette veille de 7e journée de Pro D2, elles nous disent que le VRDR a 42,1% de chances d'échapper à la relégation. En effet, 8 des 19 équipes occupant la dernière place du classement à l'issue de la 6e rencontre (depuis l'introduction des bonus) ont fini par s'en sortir (1). Nous allons donc espérer en ce verre - presque - à moitié plein...
Mais attention, six sur huit ont remporté leur 7e match! Seules Carcassonne (en 2017-2018) et Dax (en 2012-2013) ont réussi à se maintenir malgré une nouvelle défaite à ce stade... On se convaincra donc que la victoire, pour le VRDR, devient impérative ce vendredi (19h30 à Pompidou) devant Montauban. Sinon, le "taux de sauvetage" tomberait à 10,5%! (2)
Les Damiers se retrouvent donc encore lanterne rouge (après l'avoir été à la 4e journée), position qu'ils n'ont jamais occupée dans ce championnat sauf en 2019-2020, année de son annulation pour cause de pandémie. Même lors de la saison de la relégation, en 2021, ils avaient toujours laissé un autre club derrière eux au classement. Et ils lanternent vraiment dans le rouge désormais, trois points derrière le peloton, après une énième fin de match calamiteuse à Grenoble, passés en quelques minutes de l'espoir d'un 22-23 à la déroute d'un 22-44...
Les précédents n'augurent jamais systématiquement des lendemains. Mais les avoir en tête, pour se mettre la bonne pression qui pousse à réagir tant qu'il est encore temps, n'est pas superflu. Et pour aussi renforcer la mobilisation des supporters qui, espérons-le, ne vont pas baisser dans l'engouement au moment où leurs Damiers ont besoin de tout le soutien possible...
P. Laf.
(1) Provence (en 2005) et Béziers (en 2012) ont été repêchés en raison de la relégation administrative d'un autre club.
(2) Taux à pondérer du fait que, depuis mai dernier, le 15e a droit à un barrage de maintien contre le finaliste de Nationale. Mais mieux vaut ne pas passer par cette extrémité...
La migraine
« Le score fait mal à la tête ». Fabien Fortassin et ses joueurs étaient groggy en sortant de la pelouse du stade des Alpes. Une défaite 44-22 laisse des traces. Et est d’autant plus douloureuse qu’elle fait suite à un match dominé jusqu’à l’heure de jeu. Avant une fin de rencontre totalement vendangée.
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Le constat est simple et partagé par tous les acteurs du VRDR : une grande faiblesse dans les zones de marque, offensive comme défensive, des sorties de camp trop souvent ratées, de mauvaises réceptions de coups d’envoi, des lancements de jeu approximatifs, un état d’esprit défaillant quand il s’agit de défendre sa ligne. Ce que le manager général traduit par des mots forts : « Nos efforts sont trop peu souvent récompensés par des essais et, quand on en inscrit, on prend des points juste derrière. On n’a pas la volonté de tout arracher quand on est à deux mètres de l’en-but adverse et on ne sent pas la générosité suffisante quand il s’agit de préserver le nôtre. On est trop imprécis, on ne finit pas les coups alors qu’on était exactement dans le scénario qu’on souhaitait. » Oui, parce que les réflexions des Grenoblois confortaient l’analyse : ils étaient heureux de ce bonus offensif après avoir douté pendant plus d’une heure.
Fortassin met donc en cause « l’état d’esprit » de ses hommes qui est actuellement manifestement très éloigné de celui qui leur avait permis de renverser les montagnes la saison dernière. Et constate que « la peur de faire des erreurs s’installe, ça devient psychologique, on finit par se faire des passes pour se faire des passes, on empile les rucks pour faire des rucks ». Une forme d’impuissance escorte régulièrement les performances des Damiers désormais bon derniers de la classe.
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L’ennui, après cette déculottée trop sévère mais pas imméritée, c’est que les solutions n’apparaissent pas au bout du tunnel alors que la position comptable devient critique. Les uns et les autres évoquent l’ouvrage à remettre sur le métier, gommer les imperfections qui font la différence au final, une thérapie basée sur des échanges à l’intérieur du groupe ou la nomination de leaders dans chaque secteur de jeu, qui devront trouver les mots et montrer l’exemple… « On a senti qu’il y avait la place pour faire quelque chose… » regrettait Louis Marrou. Regrets éternels…
Il y a manifestement un problème de fin de match même si Fortassin ne croit pas à un manque de fraîcheur physique… Un trop faible apport du banc alors, quand on mesure combien les « impact players » ont boosté les Isérois ? Comment expliquer cette volonté collective qui s’effrite et ces choix à l’emporte-pièce quand l’équipe entre dans le dur ? Essayer de révéler voire susciter une ou deux fortes personnalités capables de sonner et canaliser la révolte par vent contraire devient une nécessité ? Le staff, en tous cas, a besoin d’être soutenu dans la période la plus délicate de sa courte histoire… Les dirigeants doivent faire preuve de solidarité. Et les supporters, que Louis Marrou a remerciés de leur présence nombreuse et bruyante au stade des Alpes aussi. Un ex-entraîneur de football bien connu dans la région nous confiait que dans ce genre de situation, le rôle du coach est de dédramatiser (« Rien n’est pire que la pression ! ») et celui de son entourage, au club, de le sécuriser…
N’empêche : en recevant Montauban vendredi prochain, la lanterne rouge drômoise sera dos au mur. Et Louis Marrou de pronostiquer qu’à chaque fois que les Damiers se sont trouvés en grand danger, ils s’en sont sortis. C’était vrai la saison dernière, cela s’est encore vérifié le 27 septembre devant Agen… Mais ce mode de (sur)vie peut-il perdurer quand tant de questions reviennent en boucle et demeurent sans réponse ?
La claque grenobloise ne pourra avoir qu’une vertu : créer un électrochoc. À tous les niveaux. Si elle ne provoque rien de concret, ce championnat 2024-2025 promet d’être long et angoissant.
P. Laf
Des blessés
Arthur Rozière est sorti prématurément du terrain à Grenoble avec une fracture du nez. Et Kevin Goze, la veille du match, s'est blessé à l'ischio sans qu'on connaisse encore la gravité de la "petite lésion".
Octobre rose ?
Avant de les retrouver à Pompidou le 18 octobre pour y recevoir, tout de rose vêtus et pour une bonne cause, Montauban, les supporters des Damiers seront nombreux à se rendre à Grenoble pour le plus court voyage de la saison. Et ce choc – qui commence à prendre des airs de « vrai » derby depuis que le VRDR a, pour la première fois en Pro D2, battu le FCG (30-21) en janvier dernier – promet d’être disputé, qui démarrera le bloc le plus long (6 matches en six semaines) de la compétition.
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Cette affiche au stade des Alpes (ce vendredi à 19h30) aura bien sûr un grand favori,ce FC Grenoble habitué aux phases finales et, chaque printemps ou presque, en position de prendre l’ascenseur pour un Top 14 qu’il a souvent fréquenté.
Mais le costume de favori n’est pas toujours facile à porter en ce début d’exercice et Fabien Fortassin, certes contraint à faire profil bas avec ces premiers résultats décevants, ne déteste pas voir son XV considéré comme un « petit du championnat ».
Le « 100% VRDR » diffusé sur Bleu Drôme Ardèche en début de semaine l’a opportunément rappelé : jamais la Pro D2 n’a réservé autant de surprises et de victoires à l’extérieur, 15 sur 40 rencontres disputées. Qui aurait pu prédire que Colomiers irait s’imposer à Mont-de-Marsan, Nice à Agen, Biarritz à Béziers, Angoulême à Dax ou encore Montauban à Nevers ? Des Neversois riches et ambitieux qui traînent leur misère au fond du classement… Et qui imaginait qu’Aurillac passerait 42 points à Grenoble lors de la 3e journée ?
Dans une poule ultra concurrencée, les résultats sont quasi systématiquement
serrés, au point qu’on compte 19 bonus défensifs (quasiment dans 50% des matches), après 5 journées, pour seulement 8 offensifs.
Ce serait donc une grosse déception si, après s’être battus comme des lions pour
sauver la victoire (30-25) devant Agen, les Drômois lâchaient l’affaire dans l’Isère. Le
redressement attendu passe par une continuité dans l’engagement et une régularité
dans la qualité des prestations qui ne doivent plus jamais être démenties. Et l’excuse
du « faire tourner » n’est pas recevable quand l’effectif est manifestement
suffisamment homogène et conforme aux attentes du staff pour que le groupe de 23
ne souffre plus d’une baisse de niveau.
Certes privé pour longtemps de Charles Bouldoire, opéré du poignet et absent au
moins jusqu’à 2025, et ponctuellement de Gareth Milasinovich (mollet), Julien Royer (mollet) et Brice Humbert (pas encore apte), Fabien Fortassin a donc les moyens de présenter une formation solide et compétitive. Un autre joueur - dont le nom n'a pas été dévoilé - a connu un petit souci à l'entraînement ce jeudi et cela pourrait éventuellement amener à une petite modification dans la composition annoncée. Quant à la rencontre en elle-même, que le coach en chef évoque dans la conférence de presse retranscrite ci-dessous, elle semble marquer, si on lit bien entre les lignes, le début d'un infléchissement vers une priorité à l'efficacité. On lui en fera d'autant moins le reproche que l'urgence est à la récolte de points.
Demeurent deux autres données, qui contrebalancent les statistiques avancées en début de chronique : malgré de courtes défaites, les Damiers n’ont inscrit que neuf essais pour quinze encaissés, un déficit symptomatique ; et Grenoble a remporté neuf victoires pour ses neuf derniers matches à domicile. Les supporters du VRDR, en roulant sur l’A 49, se raccrocheront au fait que les deux dernières, face à Provence (15-12) puis Dax (19-13), l’ont été dans la douleur. Et qu’après les tourments de septembre, les leurs seraient bien avisés de s’offrir un bel octobre rose… Histoire de ne pas plonger dans un hiver bien sombre.
P. Laf.
La composition du VRDR: Aléo, Marco Peña, Goze - McCaulay, Maamry - Bruchet (cap), Spanderashvili, Vachon - Menzel (m), Moura (o) - Lane, Marrou, Guillomot, Vargas - Rozière. Remplaçants: Chouteau, Deligny, Vial, Massot, Roux, Giorgadze, Rodor, Méret.
FORTASSIN: "CE DEVRAIT ÊTRE TRèS TACTIQUE"
"Première info de la compo, Lucas Méret de nouveau sur le banc...
- Je ne me voyais pas changer la charnière. Tim (Menzel) et Joris (Moura) ont parfaitement animé le jeu et performé, rassuré contre Agen.
- Comment avez-vous vécu cette courte trève?
- Très bien! Je ne sais si c'est l'approche du derby ou le déclic de la première victoire, mais j'ai senti beaucoup d'enthousiasme et de qualité à l'entraînement. Malgré la météo horrible, nous avons eu mardi peut-être la meilleure séance depuis le début de la saison. L'investissement a été maximal.
- A quel genre de match vous attendez-vous ce vendredi?
- Ce devrait être très tactique. Nous avons préparé une stratégie vis-à-vis des Grenoblois, sans se renier ni s'éloigner de notre ADN. Ils ont une équipe très pragmatique, très réaliste dans l'occupation du terrain grâce à une jeu au pied long et profond. Il attendent l'erreur de l'adversaire pour en profiter. On espère être en mesure de les contrer, de tenir le bras de fer pour être encore dans le coup dans le money time.
- Grenoble est une équipe parfois en proie au doute...
- Le but, c'est effectivement d'essayer de les faire douter. Nous y allons sans aucune pression négative, l'aspect mental sera important et si on peut les rendre fébriles sur la fin de match... Mais pour cela il ne faudra pas rater l'entame!
- Qu'a donné le débriefing du premier bloc avec les joueurs?
- Il a été très intéressant. On a bien sûr parlé beaucoup rugby mais aussi de l'organisation de notre travail. Ce fut constructif. Je ne suis pas un fou de statistiques mais certaines font mal aux yeux: nous sommes très en retard sur nos adversaires dans la capacité à occuper le terrain et contrôler le ballon, nous sommes trop indisciplinés et nous sommes les recordmen du nombre de plaquages: cela a un aspect positif, puisqu'on défend fort mais cela signifie surtout que l'équipe en face tient le ballon et enchaîne les séquences de jeu, notamment dans nos 22 m.
- Le VRDR marque peu d'essais en ce début de championnat...
- Oui mais la seule chose qui compte, c'est le score. Si on doit marquer moins d'essais et gagner avec plus de points au pied, ça me va très bien. On a quand même la 6e attaque. Et on profite de la réussite de nos buteurs.
- On s'interroge sur l'apport des recrues...
- Vous leur reprochez quoi? Prenez cas par cas... On a deux internationaux étrangers, Lane et Spanderashvili, qui découvrent le championnat de France. L'adaptation n'est jamais facile, avec la barrière de la langue notamment, et l'exemple de Siya Kolisi (le capitaine de l'Afrique du Sud, championne du monde, a résilié son contrat au Racing) en est la preuve. Et souvenez-vous de Ioane Iashagashvili: à ses débuts, à Carcassonne et Bayonne, il n'était pas "invité"! Giorgadze revient après des soucis avec son épaule. Et ceux qui évoluaient déjà en France, Marrou et Rozière, sont performants. Je ne suis pas inquiet, tous vont monter en puissance.
- L'ouvreur grenoblois Sam Davies serait forfait à cause d'une blessure à l'épaule. C'est un atout pour vous?
- Si son absence est confirmée, ce sera surtout préjudiciable aux Grenoblois. Mais leur stratégie ne diffèrera pas énormément, ils ont un effectif suffisamment étoffé pour compenser."
Se mettre à bloc!
Le rugby compte en blocs désormais. Ceux de cette saison - par groupes de cinq voire six matches - sont particulièrement fournis, ce qui implique que la mi-championnat arrivera vite (le 20 décembre), que les spirales seront plus difficiles à inverser et que les pauses seront parcimonieuses.
Profitons donc de celle-là, avant le délicat (mais ne le seront-ils pas tous?) déplacement à Grenoble, le 11 octobre, pour faire un premier point. En souhaitant que le VRDR se mette enfin... à bloc!
LES JOUEURS N'ONT PAS LÂCHé FORTASSIN
La fin de rencontre devant Agen, finalement remportée 30-25 par le VRDR, aura été un tournant de la saison. Les Damiers se sont battus comme des chiens pour préserver l'avantage qu'ils avaient laissé fondre. Même s'ils lui ont causé des sueurs froides, ils ont sans doute ainsi protégé leur coach. On le sait par expérience, dans certains moments cruciaux, les joueurs tiennent l'avenir du staff entre leurs mains. En conservant la victoire, ils lui ont sauvé la mise et prouvé que la relation avec le staff est toujours forte. Fabien Fortassin disait, après coup: "Si nous avions perdu, je ne sais pas si je m'en serais sorti." Il pensait sans doute à sa propre problématique vis-à-vis du groupe. Mais, en filigrane, c'est son avenir à court terme qui aurait été menacé. Un entraîneur, dans le monde professionnel, survit difficilement à cinq défaites consécutives sur un début de saison. La question ne se pose heureusement pas. La crise est évitée parce que l'équipe a montré qu'elle a le niveau et est prête au combat.
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L'AVENIR SE PRéPARE AUJOURD'HUI
Parmi les preuves de confiance en leur projet données par les joueurs à l'encadrement et aux dirigeants du VRDR, les prolongations de contrats récemment actées: celles de Ryan McCauley (27 ans), Gareth Milasinovich (31 ans) et Anatole Pauvert (27 ans). Des gages d'avenir et de stabilité importants. Comme le sont les résultats des jeunes: Espoirs, Crabos, Alamercery et Gaudermen, dans toutes les catégories d'âge les équipes du VRDR se sont imposées le week-end dernier!
GRAND éCRAN ET ARBITRAGE
L'installation d'un grand écran à Pompidou permet désormais au public de juger en temps réel des actions litigieuses. C'est un vrai progrès, un élément attractif qui séduit et aussi un moyen de pression parfaitement légal et admis sur les arbitres. Cela ne rend pas pour autant acceptable le geste d'un "supporter", apparemment alcoolisé, qui a lancé frites et boisson en direction de M. Beun l'autre vendredi. Mais les discussions sont allées bon train sur ses décisions, notamment en fin de match, qui ont souvent semblé défavorables au VRDR... Cela s'est traduit par des critiques, compréhensibles, des cris et grondements, explicables, et par des invectives, trop virulentes... C'est la rançon de cette indispensable modernisation. Il faudra que les dirigeants veillent à ce qu'elle n'induise pas de débordements qui seraient nuisibles à l'image et même à l'avenir du club.
DES RECRUES PEU UTILISéES
Les mouvements dans l'effectif ont certes été moins nombreux cette année que l'été d'avant, intersaison de la montée. Mais si, au cours des cinq premières journées de championnat, Fabien Fortassin a utilisé un nombre de joueurs équivalent à celui de l'an dernier au même stade (37 en 2025 pour 36 en 2024), son appel aux recrues a été nettement moins fréquent: 8 ont été inscrites sur les cinq feuilles de matches (contre 14 en 23-24, ce qui est logique) mais, surtout, elles ne sont apparues que 2,75 fois en moyenne contre 3,36 la saison passée. Alors qu'on pensait que le staff allait énormément compter sur des renforts ciblés et de qualité, il n'en est finalement rien. Marrou et Rozière, impeccables, ont certes été titularisés quatre fois, mais O'Shea, Spanderashvili, Giorgadze ou Lane ne se sont pas encore imposés à leurs postes respectifs. Une affaire de temps parce que l'intégration ne serait pas aussi simple? Le deuxième bloc apportera des réponses.
LES SUPPORTERS SONT Là!
3 400 entrées payantes et une belle ambiance pour le match face à Agen, après quatre défaites de rang et malgré une météo longtemps incertaine: ce n'est pas si mal et cela prouve qu'il n'y a pas de désaffection du public drômois. Le mérite en revient en grande partie à l'ambiance que sait mettre le 16e Damier. Qui a rempli son bus de supporters pour Grenoble (vendredi 11 octobre à 19h30). Sachant qu'en plus, nombreux seront à venir en voiture individuelle. L'engouement constaté la saison dernière ne semble pas s'affadir en dépit d'un classement peu en rapport avec les espérances.
P. Laf.
Les cheveux blancs de Fortassin
A ce rythme, Fabien Fortassin sera bientôt centenaire! Après avoir avoué s'être senti vieillir de dix ans en une semaine après les deux défaites à domicile du VRDR face à Dax (29-32) puis Béziers (22-29), il vient d'en reprendre "cinq ou dix" en une seule soirée, celle heureusement terminée par une victoire (30-25), enfin, devant Agen! Derrière son ouf de soulagement et avant la bière qu'il allait s'autoriser pour sa "première visite à la bodega", le manager général des Damiers a en effet enduré le martyre: "C'est un métier très, très dur, j'en ai bavé ce soir et je ne sais pas si je m'en serais sorti si l'issue du match avait basculé en notre défaveur..." Toujours cash et spontané dans son expression, l'Auscitain a ainsi confirmé qu'il était plutôt désemparé après l'entame de championnat catastrophique de son équipe. Et qu'il se voit requinqué - et peut-être sauvé - par ses choix et la vaillance des joueurs qu'il avait alignés.
Ses choix paraissaient audacieux en effet avec, notamment, l'idée de s'en remettre à une troisième ligne plutôt "légère" et sans grande expérience à ce niveau. Mais Adrien Roux, Matthieu Vachon et Loan Real ont rempli leur mission avec courage et détermination. "Ils ont livré un énorme combat et je n'avais aucun doute là-dessus, explique Fortassin. Et c'est toute l'équipe qui a mis un engagement maximal dans ce choc face à une belle équipe d'Agen. On a maîtrisé la première mi-temps puis on a gâché la fin de rencontre par, de nouveau, trop de manques, de petites défaillances dans notre jeu. Et en laissant l'adversaire revenir, on a laissé s'installer la trouille..." Mais le scénario, pour une fois, ne s'est pas conclu par une cruelle désillusion: "Et finalement ce n'est peut-être pas plus mal ainsi, espère l'entraîneur en chef. Deux mi-temps parfaites auraient pu nous remettre dans un certain confort psychologique. Là, on a eu à se prouver qu'on avait la force faire tourner les choses en notre faveur et qu'on sait se sortir les tripes quand tout semble aller mal..." Et d'avancer que si cette nouvelle fin de match pénible n'a pas viré au vinaigre, "c'est parce que nous avons eu la réserve d'énergie nécessaire, celle que nous avions laissée en route, lors des rencontres précédentes, pour revenir au score."
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Avant une courte trêve et, en commençant par Grenoble au stade des Alpes (11 octobre) un bloc de six matches cette fois, le boss préfère prévenir: "Cela fait du bien de voir les gars heureux dans le vestiaire mais c'est juste une petite marche de franchie. On va souffrir toute la saison. Et on va devoir montrer encore et encore du caractère." En énonçant cette évidence, il n'oubliait pas l'apport décisif d'Adam Vargas, auteur de deux essais dont lui seul paraît capable et qui, s'il continue sur cette lancée, montera en Top 14 l'année prochaine; il savait aussi ce que cette victoire devait à la botte de Joris Moura, impeccable à l'ouverture et dans son rôle de buteur. Et il se réjouissait intérieurement que ces 22 morts de faim (le jeune Paul Dumas n'est pas entré en jeu) ont montré la voie et l'exemple à ceux qui, restés en tribune en ce 27 septembre, seront appelés à bientôt enfiler le bleu de chauffe à damier: "On ne fait pas les fanfarons, on ne va pas la ramener alors qu'on est encore loin de nos objectifs et on va avoir besoin de tout le monde, de tout l'effectif."
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Besoin de resserrer la garde également, avec quelques trous dans le grillage de sécurité (quatre essais encaissés) avant que les barbelés redeviennent efficaces dans les vingt dernières minutes. Besoin de l'appui du public enfin, qui a joué son rôle dans ce final haletant et éprouvant.
Cette Pro D2 est étonnante, imprévisible et hyper serrée. Qui aurait pronostiqué un Biarritz, au fond du trou au printemps dernier, seul leader cet automne? Qui pouvait imaginer que l'armada de Nevers, battue à domicile par Montauban, glisserait en position de barragiste? Et que Oyonnax, programmé pour un retour immédiat à l'échelon supérieur, encaisserait un moins 35 à Aix-en-Provence et pointerait à la 12e place? Le parcours hors normes de Soyaux-Angoulême, trois fois vainqueur à l'extérieur mais systématiquement battu à domicile, est symbolique: tout est possible dans ce championnat! Jusqu'à une remontada du VRDR au classement? Chiche!
P. Laf.
L'HOMMAGE à QUENTIN GOBET
Beaucoup de tristesse et d'émotion avant la rencontre avec l'hommage rendu par tout le stade Pompidou à l'ancien joueur du VRDR Quentin Gobet, victime à Niort des excès d'un chauffard. On a revu sur l'écran géant des images de ses chevauchées élégantes et efficaces sous le maillot à damier et l'ensemble des joueurs et du staff avaient enfilé un tee shirt "Pour La Gobe", son affectueux surnom.
ALLEZ à GRENOBLE !
Il est encore possible de profiter, avant le 1er octobre, du voyage en bus vers Grenoble pour assister au derby du 11 octobre. Renseignements et inscriptions auprès du 16e Damier sur les réseaux sociaux, par mail à le16iemedamier@gmail.com ou par téléphone au 06 44 19 80 67.
Au pied du mur (bis)
Les bonus - offensif et défensif - sont apparus dans le rugby professionnel en 2004. Depuis cette date, trois équipes ont connu cinq défaites consécutives, en début de championnat de Pro D2, en récoltant cependant au moins deux points au passage: Dax en 2012-2013, Biarritz en 2015-2016 et Vannes en 2021-2022. Et toutes, j'écris bien TOUTES, se sont maintenues en fin de saison! Ce petit rappel historique pour d'ores et déjà rassurer les supporters du VRDR: perdre face à Agen ce vendredi (19h30) ne signerait nullement la condamnation des leurs. Si cette statistique pouvait enlever un peu de pression aux Damiers!
Parce que de la pression, il va y en avoir terriblement à Pompidou, au moment où Fortassin et les siens traversent la plus profonde crise de résultats de leur parcours commun. Un nouveau revers les ferait décrocher encore plus en bas de classement et les renverrait à leurs doutes et de grosses inquiétudes pour les deux semaines de la première courte trêve de la compétition. Qu'ils reprendront à Grenoble...
Nous avons déjà titré cette chronique "Au pied du mur". C'était en février dernier, à la veille d'un déplacement qui aurait pu être décisif en faveur des Damiers. Ils ne surent pas le négocier (défaite 19-22) mais parvinrent ensuite heureusement à assurer les résultats garantissant le maintien. Tout cela pour relativiser et conclure qu'un nouvel échec n'aurait rien de rédhibitoire, surtout à un moment où, Cyril Deligny le rappelle, "il restera encore 25 matches à disputer". Certes, mais il y a déjà de quoi se poser des questions. Fabien Fortassin y répond...
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LE TRAVAIL
"Il a porté cette semaine sur trois axes: progresser sur les efforts sans ballon puisque nous avons perdu en volume de course et en vitesse de retour au jeu; arrêter d'offrir des points "gratuits" - trois pénalités concédées à Colomiers sur des faits de jeu sans danger pour nous ; respecter les acquis des séances effectuées dans la semaine pour ne plus se faire piéger sur des choses vues et revues à l'entraînement."
LA CONDITION PHYSIQUE
"On a évoqué nos difficiles fin de match avec le staff mais ce qui nous rassure c'est que lorsqu'il a fallu revenir au tableau d'affichage nous y sommes toujours parvenus. Nous avons donc les ressources nécessaires mais cette débauche d'énergie pour remonter au score nous a sans doute pénalisés sur les fins de rencontres. Quant aux crampes constatées, les spécialistes sont unanimes: elles sont en grande partie générées par le stress, et du stress, en ce moment, il y en a!"
DES BATTANTS
"Je ne suis pas inquiet pour l'état d'esprit, il n'y a aucun signe de résignation chez les garçons. Le costume de petit nous va bien, le porter nous a permis de nous sublimer la saison dernière. Contre Agen, nous alignons les mecs qui ont le plus faim, la rage, en les entourant de quelques cadres garants de la stratégie. La troisième ligne, Andréa Pontanier, des ailiers hyper actifs, ce sont des gages d'engagement maximal. Ils vont montrer que ça peut vite tourner en notre faveur." Et Fortassin de concéder, pour une fois, que "le résultat primera sur la manière". Pour cela, il fait largement confiance à ses guerriers de l'année écoulée: il va en effet inscrire seulement quatre recrues (dont l'Espoir Paul Dumas) sur la feuille de match. Et il est d'accord avec son talonneur, Cyril Deligny: "Notre goal average est à - 19, soit un petit - 5 points par match en moyenne: nous ne sommes pas à la rue!" Oui et c'est bien la première raison d'espérer binetôt un retour de fortune...
Sans en rajouter et pour conclure sur un clin d'oeil, une première victoire à la cinquième journée n'est pas une garantie de survie: ce fut la "performance" réalisée par Bourg-en-Bresse (2008-2009) et Massy (deux fois, en 2014-2015 et 2022-2023) sans que cela les empêche de connaître la relégation en bout d'exercice. Seul Albi, auteur du même parcours initial, s'en est sorti (12e) en 2013-2014. Cela dit, on n'en voudra pas au VRDR de s'imposer devant Agen!
P. Laf.
La composition: Pontanier, Deligny, Milasinovich - McCauley (cap.), O'Shea - Roux, Vachon, Real - Menzel (m), Moura (o) - Rozière, Marrou, Neiceru, Vargas - Worth. Remplaçants: Marco Peña, Aleo, Goze, Goumat, Girlando, Bruchet, Dumas, Méret.
CAPTAIN McCAULEY!
Ni Axel Bruchet ni Eloi Massot n'étant titulaires, le brassard sera confié à l'Australien Ryan McCauley. "Ryan a du charisme, de la rigueur, du sérieux, il est exemplaire, il donne envie de le suivre, explique Fabien Fortassin. Son seul petit handicap est la barrière de la langue mais il maîtrise suffisamment le français pour se faire comprendre." Il sera épaulé pas trois "capitaines adjoints" dans des secteurs de jeu spécifiques. Et puis Ryan s'inscrit dans le projet à long terme du VRDR puisque, comme Gareth Milasinovich, il vient de prolonger son contrat pour deux ans.
LES BLESSéS
Sont actuellement à l'infirmerie: Vincent Vial (pied), Brice Humbert (cheville), Anatole Pauvert (côtes), Thomas Lushero et Mattéo Rodor (protocoles commotion), Julien Royer (commotion + mollet) et le cas le plus embêtant, celui de Charles Bouldoire dont on saura bientôt s'il doit subir une intervention chirurgicale au poignet.
A GRENOBLE AVEC LE 16e DAMIER
Ce vendredi, vous pourrez vous inscrire, auprès du stand du 16e Damier, pour le déplacement du VRDR à Grenoble du 11 octobre prochain. Il reste quelques places. Renseignements et inscriptions également sur les réseaux sociaux, par mail à le16iemedamier@gmail.com ou par téléphone au 06 44 19 80 67.
La mauvaise passe
Pour garder le moral, je vais commencer par une de ces stats dont je suis friand. Parce qu'elles disent souvent plus que la simple sécheresse des chiffres. En remontant le fil des saisons, il faut retourner seize saisons en arrière pour trouver trace d'une équipe reléguée en fin d'exercice malgré seulement deux points engrangés après quatre journées (pour autant de revers): Bourg-en-Bresse en 2008-2009. Entretemps Vannes (en 2022), Biarritz (2016), Albi (2014) ou encore Dax (2013), dans des situations au moins aussi précaires que celle du VRDR aujourd'hui, ont toutes sauvé leur place...
Voilà qui validerait donc la thèse du "temps faible" que chaque formation connaîtrait au cours du championnat, thèse soutenue par les membres du staff et les cadres du XV drômois appelés au parloir ces derniers temps. Finalement, mieux vaudrait le subir dès l'entame de la compétition, ce qui laisserait le temps de corriger et de s'en remettre, plutôt qu'au cours du sprint final quand, par exemple, un Montauban en chute libre s'était fait des frayeurs jusqu'aux barrages au printemps dernier.
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Il faut bien s'en remettre à ces théories plus ou moins vérifiées ainsi qu'au tangible de certains atouts abattus par les Damiers à Colomiers pour continuer à espérer que l'avenir immédiat offrira autre chose qu'un indécis combat pour la survie: le pack fut plutôt solide voire conquérant, la touche - malgré l'absence de sa tour McCauley - parfaitement dominatrice, l'engagement n'a pas fait défaut et Spanderashvili, par exemple, a montré, qu'après un temps d'adaptation, il pourrait être le gros porteur espéré. Bruchet et les siens ont même offert les plus belles intentions après la pause avant de baisser de pied dans le dernier quart d'heure. En ajoutant à cette extinction finale leurs faiblesses récurrentes, dans l'efficacité et en matière de discipline notamment, il devenait ardu de rapporter mieux, au bout des mécomptes, que le zéro pointé d'une défaite sans bonus (17-24). Ennuyeux constat pour la désormais lanterne rouge avant la réception, vendredi, d'un Agen requinqué (victorieux 35-17 face à Nevers).
Fabien Fortassin, en regrettant amèrement un nouveau point perdu sur le fil et cet essai juste à la sirène de Colomiers, était plutôt satisfait du contenu, rassuré d'avoir enfin "vu une vraie équipe, avec des valeurs, qui perd le match sur les fameux détails du haut niveau". Et il assure que si ses joueurs ont encore du mal "à faire basculer les débats de leur côté", "ce n'est qu'une question de temps, ils vont vite redresser la barre". Acceptons-en l'augure. En souhaitant que les présidents y souscrivent également.
Dernier constat, le choc, face à des Columérins vindicatifs, aura laissé des traces: et si les nouvelles semblaient moins inquiétantes que redoutées pour Thomas Lhusero, évacué sur une civière, des garçons comme Julien Royer ou Mattéo Rodor ne sont pas sortis indemnes du terrain. Ce n'est guère le moment de subir de durables amputations de ses forces vives.
P. Laf.
Souviens-toi de mai dernier...
Le COVID m'est - de nouveau... -tombé dessus et, pour épargner les gens du VRDR autant que pour m'épargner, j'ai dû zapper la conférence de presse du jour.
Alors, pendant que les Damiers cinglent vers Colomiers, je vais me contenter des bribes que je viens d'en récupérer pour vous faire un bref tableau du déplacement qui les attend.
Pour Lucas Méret, le doute n'est pas encore de mise: "On a un plan de route, on l'a légèrement corrigé de petites évolutions, notamment pour être moins pénalisés sur les rucks offensifs, on sait que ça va payer. Nous connaissons notre temps faible très tôt dans la saison mais on croit toujours en nos capacités et nos forces, il va falloir rester encore plus concentrés et se dire qu'il faut gagner chaque moment du match."
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Face à des Columérins fringants en ce début de saison, déjà deux victoires et une très courte défaite à Dax (24-25), la tâche s'annonce évidemment ardue. "J'ai composé une équipe (sans McCauley, Rozière et Vargas notamment) capable de rivaliser et contrer les points forts de nos adversaires, explique Fabien Fortassin. Il va falloir répondre sur l'engagement et se souvenir que nous ne sommes pas passés si loin lors de nos premières rencontres: à un ballon porté près contre Dax, à quatre minutes de trop face à Béziers..."
Le coach semble donc requinqué par rapport à sa déception de vendredi dernier et après une semaine de travail. "A l'extérieur, il y a moins de pression, nous avons tout à y gagner!" conclut-il.
En mai dernier, sans pression et sans enjeu, le VRDR était allé glaner à Colomiers son dernier succès avants sa longue série d'infrotunes. Et si l'histoire, dans ce championnat si serré, où tout pronostic est aléatoire, voulait bien se répéter?
Croyons-y et croisons les doigts.
P. Laf.
La composition du VRDR: Royer, Deligny, Milasinovich - Massot, Maamry - Roux, Spanderashvili, Bruchet (cap.) - Rodor (m), Méret (o) - Mawalu, Marrou, Guillomot, Lane - Moura. Remplaçants: Marco Peña, Aléo, Goze, Huguen, Real, Giorgadze, Lhusero, Worth.
DES NOUVELLES DES BLESSéS
Tim Menzel, Ben Neiceru et Matthieu Vachon devraient réintégrer le groupe dès la semaine prochaine. Pour Vincent Vial et Brice Humbert, sauf complication, le retour est prévu pour le second bloc, soit le déplacement à Grenoble (11 octobre). Le plus ennuyeux concerne la blessure au poignet de Charles Bouldoire, pour laquelle le staff attend un diagnostic plus précis. Mais, selon le coach, "ça ne sent pas très bon...".
L'heure est grave
Il faut prendre le temps de la réflexion. Cette réflexion à laquelle s'adonne Fabien Fortassin depuis ce nouveau et douloureux revers du VRDR devant Béziers (22-29). Celui qui a avoué "se poser plein de questions" après cette troisième défaite en trois matches de championnat appelle en effet ses joueurs à l'introspection: trouver ce qui ne marche pas, en ce début d'exercice, est devenu un impératif. Mais le temps imparti sera bref, il y a urgence. Ce bloc initial de cinq matches, que chacun s'accordait à juger hyper important pour entrer d'un bon pied dans la compétition, est bien mal engagé. Jeter un oeil au classement donne déjà des sueurs froides. Il va falloir très vite retrouver la clé du succès égarée dans un coin du vestiaire...
On ne va pas ici revenir en détail sur les propos inquiets du manager général des Damiers. Il a parfaitement constaté, comme tous les témoins de Pompidou, que ses joueurs, bien que toujours vaillants, sont fébriles, "le ballon leur brûle les doigts" selon son expression, s'en remettent au voisin pour initier un mouvement, sont maladroits dans leurs actions offensives et se font prendre toujours sur les mêmes erreurs, ces rucks qu'ils ne maîtrisent plus. Le doute a gagné les têtes et la spirale négative semble enclenchée. "Si la sinistrose s'installe, ce sera dur d'en sortir", prévient Fortassin, qui va, dès ce dimanche matin, approfondir le dialogue avec ses hommes pour cerner, trouver et corriger l'origine du mal.
Le premier signal d'alerte est venu des séances d'entraînement, confie-t-il, "au cours desquelles on ne retrouve pas le plaisir de bosser ensemble" qu'il appréciait tant la saison dernière. "Il faut crever cet abcès et trouver des solutions", lance le coach dont le groupe manque manifestement de consistance et de leadership. La comparaison avec le XV biterrois, où Samuel Marques, relayé par deux ou trois solides, donne le ton, est cruelle. "Les caractères se révèlent quand on est dans le dur, dit Fortassin, et là, on y est dans le dur!"
Un second signe négatif est en train de poindre: le recrutement, que l'on percevait qualitatif, intelligent, équilibré, n'apporte pour l'instant rien de concret. Ce dernier vendredi, aucun nouveau joueur n'avait par exemple été titularisé dans un pack sur lequel plane parfois l'ombre de Ioane Iashagashvili, son fer de lance parti sous le ciel landais.
Pour balayer ces points noirs, pour retrouver les sourires évanouis, l'autocritique va donc être le maître mot des prochains jours à Porchier et il reste à espérer que le staff, bien secoué par cette litanie de contre-performances, va y déceler les pistes à suivre pour remonter la pente.
Certes, la marche n'est pas si haute, la défaite à chaque fois a tenu à si peu, un coup de pied à Biarritz, des essais à la sirène validés après de longues minutes d'arbitrage vidéo devant Dax et Béziers... Mais c'est la manière qui manque, cette manière à laquelle l'entraîneur en chef tient tant et qui avait fait trembler tous les visiteurs de Pompidou quand il avait fallu assurer le maintien.
Le prochain rendez-vous est fixé vendredi (19h30) à Colomiers. Là même où le VRDR a remporté son dernier match (23-14), le... 17 mai dernier!
Cette fois, il y aura de l'enjeu, beaucoup plus à aller chercher que le simple plaisir d'un premier succès à l'extérieur. L'heure est grave. L'heure est à la prise de conscience. Et à la révolte.
P. Laf.
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PIERIC BRENIER EN TRIBUNE
Pieric Brenier, le généreux mécène qui va quasiment offrir au VRDR un nouveau stade d'ici quatre ans, est venu pour la première fois assister à un match des Damiers. S'il a pu mesurer, avec cette défaite contre Béziers, le chemin qui reste à parcourir pour que le club puisse viser, à moyen terme, le Top 14, il n'en est pas moins toujours heureux de son soutien et son investissement. Koesio, la société qu'il possède, a noué des partenariats avec onze équipes professionnelles de haut niveau, mais c'est à titre personnel et familial qu'il s'engage avec le club drômois, preuve du lien qu'il souhaite tisser durablement avec son territoire et ses acteurs sportifs.
MéRET MEILLEUR BUTEUR
Le contraste est saisissant entre le classement pour l'instant calamiteux du VRDR (15e sur 16) et celui de son ouvreur, Lucas Méret, meilleur buteur de Pro D2, après trois journées et avec 47 points inscrits. Sa botte est précise et précieuse. Même si elle ne suffit pas, depuis le début de saison, à faire basculer les résultats du bon côté pour les Damiers.
Le grand pardon
Quand j'ai posé une question sur Béziers, ce jeudi matin, Fabien Fortassin m'a - gentiment - renvoyé dans mes 22 mètres: "On a d'abord à prendre une revanche sur nous-mêmes, montrer notre vrai visage, mettre de l'énergie, du peps, être acteurs de notre match, tout ce qui nous a manqué contre Dax (défaite 29-32)."
Pour cela, le coach en chef a pris des décisions fortes, se passant notamment, pour ce choc de ce vendredi (19h30) à Pompidou, de deux de ses recrues les plus attendues, Ilia Spanderashvili et Owen Lane, et en changeant complètement sa troisième ligne: "Au risque de perdre un peu en puissance - et encore... -, j'ai voulu ainsi gagner en activité défensive, en mobilité, en volume de jeu. J'ai secoué un peu les gars mais ce sont de grands garçons, ils savent qu'ils n'ont pas joué à leur meilleur niveau. Dans ce championnat hyper serré, nous n'avons aucune marge. On ne s'en sortira pas si nous restons trop attentistes."
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Ce départ plutôt poussif, l'entraîneur et son capitaine, Axel Bruchet, n'hésitent pas à en attribuer une partie de l'origine à un trop-plein d'assurance: "Inconsciemment, nous nous sommes peut-être un peu reposés sur nos lauriers de la saison dernière," avoue l'un. "Certains ont peut-être pensé qu'on avait fait le plus dur en assurant le maintien, en mai, et que notre place est désormais quasiment acquise", complète l'autre. Et les deux d'en tirer une conséquence, à l'unisson: "Il faut que la bonne trouille, celle qui transcende, celle qui fait prendre conscience qu'on joue notre avenir en Pro D2 à chaque match, que cette peur revienne." Ce que le manager général complète d'une phrase confiante: "A chaque fois qu'on s'est senti en danger, le groupe a bien réagi, rappelle-t-il. J'espère que ce sera encore le cas face à Béziers."
Axel Bruchet, "remis à 100%" de sa commotion, espère "être à 200% avec les copains. Il va falloir agresser les Biterrois, plaquer fort, se replacer, avoir plus d'envie. Ils ont de belles individualités et de gros porteurs, à nous de les mettre vite au sol." C'est que Fortassin, s'il ne l'évoque que du bout des lèvres, a parfaitement épluché le jeu de l'adversaire... "Béziers c'est complet, fort en conquête, fort en personnalités, fort en expérience, dit-il. On sait que ce sera dur mais il faut saisir cette chance de se rattraper, une semaine après, même lieu, même heure!"
Les grands pardons sont une tradition bretonne. Mais le public de Pompidou est prêt à la faire drômoise pour une première soirée réussie en cette fin d'été.
P. Laf.
La composition du VRDR: Royer, Marco Peña, Goze - McCauley, Goumat - Bruchet (cap.), Laville, Real - Rodor (m), Méret (o) - Rozière, Marrou, Pauvert, Vargas - Bouldoire. Remplaçants: Deligny, Pontanier, Milasinovich, O'Shea, Bholi, Girlando, Lhusero, Moura.
LES BLESSéS
Ben Neiceru, victime d'une lésion abdominale, sera absent plusieurs semaines. Les autres indisponibilités paraissent moins graves: Matthieu Vachon (genou), Vincent Vial (pied), Brice Humbert (suites de son opération de la cheville) et Tim Menzel (épaule) devraient vite être de nouveau opérationnels.
BéZIERS, LE RéVEIL D'UN MONSTRE
Avec onze boucliers de Brennus, l'AS Béziers demeure un bastion historique du rugby. Et, après une longue période de moindre réussite, les Biterrois sont revenus en haut de l'affiche en ne perdant, la saison dernière, qu'en demi-finale de Pro D2 face à Vannes, le futur promu. Les hommes de Pierre Caillet ont certes perdu à l'intersaison leur "serial marqueur", l'ailier Raffaele Costa Sorti, mais leur effectif, emmené par le virevoltant demi de mêlée Samuel Marques, demeure impressionnant. Ils arriveront à Pompidou revanchards après leur surprenant revers à domicile devant Biarritz (19-23).
A GRENOBLE AVEC LE 16e DAMIER
Pour le déplacement à Grenoble, le 11 octobre, le groupe de supporters du 16e Damier affrète un bus au départ de Valence (16h20) et Romans (17 heures). Tous les renseignements sur la page Facebook "Le 16ième Damier" ou par mail à le16iemedamier@gmail.com . Ou bien au stade Pompidou, à leur stand, ce vendredi soir.